Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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Études en cours : céramique, faune, monnaies,
anthracologie, tabletterie, enduits peints
Annuaire 2005, notices 133, 134 ; Annuaire 2006,
notice 135
Poursuite de l’opération en 2008
Alain TRINTIGNAC
1 - Voies
Ambitus au sud d’une domus. Niveaux de voirie.
Empierrements (granite) et recharges (tout-venant) de
rue. Ambitus supposé à l’ouest d’une domus. Ier s. de n. è.
Portique ouest d’un cardo. Mur du portique
(correspondant à la façade est d’une domus). Niveaux
stratifiés de recharges d’un trottoir couvert. Dé de
granite (support de la colonnade du portique non en
place). Ier-IIe s. de n. è.
7 - Collecteurs, évacuations
Égout (provenant d’un ambitus et traversant une petite
partie d’une domus). Deux parements en moellons de
granite (larg. : 0,50 m), couverture en lauzes de
schiste (fond en schiste ?). Ier s. de n. è.
Réseau de drainage-évacuation des eaux usées d’une
domus. Canalisations en pierres sèches (fond non
bâti) couvertes d’un plancher de bois (fossilisé par un
incendie). 2ème moitié IIe s. de n. è.
18 - Habitat privé
Domus. Plusieurs pièces d’habitation, dont une
cuisine équipée de 3 fours, couloirs. Probable cour
intérieure (péristyle ?). Sols de béton (dont opus
signinum) succédant à des sols de terre battue.
Certaines salles décorées d’enduits peints. Une pièce
équipée d’un foyer mural. Architecture en opus
mixtum. 1ère moitié Ier s. de n. è.-début IIIe s.
Probable cour intérieure (péristyle ?). Ier s. de n. è.
30 - Résumé
Dans le cadre du PCR mené sur le site de Javols
(2005-2008), un vaste secteur est fouillé depuis 2005
dans le “Terrain de l’État” (plus de 390 m 2 ouverts
depuis 2005 ; 280 m 2 exploités en 2007 après réduction
de fouille). Cette partie du site abrite un des
quartiers d’habitat de la ville du Haut-Empire, situé à
une centaine de mètres au nord du centre civique
(forum et basilique) du chef-lieu de la cité des Gabales
(Anderitum). Le but de cette fouille programmée pluriannuelle
est de suivre l’évolution d’une zone témoin
de la partie centrale du site antique (la partie basse et
plane du vallon du Triboulin), depuis la fondation de la
ville d’Anderitum à l’époque augustéenne (et même
antérieurement, depuis la fin de la période gauloise)
jusqu’à son effacement en tant que capitale politique
et religieuse du Gévaudan au haut Moyen Âge. En
2005 (Annuaire 2005, notice 133), les recherches
avaient porté sur les niveaux archéologiques du haut
Moyen Âge, avec l’étude méthodique des dépôts de
“terres noires” (niveaux agricoles). En 2006 (Annuaire
2006, notice 135), la fouille s’était concentrée sur les
états d’occupation du Bas-Empire, caractérisés dans
ce secteur par la présence d’une zone de ruines et de
dépotoirs, d’une part (premiers dépôts de “terres
noires” identifiés à des rejets domestiques) et par celle
d’une zone d’habitation, d’autre part. Cette division de
l’espace faisait suite à la destruction du quartier
d’habitation au début du IIIe siècle (incendie). En
2007, l’objectif de la campagne de fouille était de
dégager les vestiges du quartier du Haut-Empire. Les
recherches ont mis au jour une vaste demeure urbaine
occupée de la première moitié du Ier (dès l’époque
augustéenne ?) jusqu’au début du IIIe siècle. Le plan
des vestiges démontre bien désormais qu’il s’agit
d’une domus et non pas d’un thermopolium (auberge)
(hypothèse émise dans l’Annuaire 2006). Tout au long
de son occupation, la domus va connaître de multiples
agrandissements et modifications de son plan. Dans
son état du Ier siècle, elle s’insère entre deux grandes
rues perpendiculaires (decumanus au nord et cardo à
l’est) et deux ambitus (à l’ouest et au sud). La fouille a
mis en évidence, à plusieurs endroits, le mur du portique
ouest d’un cardo (correspondant à la façade est de la
domus) et des niveaux de recharges du trottoir couvert.
