Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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6 - Adductions d’eau
Aqueduc : pont-canal. Réseau de canalisation en bois.
Ier-IIIe s. de n. è.
12 - Pouvoir civil, justice
Bâtiment (fonction civile ou privée ?). IIe-IIIe s. de n. è.
18 - Habitat privé
Bâtiment en matériaux légers. Ier s. av. n. è.-Ier s. de n. è.
Bâtiment (fonction civile ou privée ?). IIe-IIIe s. de n. è.
30 - Résumé
Cette fouille programmée a mis en évidence :
- la construction d’un bâtiment en matériaux légers
(clayonnage et torchis) vers les Ier siècle avant et Ier
siècle après J.-C.
- puis la construction, à proximité, d’un aqueduc (pontcanal),
dans le courant du Ier siècle après J.-C. Les
abords de l’aqueduc ont été aménagés avec une série
de voies perpendiculaires traversant les arches (ornières)
et un niveau de circulation parallèle (voie en cailloutis).
- la construction d’un bâtiment dans le courant du IIe siècle
après J.-C., aujourd’hui très arasé, mais présentant des
enduits peints. La fonction de ce bâtiment collé à l’aqueduc
n’est pas connue (fonction publique ou privée ?)
Le site est abandonné à la fin du IIIe siècle après J.-C.
Les récupérations des matériaux de construction ont
lieu dans le courant du IVe siècle après J.-C.
Bibliographie(s) : ROCQUE 2007
102.- CHASSENON (16) - Poitou-Charentes
Thermes de Longeas
Cadastre 1986, E1 : 66, 67, 69, 997 à 999, 1002.
Lambert : Ax 478,345 ; Ay 2095,430 ; Bx 479,465 ;
By 2095,542
Territoire rural. Mise en valeur du site.
Épaisseur des sédiments archéologiques de 2 m, sol
géologique atteint
FP
Études en cours : mortiers, matériaux de construction,
pétrologie
Annuaire 2005, notice 92 ; Annuaire 2006, notice 91
Poursuite de l’opération en 2008
David HOURCADE
16 - Bains
Thermes doubles hygiéniques et de cure. Matériaux et
techniques de construction. Décors. Ier-IVe s. de n. è.
19 - Cultes païens
Thermes de cure lié au sanctuaire de Montélu (à l’ouest).
Ier-IVe s. de n. è.
30 - Résumé
Les objectifs scientifiques de la campagne d’études
2007 étaient les suivants :
1. Analyse des matériaux de construction des thermes.
2. Étude des décors et des techniques de mise en
œuvre.
3. Actualisation des plans généraux et restitutions
architecturales 3D.
4. Réalisation d’une pré-synthèse sur l’histoire et l’évolution
des thermes.
Cette campagne d’études n’a donné lieu à aucune
fouille. Elle s’est accompagnée de prospections (pétrologie)
et d’analyses du mobilier découvert depuis 2003
(matériaux non lithiques, décors). Deux études ont été
menées sur les matériaux de construction. La première
concerne les roches employées. Dirigée par
D. Santallier, cette étude pétrologique réalisée sur des
lames minces a confirmé la provenance locale ou
régionale de l’ensemble des roches utilisées. Les
moellons des maçonneries sont tous taillés dans des
impactites de “type Chassenon”. Il est géologiquement
impossible de connaître avec précision leur carrière
d’extraction. Le granite gris utilisé pour les baies d’accès
aux piscines chaudes provient du massif repéré à l’est
de la zone, près de Cognac-la-Forêt. Le calcaire des
plaques de revêtement mural et de sol est une biomicrite
extraite près de La Rochefoucault. La seconde
étude, conduite par A. Coutelas, concerne l’ensemble
des matériaux non lithiques (mortiers et terres cuites
de construction). Grâce à cette synthèse, on connaît la
composition, les modules et l’usage de la quasi-totalité
des briques et des tuiles employées dans l’édifice. Le
même bilan (typologie et caractérisation) a été mené
sur l’ensemble des mortiers utilisés : dans les maçonneries,
pour les joints de tuiles et en support des
peintures murales. Si cette étude est importante pour
notre connaissance des techniques de construction
des thermes de Longeas, elle s’est révélée l’être
encore plus pour le repérage des phases d’aménagement
du bâtiment.
La décoration des thermes a été étudiée d’un point de
vue à la fois technique et stylistique par A. Coutelas et
S. Bujard. Ainsi, l’existence de deux grandes phases
de décor, mises en évidence en 2006, a été confirmée.
Leur mise en œuvre est désormais bien comprise.
Cette synthèse fait l’objet d’une publication en cours.
De plus, S. Bujard a pu dresser un premier bilan sur la
décoration des salles au IIe siècle p.C. en reprenant
l’étude des enduits peints mis au jour depuis 2003. Il
s’agirait d’un décor à la fois sobre et monumental,
c’est-à-dire à connotation architecturale. Il se résume
souvent à un fond blanc lumineux très soigné, évoquant
le marbre, agrémenté d’ornementations stuquées. Les
embrasures des fenêtres étaient marquées par des
bandes rouges, alors que les angles des parois
l’étaient par des bandes vertes.
Th. Morin s’est chargé de réaliser un plan informatisé
précis, général et à jour, de l’ensemble de l’édifice
thermal. Il corrige certaines erreurs du plan des
années 1970 et intègre l’ensemble des découvertes
faites depuis 2003. Ce travail, essentiel pour le projet
général de synthèse et de publication, s’est accompagné
de la réalisation de plusieurs ébauches de restitutions
en 3D. Leur rôle didactique est évident. Ce travail a été
mené avec une minutie particulière pour la restitution
du plancher du gymnase couvert P3.
Enfin, la réalisation d’une synthèse sur l’évolution du
gymnase P3 a servi de prétexte au dressement d’un
bilan général sur l’évolution des thermes. Il apparaît
désormais très clairement que les thermes ont subi
deux grandes phases de monumentalisation. L’étude
stratigraphique de 2006 est confirmée par les enseignements
tirés de la répartition des différents types de
matériaux non lithiques de construction. Briques, tuiles
et mortiers de maçonnerie indiquent que le cœur de
l’édifice appartient à un seul projet édilitaire. En revanche,
tout indique que les latrines et une partie au moins de
la galerie nord sont liées à une réfection. La datation
de cette première phase de monumentalisation, que
nous considérions en 2006 du début du IIe siècle p.C.,
pourrait éventuellement être confirmée par celle, identique,
donnée par l’aménagement du temple de
Montelu (étudié par P. Aupert). La seconde phase, de
réfection, semble dater de la fin du IIe ou du début du
IIIe siècle p.C. Le problème de l’existence d’une phase
d’occupation antérieure, durant le Ier siècle p.C., que
pose la datation “tardive” de la première phase de
monumentalisation, n’est pas résolu. Les fouilles des
latrines, dirigées en 2005 par Ph. Poirier, pourraient en
effet indiquer l’existence de plusieurs étapes antérieures.
Pour finir, il semble désormais clair que la phase dite