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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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67<br />

Cadastre, AM : 66, 82, 97, 265, 285, 286. Lambert :<br />

x 511,650 ; y 2221,414 ; z 106 NGF<br />

Centre ancien. Destruction du site.<br />

Sol géologique atteint<br />

EV + SURV - 3 semaines, 1 fouilleur<br />

Résultats négatifs<br />

Simon BRYANT<br />

9 - Structures fortifiées<br />

Tracé supposé <strong>de</strong> <strong>la</strong> courtine XIIe siècle du château<br />

traversé par une tranchée : aucun vestige n’a été observé.<br />

30 - Résumé<br />

L’opération <strong>de</strong> diagnostic a eu lieu dans le cadre d’une<br />

surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> travaux (enfouissement <strong>de</strong> 250 m<br />

linéaires <strong>de</strong> réseau à l’intérieur <strong>de</strong> l’ancienne bassecour<br />

du château). La totalité <strong>de</strong> c<strong>et</strong> espace a été<br />

décaissée <strong>et</strong> nivelée au cours <strong>de</strong>s XIXe <strong>et</strong> XXe siècles<br />

car le bitume repose directement sur le substrat<br />

calcaire. Dans <strong>la</strong> partie sud-est du site, le tracé <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

courtine du XIIe siècle a été traversé par <strong>la</strong> tranchée,<br />

mais aucune trace <strong>de</strong> vestiges maçonnés n’a été<br />

observée. La courtine avec sa porte défensive avaient<br />

été fortement arasées lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’école<br />

<strong>de</strong> garçons en 1885. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>struction était totale <strong>et</strong><br />

revêtait un caractère fortement symbolique. L’absence<br />

<strong>de</strong> vestiges stratifiés près du logis du château ne peut<br />

être confirmée pour l’instant. Des niveaux d’occupation<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion anciens peuvent être encore conservés<br />

sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du Marché : celle-ci est connue <strong>de</strong>puis le<br />

XIIIe siècle <strong>et</strong> fut remb<strong>la</strong>yée dans les années 1870,<br />

comb<strong>la</strong>nt le fossé entre le château <strong>et</strong> <strong>la</strong> ville fortifiée.<br />

Bibliographie(s) : BRYANT <strong>2007</strong>b<br />

109.- CHINON (37) - Centre<br />

Forteresse, logis royaux<br />

Centre ancien, secteur sauvegardé. Conservation du site.<br />

Sol géologique non atteint<br />

BATI (MH) - 16 semaines, 2 fouilleurs<br />

Annuaire 2005, notice 101, 102 ; Annuaire 2006,<br />

notice 100, 101, 102<br />

Bruno DUFAŸ<br />

9 - Structures fortifiées<br />

Rempart sud du château. XIe s.<br />

Logis dans le château. XIIe-XVe s.<br />

30 - Résumé<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bâti <strong>de</strong>s logis royaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> forteresse <strong>de</strong><br />

Chinon a été réalisée à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année <strong>2007</strong>, préa<strong>la</strong>blement<br />

à <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s bâtiments par<br />

l’architecte en chef <strong>de</strong>s Monuments historiques A. <strong>de</strong><br />

Saint-Jouan. Le Conseil général d’Indre-<strong>et</strong>-Loire,<br />

propriétaire <strong>de</strong>s lieux, souhaitait en eff<strong>et</strong> rétablir <strong>la</strong><br />

couverture <strong>de</strong> ces bâtiments, disparue <strong>de</strong>puis le XIXe<br />

siècle, afin <strong>de</strong> les protéger <strong>et</strong> <strong>de</strong> récupérer <strong>de</strong> nouvelles<br />

salles. L’intérieur doit également être repris, afin<br />

d’accueillir une nouvelle muséographie racontant<br />

l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> forteresse. Comme ces logis sont<br />

construits à cheval sur <strong>la</strong> courtine méridionale du<br />

château du Milieu, quelques données ont pu être<br />

acquises sur celle-ci, dans son état antérieur aux<br />

bâtiments. Il a été établi, grâce à <strong>de</strong>ux analyses par<br />

C14, qu’elle datait <strong>de</strong>s années 1080. C’est donc un<br />

nouveau tronçon <strong>de</strong> l’enceinte du XIe siècle qui est<br />

ainsi attesté. Il vient en continuité d’un tronçon plus à<br />

l’est, déjà daté d’une fourch<strong>et</strong>te comparable ; <strong>et</strong> le front<br />

ouest, celui du fort du Coudray, est également daté<br />

avec vraisemb<strong>la</strong>nce du XIe siècle, sur <strong>la</strong> foi <strong>de</strong> comparaisons<br />

stylistiques. C’est donc un grand pan du<br />

château antérieur aux P<strong>la</strong>ntagenêts qui se dévoile<br />

ainsi. Il est à m<strong>et</strong>tre en rapport avec le logis comtal<br />

situé au nord du château, dont il subsiste un mur en<br />

élévation <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it appareil, daté <strong>de</strong> <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong><br />

par C14 également. À l’inverse, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s logis<br />

méridionaux a montré qu’ils ne remontaient pas<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XIIe siècle. La date<br />

