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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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75<br />

fossés protégeant <strong>la</strong> cité du Bas-Empire, à l’est. Le<br />

remb<strong>la</strong>iement <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone, y compris ces <strong>de</strong>ux grands<br />

creusements, est constitué par <strong>de</strong>s terres noires. La<br />

partie nord est réoccupée à <strong>la</strong> fin du XIIe-début XIIIe<br />

siècle par <strong>de</strong>s habitats en matériaux légers sur sablières<br />

basses ou poteaux. Durant <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, est<br />

réalisé le percement ou le réaménagement d’un fossé<br />

unique protégeant <strong>la</strong> ville <strong>et</strong> le château à l’est. Au XIVe<br />

siècle, un pont perm<strong>et</strong>tant d’accé<strong>de</strong>r directement au<br />

château <strong>et</strong> une digue sont mis en p<strong>la</strong>ce. À <strong>la</strong> fin du<br />

Moyen Âge, le percement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux dérivations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rivière Iton est effectué au travers du terrain. Le XVIe<br />

siècle voit le grand remb<strong>la</strong>iement <strong>de</strong> l’ensemble du<br />

terrain, y compris les <strong>de</strong>ux dérivations. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><br />

ces remb<strong>la</strong>is, durant <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, se m<strong>et</strong> en p<strong>la</strong>ce<br />

un p<strong>et</strong>it habitat au nord-est, l’occupation étant plus<br />

lâche ailleurs (<strong>la</strong>trines, fosses d’équarrissage <strong>de</strong><br />

chevaux...). À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne, une gran<strong>de</strong><br />

maçonnerie entre le pont <strong>et</strong> <strong>la</strong> digue est construite.<br />

Puis une partie du fossé est comblée <strong>et</strong> un ruisseau<br />

est canalisé grâce à <strong>de</strong>ux murs <strong>de</strong> rives.<br />

133.- ÉVREUX (27) - Haute-Normandie<br />

Rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Libération (3bis)<br />

Cadastre, XP : 131 à 134<br />

Zone périurbaine. Destruction du site.<br />

180 m 2 , aménagement 200 m 2 , épaisseur <strong>de</strong>s sédiments<br />

archéologiques <strong>de</strong> 2 m, sol géologique atteint<br />

SP - 35 semaines, 6 fouilleurs<br />

Étu<strong>de</strong>s en cours : céramique, faune, tissu, pourpre,<br />

fourrure<br />

Occupation antérieure à <strong>la</strong> première urbanisation<br />

Annuaire 2006, notice 109<br />

Sylvie PLUTON-KLIESCH<br />

24 - Funéraire<br />

Nécropole : inhumations, cercueils cloués, un cercueil<br />

en plomb, sépultures en terre libre. Présence <strong>de</strong> quartiers<br />

d’équidés dans les sépultures. Fin Ier-fin IIIe s.<br />

30 - Résumé<br />

C<strong>et</strong>te opération fait suite à un diagnostic réalisé au<br />

cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécropole antique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville d’Évreux, en<br />

mai 2005. Sur une parcelle <strong>de</strong> 1700 m 2 , seul l’emp<strong>la</strong>cement<br />

du futur pavillon a été prescrit <strong>et</strong> fouillé, ce qui<br />

représente une superficie <strong>de</strong> 200 m 2 . Prévue à l’origine<br />

pour 5 mois, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l’intervention a été prolongée<br />

<strong>de</strong> trois mois suite à un c<strong>la</strong>ssement en découverte<br />

exceptionnelle. Elle a perduré d’octobre 2006 à juin<br />

<strong>2007</strong>. Les premières traces d’occupation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />

d’Évreux semblent remonter au troisième quart du Ier<br />

siècle avant notre ère. Portant le nom <strong>de</strong> Medio<strong>la</strong>num<br />

Aulercorum, <strong>la</strong> ville est le chef-lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité <strong>de</strong>s<br />

Aulerques Eburovices. Créée ex nihilo, elle prend un<br />

essor important dès <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> augustéenne. La<br />

nécropole est installée à f<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> coteaux, en <strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, respectant ainsi <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>s Douze Tables en<br />

vigueur, le long d’un axe <strong>de</strong> communication reliant<br />

Évreux à Chartres. Connue dès le XIXe siècle par <strong>de</strong><br />

nombreuses découvertes fortuites, son utilisation<br />

semble perdurer du Ier au IVe siècle <strong>de</strong> notre ère. Les<br />

diagnostics <strong>et</strong> les fouilles réalisées <strong>de</strong>puis 2002<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> mieux connaître l’évolution typo-chronologique<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nécropole. Durant le Ier siècle, les<br />

sépultures secondaires à crémation sont prédominantes,<br />

bien que quelques sépultures à inhumation <strong>de</strong> suj<strong>et</strong>s<br />

périnataux <strong>et</strong> adultes aient été mises au jour. À partir<br />

du IIe siècle, l’inhumation semble <strong>de</strong>venir <strong>la</strong> pratique<br />

funéraire exclusive. 118 sépultures primaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux<br />

réductions ont été fouillées. Elles ont livré 14 céramiques<br />

<strong>et</strong> une verrerie. Sans caractérisation typique bien<br />

précise, elles perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> dater c<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nécropole <strong>de</strong>s IIe-IIIe siècles <strong>de</strong> notre ère. Les C14<br />

réalisés sur 20 squel<strong>et</strong>tes ont permis d’affiner c<strong>et</strong>te<br />

datation. Les sépultures s’échelonnent <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du Ier<br />