La demeure comprend plusieurs pièces d’habitation
dotées de sols de béton (remplaçant des sols originels
en terre battue) pour la plupart, certaines étaient décorées
d’enduits peints (une pièce dispose même d’un foyer
mural). Une cour (à péristyle ?) pourrait exister dans
sa partie sud. Pour cet état, la surface minimale (au
sol) de la domus peut être estimée à 400m 2 . Dans son
état du IIe siècle, la domus paraît à la fois agrandie
vers le nord (construction d’une cuisine) et réaménagée
dans sa partie sud. On retrouve de nombreuses pièces
d’habitation (sols de béton et de terre battue, enduits
peints, nouveau foyer mural dans une salle, murs en
opus mixtum). Au nord, la pièce de cuisine (3 fours
attestés) fouillée en 2002 (Annuaire 2002, notice 72)
semble appartenir à cet ensemble. Dans cette hypothèse,
pour cet état, la surface minimale (au sol) de la
domus peut être estimée à 800 m 2 . Dans la seconde
moitié du IIe siècle, la domus est pourvue d’un réseau
de drainage (canalisations pour l’assainissement et
l’évacuation des eaux usées) dont la caractéristique
principale est la présence d’un plancher de bois
(fossilisé par un incendie). La fouille de la pièce de
cuisine en 2002 avait déjà permis d’observer un tel
aménagement. À cette époque, le plan et l’agencement
des pièces d’habitation évoluent : des revêtements en
terre battue (et argile) remplacent les anciens sols de
béton. La demeure est détruite par un violent incendie
au tout début du IIIe siècle et ne sera, dès lors, pas
reconstruite. Pour la période qui s’étend du Bas-
Empire au haut Moyen Âge (cf. Annuaires 2005 et
2006), dans la partie est du sondage, on est en
présence d’un secteur de ruines qui sert à la fois de
carrière à ciel ouvert pour la récupération des matériaux
architecturaux et de zone dépotoir. Dans la
partie ouest, on assiste à des reconstructions de type
résidentiel (IVe s.) étant donné le contenu des dépotoirs
alentours (déchets alimentaires : faune, verre, céramiques).
Les premiers niveaux de “terres noires”
apparaissent à la fin du IVe siècle et caractérisent
alors des zones de rejets domestiques. Le phénomène
de déprise urbaine qui touche le site dès le IIIe siècle
(certains quartiers détruits à cette époque ne sont pas
reconstruits) a eu pour effet de libérer de l’espace qui
a été utilisé par les habitants à diverses fins (comme
zone de rejets notamment). À partir du haut Moyen
Âge, les bâtiments sont détruits et abandonnés : la
zone change alors radicalement d’affectation, passant
d’une vocation résidentielle à une fonction agricole. Le
type de construction qui intervient alors change
complètement dans son mode d’aménagement et
dans sa finalité : il ne s’agit plus de bâtiments mais de
simples murs correspondant probablement à des murs
de terrasse. Par la suite, toutes ces structures sont
scellées par une succession de dépôts de “terres
noires” (haut Moyen Âge), au sein desquels de
véritables stratifications ont pu être observées.
L’ensemble de ces niveaux caractérise alors des
activités agricoles (labours/cultures). En 2008, les
ultimes recherches seront consacrées, d’une part, à
l’achèvement de la fouille de cette domus dont le plan
demeure pour l’heure incomplet ; d’autre part, à l’étude
des niveaux archéologiques contemporains de la