précise <strong>de</strong> leur construction n’est pas certaine. Divers<br />

indices font proposer <strong>la</strong> fin du XIIe siècle, sans doute<br />

dans les phases <strong>de</strong> construction attribuées à Richard<br />

Cœur <strong>de</strong> Lion <strong>et</strong> Jean sans Terre. Ils seraient ainsi<br />

contemporains <strong>de</strong> <strong>la</strong> tour du Moulin, <strong>et</strong> pourraient<br />

signaler le besoin <strong>de</strong> nouveaux espaces rési<strong>de</strong>ntiels <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> gouvernement dans le château du Milieu, au<br />

détriment <strong>de</strong> ceux du fort Saint-Georges plus<br />

menacés en cas d’attaque. En eff<strong>et</strong>, on est dans <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> tension maximale entre les P<strong>la</strong>ntagenêts <strong>et</strong><br />

les Capétiens, qui aboutira à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> <strong>la</strong> forteresse<br />

par Philippe Auguste en 1205. La fonction <strong>de</strong> ces<br />

bâtiments n’est pas non plus très c<strong>la</strong>ire. Il s’agissait en<br />

tout état <strong>de</strong> cause d’un, ou <strong>de</strong>ux, volumes uniques <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>in-pied, qui peuvent avoir comporté une “gran<strong>de</strong><br />

salle” <strong>et</strong> <strong>de</strong>s logis. Après <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> <strong>la</strong> forteresse par<br />

Philippe Auguste, l’allure générale du bâtiment ne fut<br />

guère modifiée, si ce n’est qu’il fut agrandi à l’ouest<br />

par un nouveau module, venu occuper l’espace<br />

jusqu’à <strong>la</strong> douve du Coudray, elle-même remaniée<br />

dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du donjon du<br />

Coudray. Une tour <strong>de</strong>s <strong>la</strong>trines fut édifiée, ce qui<br />

indique que c<strong>et</strong>te extension avait plutôt une fonction<br />

rési<strong>de</strong>ntielle. Mais c’était encore une gran<strong>de</strong> pièce à<br />

un seul niveau <strong>de</strong> p<strong>la</strong>in-pied, dans <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong><br />

l’existant. C<strong>et</strong>te extension est précisément datée <strong>de</strong>s<br />

années 1224, par une analyse <strong>de</strong>ndrochronologique<br />

d’un échantillon <strong>de</strong> bois prélevé dans <strong>la</strong> maçonnerie<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tour <strong>de</strong> <strong>la</strong>trines. Les bâtiments <strong>de</strong>meurèrent<br />

inchangés dans leur structure jusqu’au XIVe siècle.<br />

Vers le milieu <strong>de</strong> ce siècle eut lieu un incendie qui<br />

ravagea au moins l’extrémité occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong>s<br />

bâtiments, <strong>et</strong> probablement détruisit <strong>la</strong> toiture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

partie. C’est sans doute au duc Louis Ier d’Anjou que<br />

l’on doit une reconstruction ample <strong>de</strong>s logis, dans les<br />

années 1370. Les bâtiments sont alors profondément<br />

remaniés, puisqu’ils vont se structurer en <strong>de</strong>ux<br />

niveaux reliés par une circu<strong>la</strong>tion verticale ostentatoire.<br />

C<strong>et</strong>te tendance, commencée par l’ouest (les<br />

“P<strong>et</strong>its Combles”), s’est poursuivie par étape sous<br />

Charles VII, au début du XVe siècle, notamment lors<br />

du réaménagement <strong>de</strong>s “Grands Combles” selon le<br />

même principe, <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction d’une “Gran<strong>de</strong><br />

Salle” également à <strong>de</strong>ux niveaux. À <strong>la</strong> partition<br />

verticale est venu s’ajouter un cloisonnement horizontal<br />

<strong>de</strong>s espaces, qui visait à multiplier le nombre <strong>de</strong><br />

pièces, qui furent chacune dotées d’une cheminée.<br />

Une nouvelle tour <strong>de</strong> <strong>la</strong>trines fut également construite<br />

au début du XVe siècle, tandis que les textes nous font<br />

entrevoir <strong>de</strong>s partitions internes supplémentaires<br />

faites <strong>de</strong> cloisons <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nches. Les fonctions rési<strong>de</strong>ntielles<br />

<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en plus manifestes, même si<br />

une fonction d’auditoire peut être envisagée pour <strong>la</strong><br />

première phase <strong>de</strong>s P<strong>et</strong>its Combles, avant leur<br />

cloisonnement interne. L’analyse <strong>de</strong>s textes a permis<br />

<strong>de</strong> connaître l’usage <strong>de</strong>s pièces au XVe siècle, <strong>et</strong><br />

notamment <strong>de</strong> préciser l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s appartements<br />

respectifs du roi <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine. Contrairement<br />

au schéma le plus c<strong>la</strong>ssique, ceux-ci sont sur un<br />

même p<strong>la</strong>n horizontal plutôt que superposés (celui du<br />

roi au-<strong>de</strong>ssus). Autant que <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> l’existant,<br />

on peut y voir peut-être le rôle important <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine<br />

Marie d’Anjou qui, <strong>de</strong> fait, fut <strong>la</strong> principale occupante<br />

<strong>de</strong>s lieux pendant plus <strong>de</strong> 25 ans (vers 1435-1461). Ce<br />

furent les <strong>de</strong>rniers remaniements <strong>de</strong> quelque ampleur

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