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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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73<br />

les fondations du kiosque à musique détruit au cours<br />

du XXe siècle ont été observées au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> nef<br />

<strong>de</strong> l’église. Mais c’est du côté <strong>de</strong> l’anthropologie que<br />

sont venues les plus belles surprises. Sur les 1892<br />

sépultures dégagées lors <strong>de</strong>s sept mois <strong>de</strong> fouilles,<br />

plusieurs se sont révélées tout à fait surprenantes. En<br />

eff<strong>et</strong>, si <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s individus exhumés ne<br />

présente rien d’étonnant dans un premier temps,<br />

plusieurs ont r<strong>et</strong>enu notre attention. Quelques pathologies<br />

courantes au Moyen Âge ont ainsi pu être enregistrées<br />

(ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Forestier, rachitisme, syphilis) ainsi que<br />

<strong>de</strong>s cas plus exceptionnels d’amputation, <strong>de</strong> trépanation<br />

<strong>et</strong> d’autopsie, dont les squel<strong>et</strong>tes portent les traces<br />

soignées <strong>de</strong> sciage. Mais <strong>la</strong> plus surprenante découverte<br />

reste sans doute celle d’un cœur embaumé,<br />

p<strong>la</strong>cé dans un reliquaire en plomb en forme <strong>de</strong> cœur<br />

<strong>et</strong> déposé au fond d’une tombe au milieu du chœur <strong>de</strong><br />

l’église (phase XVIe-XVIIIe s.). Ce type <strong>de</strong> sépulture,<br />

pratiqué au Moyen Âge, dès le XIIIe siècle, témoigne<br />

d’une certaine aisance <strong>et</strong>/ou reconnaissance du<br />

défunt. Le reliquaire réalisé entièrement en plomb,<br />

mais sans inscription, est re<strong>la</strong>tivement bien conservé.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’organe est en cours. L’étu<strong>de</strong> anthropologique<br />

sur près <strong>de</strong> 2000 individus, associée au plus <strong>de</strong> 1000<br />

sépultures fouillées sur le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> collégiale Saint-<br />

Amé en 2004-2005 (Annuaire 2005, notice 111)<br />

perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> dresser un profil <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion douaisienne<br />

<strong>de</strong>puis le XIIIe siècle.<br />

Bibliographie(s) : LEROY <strong>2007</strong>, VENET, DEVRIENDT<br />

2008<br />

126.- DOUAI (59) - Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is<br />

P<strong>la</strong>ce Saint-Amé<br />

Cadastre 2005, CE : 582, 583<br />

Centre ancien. Remb<strong>la</strong>yage du site.<br />

62 m 2 , aménagement 175 m 2 , épaisseur <strong>de</strong>s sédiments<br />

archéologiques <strong>de</strong> 1,50 m, sol géologique atteint<br />

EV - 1 semaine, 2 fouilleurs<br />

Annuaire 2005, notice 111<br />

Étienne LOUIS<br />

18 - Habitat privé<br />

Cour <strong>et</strong> dépendances : cellier, <strong>la</strong>trines, fosses diverses.<br />

Niveaux <strong>de</strong> sol <strong>et</strong> <strong>de</strong> cour. Quartier canonial. Xe-XIIIe s.<br />

21 - Bâtiments conventuels ou monastiques<br />

Quartier canonial.<br />

30 - Résumé<br />

Ce diagnostic a été réalisé dans l’ancien quartier<br />

canonial <strong>de</strong> <strong>la</strong> collégiale Saint-Amé <strong>de</strong> Douai. Des<br />

vestiges d’habitat <strong>de</strong>s Xe-XIIIe siècles ont été mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce. Le proj<strong>et</strong> architectural ayant été modifié <strong>et</strong><br />

donc non <strong>de</strong>structif, le diagnostic sera sans suite.<br />

127.- DREUX (28) - Centre<br />

Rue <strong>de</strong> Sénarmont (17), maison romane<br />

Cadastre 1982, AD : 408. Lambert : x 528,777 ;<br />

y 2415,787<br />

Centre ancien. C<strong>la</strong>ssement MH <strong>2007</strong>.<br />

128 m 2 , aménagement 128 m 2<br />

SP + BATI (MH) - 5 semaines, 3 fouilleurs<br />

Étu<strong>de</strong> en cours : bois<br />

Gaël CARRÉ<br />

18 - Habitat privé<br />

Maison. Milieu XIIe s.<br />

30 - Résumé<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bâti a montré que les maçonneries primitives,<br />

datées du milieu du XIIe siècle sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong><br />

critères stylistiques, sont conservées sur toute <strong>la</strong><br />

hauteur actuelle <strong>de</strong> l’élévation. Des ouvertures<br />

originelles sur les faça<strong>de</strong>s sud <strong>et</strong> ouest autorisent <strong>la</strong><br />

restitution d’au moins <strong>de</strong>ux niveaux qui, compte tenu<br />

<strong>de</strong>s dimensions réduites en p<strong>la</strong>n du bâtiment (8,80 m x<br />