à <strong>la</strong> fin du IIIe siècle. C<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécropole<br />

regroupe une popu<strong>la</strong>tion dite “naturelle”, les différentes<br />

c<strong>la</strong>sses d’âge sont représentées : adultes hommes <strong>et</strong><br />

femmes (essentiellement matures <strong>et</strong> âgés), nouveau-nés<br />

<strong>et</strong> quelques suj<strong>et</strong>s immatures. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> sépultures<br />

est très importante, <strong>la</strong> plupart se recoupent ou se<br />

superposent. Les suj<strong>et</strong>s sont d’ailleurs enterrés <strong>la</strong> tête<br />

au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest. Si, à première vue,<br />

aucune organisation spatiale ne semble se <strong>de</strong>ssiner,<br />

les datations C14, <strong>la</strong> chronologie re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong>s sépultures<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> datation du mobilier (céramique <strong>et</strong> monnaies)<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> distinguer trois phases différentes. La<br />

première phase d’inhumation regroupe <strong>de</strong>s défunts<br />

déposés le plus souvent sur le dos, en position “c<strong>la</strong>ssique”,<br />

dans <strong>de</strong>s cercueils cloués, associés à <strong>de</strong>s<br />

offran<strong>de</strong>s primaires (cruches, poul<strong>et</strong>, œuf <strong>et</strong> mouton).<br />

Ces sépultures présentent <strong>de</strong>ux orientations principales :<br />

nord/sud <strong>et</strong> est/ouest. Elles datent <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du Ier <strong>et</strong><br />

début du IIe siècle. La secon<strong>de</strong> phase d’inhumation<br />

couvre le IIe <strong>et</strong> le début du IIIe siècle. Les défunts<br />

adultes <strong>et</strong> immatures présentent <strong>la</strong> plupart du temps<br />

une position atypique : sur le ventre, sur le côté, ou en<br />

position contrainte, comme c<strong>et</strong> individu dont le membre<br />

supérieur droit était p<strong>la</strong>cé dans le dos (le cou<strong>de</strong> droit<br />

est positionné en arrière <strong>de</strong> l’épaule gauche), ou ces<br />

<strong>de</strong>ux défunts qui étaient enterrés avec les membres<br />

inférieurs hyper fléchis, ou encore c<strong>et</strong> adulte inhumé<br />

sur le côté, les membres repliés. Dans au moins cinq<br />

cas, <strong>de</strong>ux défunts (adultes <strong>et</strong>/ou immatures) ont été<br />

inhumés simultanément, tête-bêche. La plupart du<br />

temps, le premier était déposé sur le dos, le second<br />

sur le ventre. Des quartiers <strong>de</strong> chevaux étaient généralement<br />

p<strong>la</strong>cés dans les sépultures. Il s’agit le plus<br />

souvent <strong>de</strong> crânes ou <strong>de</strong> quartiers <strong>de</strong> rachis. Une<br />

structure a livré trois chevaux quasiment compl<strong>et</strong>s<br />

déposés directement au-<strong>de</strong>ssus du défunt. Le dépôt le<br />

plus singulier est celui d’un adulte dont <strong>la</strong> tête est<br />

enserrée par <strong>de</strong>ux crânes <strong>de</strong> chevaux tête-bêche. De<br />

plus, trois autres sépultures associent, dans un<br />

coffrage en bois, un ou <strong>de</strong>ux défunts en contact direct<br />

avec les ossements <strong>de</strong> trois à cinq équidés (crânes <strong>et</strong><br />

rachis quasiment compl<strong>et</strong>s). Les ossements d’équidés<br />

ont été déposés au moment <strong>de</strong> l’inhumation, directement<br />

au contact du défunt, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s cercueils,<br />

ou dans le remplissage <strong>de</strong>s fosses. C<strong>et</strong>te pratique<br />

funéraire qui consiste à associer dans <strong>la</strong> mort <strong>de</strong>s<br />

éléments d’équidés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s humains en position<br />

souvent atypique était inconnue en Gaule romaine.<br />

Les hypothèses <strong>de</strong> charniers, d’épidémie ou d’épizootie,<br />

sont actuellement écartées. En eff<strong>et</strong>, aucune sépulture<br />

multiple contenant plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux individus n’a été mise<br />

au jour. De plus il semble improbable que <strong>de</strong>s animaux<br />

morts <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die aient été découpés <strong>et</strong> manipulés<br />

avant d’être déposés dans <strong>de</strong>s sépultures. Les hypothèses<br />

qui concernent <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> guerre ou <strong>de</strong>s<br />

offran<strong>de</strong>s alimentaires doivent également être<br />

écartées : aucun coup n’est visible sur les ossements<br />

<strong>de</strong>s défunts <strong>et</strong> le cheval n’était plus consommé <strong>de</strong><br />

façon courante à l’époque romaine. Les ossements<br />

animaux, dont l’étu<strong>de</strong> est en cours, présentent <strong>de</strong><br />

nombreuses traces <strong>de</strong> découpe. Sommes-nous en<br />

présence d’une popu<strong>la</strong>tion particulière <strong>de</strong> par son<br />

origine, son niveau social ou <strong>la</strong> corporation à <strong>la</strong>quelle<br />

elle appartient ? Enfin, <strong>la</strong> troisième phase d’inhumation<br />

regroupe trois sépultures datées <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du IIIe siècle.<br />

Parmi elles se trouve un cercueil en plomb qui<br />

renferme le corps d’une femme adulte mature. De <strong>la</strong>

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