Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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Lille, devraient permettre d’affiner encore les diverses
restitutions du paysage de ce secteur durant
l’Antiquité. La découverte en diagnostic de cette maison
néolithique encourage vivement un examen plus
exhaustif par une véritable fouille archéologique.
L’occupation néolithique n’est connue dans le secteur
que par quelques silex trouvés en prospection, et
plusieurs pierres à cupules dont la plus célèbre a été
transportée à La Verpillière pour servir de socle au
monument aux morts. Le bilan est donc maigre pour le
moment et on ne connaît rien des modes d’exploitation
des ressources ni de l’organisation de la vie des hommes
à la fin de la Préhistoire dans cette région. Seule une
fouille pourrait permettre d’établir précisément le rôle
de ces structures et de confirmer notre hypothèse. Le
plan de l’habitation reste partiel et donc largement à
compléter. De plus, il faudra vérifier lors de la
deuxième tranche des diagnostics qu’il ne s’agit pas
d’un village, la maison ayant été trouvée en limite de
parcelle sondée. Une fouille serait d’autant plus
désirable que le peuplement néolithique de la microrégion
est mal connu et qu’actuellement aucun établissement
de plaine n’a été fouillé. La découverte de ce site
d’habitat de plein air, implanté en milieu palustre,
suggère une exploitation des ressources du marais
(oiseaux, tortues cistudes, anodontes, gibier ...). De
plus, il n’est pas impossible que ce biotope ait permis
d’entretenir des bovidés. Il faut signaler que des os
longs ont été trouvés dans le fossé F 20. Il serait
important de pouvoir intervenir à nouveau sur le
“moulin” et son bief à la lumière des informations que
nous avons pu glaner lors de la post-fouille. En effet, le
diagnostic ne permet pas d’établir de manière définitive
le véritable rôle de cette structure et de confirmer de
manière certaine ce qui ne reste pour l’instant encore
qu’une hypothèse. La découverte de fragments de
meules et/ou d’éléments en bois correspondant à des
éléments du moulin (pales par exemple) permettrait
d’avoir des certitudes. De plus, le plan de ce “moulin”
est encore partiel et donc encore à compléter. On ne
s’explique pas également la présence de deux importants
bassins en bordure sud de la structure (bassins que
l’on remplit la nuit ou encore à la demande ...). Il est
clair qu’une telle structure ne se dressait pas seule dans
la campagne. Ainsi, des fouilles menées sur une vaste
superficie permettraient probablement de révéler tout un
ensemble de structures situées à proximité immédiate :
moulin, biefs, entrepôt (?), celliers ( ?) et/ou des
salles de pressurages, voire même des habitations.
Même s’il est avant tout destiné à fournir en farine la
population d’une villa, il alimente peut-être occasionnellement
des circuits commerciaux de l’agglomération
secondaire de Bergusium. En effet, ne peut-il faire
parti en réalité de la pars rustica d’une villa située non
loin de là et vouée à la production de vin, d’huile et de
céréales ? Si ces informations se confirmaient lors
d’une fouille, des comparaisons avec Saint-Romainde-Jalionas
pourraient éventuellement être réalisées.
84.-- BRIE-COMTE-ROBERT (77) -
Île-de-France
Rue du Château, château
Cadastre 2008, AP : 36, 37. Lambert : x 620,200 ;
y 1110,250
Centre ancien, Z.P.P.A.U.P. Conservation du site.
100 m 2 , épaisseur des sédiments archéologiques de
2 m, sol géologique atteint
FP (MH) - 12 semaines, 45 fouilleurs
Études en cours : faune, céramique, bois
Annuaire 2005, notice 65 ; Annuaire 2006, notice 66
Poursuite de l’opération en 2008
Michel PIECHACZYK
6 - Adductions d’eau
Bassin collecteur, canalisation. Fin XIIe s.
7 - Collecteurs, évacuations
Collecteur, évacuation de latrines. Fin XIIe s.
9 - Structures fortifiées
Tour ronde d’angle, chemin de ronde. XIIe-XIIIe s.
Château fort. Fin XIIe s.
Bâtiment seigneurial. Fin XIIe-XIVe s.
30 - Résumé
Les trois dernières campagnes de fouille 2005, 2006
et 2007 ont permis d’avoir une approche globale du
bâtiment nord-est du logis seigneurial et une synthèse
sur la tour sud, d’architecture complexe et de fonctionnement
peu connu. Les deux salles E et F qui composent
le corps de bâtiment nord-est du logis seigneurial
sont, dès leur origine au dernier quart du XIIe siècle,
conçues et liées dans un même programme architectural.
La plus grande salle (F) rectangulaire a une
largeur référence (22 pieds) qui, reportée deux fois
pour définir la diagonale de la salle, permettra d’en
déduire sa longueur. La salle E, largement ouverte sur
la précédente, est carrée, de 22 pieds de côté. Elle
était aveugle à l’origine et ne possédait pas de cheminée,
mais elle bénéficiait de la lumière de la salle F, grâce
à deux larges passages sous arcs. Elle communique
directement avec la salle basse de la tour est, ainsi
qu’avec le corps de bâtiment sud-est. Dans la salle F,
la cheminée, avec ses colonnettes aux bases sculptées,
de profil daté du dernier quart du XIIe siècle, occupe
le milieu du mur de courtine. Deux fenêtres laissaient
entrer la lumière de la cour et une massive colonne
centrale supportait les poutres maîtresses longitudinales
du plancher. La hiérarchie des volumes et leurs articulations
nous inclinent à voir, dans la salle F, la cuisine
médiévale d’origine. L’ouverture de la pièce, au XIVe
siècle, sur la lice nord-est, puis l’adjonction d’un bâtiment
contigu (salle J) renforcent cette hypothèse par les
nécessités de ravitaillement puis de stockage. Un
accès au premier étage est créé dans la courtine.
Après la guerre de Cent Ans, la restructuration du bâtiment
(vers 1470) et un remblaiement massif redistribuèrent
les espaces. La salle E, éclairée par une nouvelle baie,
devint la cuisine avec sa cheminée et ses fours. La
salle F, recloisonnée, vit disparaître sa cheminée. La
circulation était tributaire d’une tourelle d’escalier à vis,
hors œuvre, sur cour. Nous quittons là, le Moyen Âge.
Le corps de bâtiment ne reçut ensuite que des transformations
mineures, en fonction de son usage,
jusqu’au XVIIIe siècle, où il fut remplacé par une
modeste maison de gardien qui fera place à une
grande bâtisse en 1880. La tour sud, tour d’angle de
8,44 m (26 pieds) de diamètre extérieur, sans escalier
intérieur, présente une architecture complexe. Elle
comporte deux accès, communiquant chacun avec
une salle différente du logis : le premier direct, le
second se faisant par un passage étroit en gaine,
ménagé dans l’épaisseur de la courtine sud-ouest.
Elle renferme dans sa salle basse, un bassin ovoïde,
alimenté en eau par trois canaux soigneusement
maçonnés de pierres taillées, dans les fondations
mêmes de la tour. Un quatrième canal servant à l’évacuation,
s’ouvre vers le sud-est. Un premier canal
d’apport provient du collecteur d’eaux pluviales situé
dans la cour sud, il passe sous la salle d’angle du logis
avant de déboucher dans le bassin de la tour. Un
second canal, sous la lice sud-ouest, amenait l’eau