9,60 m hors œuvre), ne <strong>de</strong>vaient abriter chacun<br />

qu’une seule pièce. Le rez-<strong>de</strong>-chaussée (6 m x 6,50 m<br />

dans-œuvre environ), peu ajouré, remplissait à<br />

l’évi<strong>de</strong>nce une fonction <strong>de</strong> stockage. Une porte située<br />

à l’extrémité sud du mur occi<strong>de</strong>ntal en donnait l’accès.<br />

L’étage était, au contraire, assez bien éc<strong>la</strong>iré grâce à<br />

quatre fenêtres géminées formant une c<strong>la</strong>ire-voie du<br />

côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> Sénarmont. Le décor sculpté, en plus<br />

du soin particulier apporté aux maçonneries dressées<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> pierres en calcaire tendre, signalent<br />

l’emp<strong>la</strong>cement d’une salle. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vait être<br />

conçue comme un espace rési<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong>stiné à l’apparat<br />

<strong>et</strong>/ou à l’habitation. Une porte en plein-cintre, située au<br />

centre du mur occi<strong>de</strong>ntal, <strong>de</strong>sservait ce second<br />

niveau. Cependant, <strong>la</strong> sobriété <strong>de</strong> l’ouverture <strong>et</strong> ses<br />

dimensions restreintes s’accor<strong>de</strong>nt mal avec l’i<strong>de</strong>ntification<br />

d’une entrée principale ; <strong>la</strong> possibilité d’une<br />

porte débouchant sur un bâtiment annexe en pan-<strong>de</strong>bois,<br />

adossé au mur ouest, est donc p<strong>la</strong>usible. Une<br />

autre ouverture plus <strong>la</strong>rge est i<strong>de</strong>ntifiable sur <strong>la</strong> faça<strong>de</strong><br />

nord mais son authenticité reste à vérifier. Dans l’hypothèse<br />

d’une construction principale maçonnée ne<br />

comportant qu’un étage unique, il est assez logique <strong>de</strong><br />

restituer une charpente apparente pour <strong>la</strong> salle.<br />

Toutefois, en raison du remaniement systématique <strong>de</strong>s<br />

têtes <strong>de</strong> murs, <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur du parement qui<br />

surmonte les baies géminées <strong>et</strong> du p<strong>la</strong>n très massé <strong>de</strong><br />

l’édifice, le bâtiment <strong>de</strong>vait être initialement plus<br />

é<strong>la</strong>ncé, à l’image d’une maison-tour. L’éventualité d’un<br />

second étage disparu, à usage <strong>de</strong> chambre, est ainsi<br />

c<strong>la</strong>irement privilégiée. Plusieurs remaniements sont<br />

assurément attribuables à <strong>la</strong> fin du Moyen Âge ou au<br />

début <strong>de</strong> l’époque mo<strong>de</strong>rne, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>ndrochronologique<br />

ayant daté les bois <strong>de</strong> charpente du printemps<br />

1506. C’est sans doute à l’occasion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te phase <strong>de</strong><br />

travaux que les p<strong>la</strong>nchers <strong>de</strong>s premier <strong>et</strong> second étages<br />

ont été modifiés, <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s bois étant<br />

postérieure à l’année 1492. Le changement <strong>de</strong><br />

charpente correspond à <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong>s crêtes <strong>de</strong> mur<br />

<strong>et</strong> à <strong>la</strong> construction d’une bâtisse en pan-<strong>de</strong>-bois<br />

appuyée contre le f<strong>la</strong>nc oriental <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison. C<strong>et</strong>te<br />

extension coïnci<strong>de</strong>rait donc avec <strong>la</strong> perte d’un second<br />

niveau supposé <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison-tour du XIIe siècle. Les<br />

autres modifications ne peuvent être précisément<br />

datées faute d’élément significatif. L’insertion d’une<br />

voûte en berceau pour créer un niveau <strong>de</strong> cave est<br />

potentiellement contemporaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> restructuration<br />

<strong>de</strong>s niveaux supérieurs. C<strong>et</strong> aménagement a entraîné<br />

une modification <strong>de</strong> l’accès primitif du rez-<strong>de</strong>-chaussée.<br />

Sur <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> ouest, plusieurs percements sont<br />

repérables. Le premier niveau est occupé par <strong>de</strong>ux<br />

portes comprenant <strong>de</strong>s montants en pierres <strong>et</strong><br />

briques. Leur seuil surélevé tient compte <strong>de</strong><br />

l’emp<strong>la</strong>cement du berceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> voûte. À l’étage, une<br />

porte en plein-cintre possè<strong>de</strong> un encadrement en<br />

brique. Ce percement est venu compenser <strong>la</strong><br />

condamnation <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte primitive contiguë. Au<br />

troisième niveau, une autre porte témoigne du<br />

bâtiment en pan-<strong>de</strong>-bois disparu. Sur <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> sud, <strong>la</strong><br />

facture <strong>de</strong>s baies du rez-<strong>de</strong>-chaussée <strong>et</strong> du second<br />

étage suggère les XIXe <strong>et</strong> XXe siècles. Les fenêtres<br />

en arcs segmentaires installées à l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s<br />

baies romanes sont attribuables à l’époque<br />

contemporaine, voire peut-être au XVIIIe siècle.<br />

Bibliographie(s) : CARRÉ <strong>2007</strong>

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