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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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gallo-romaines (murs, tranchées <strong>de</strong> récupération, sols<br />

extérieurs, bassin à exèdre) mises au jour au nord <strong>de</strong><br />

l’église (Sd. 2, 3 <strong>et</strong> 4). Ces structures attestent <strong>la</strong> présence<br />

d’un important bâtiment gallo-romain (péristyle ?)<br />

<strong>et</strong> d’autres constructions qu’il est impossible d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

c<strong>la</strong>irement pour l’instant. Sur les niveaux antiques<br />

probablement arasés au XVIIe siècle, repose un<br />

important remb<strong>la</strong>i contenant du mobilier médiéval <strong>et</strong><br />

notamment <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> poteries du Moyen Âge.<br />

L’examen <strong>de</strong>s photographies anciennes montre<br />

d’ailleurs que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s structures médiévales<br />

avaient déjà disparu au début du XIXe siècle, sans<br />

doute ba<strong>la</strong>yées par les travaux <strong>de</strong> reconstruction<br />

engagés au XVIIe siècle. Les caractères morphologiques<br />

<strong>de</strong> l’église affichent en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s reconstructions imputables<br />

à c<strong>et</strong>te époque, comme <strong>la</strong> forme du porche <strong>et</strong><br />

du clocher p<strong>la</strong>cé contre le mur gouttereau sud. Au sud,<br />

plusieurs sépultures <strong>et</strong> réductions impliquent l’évolution<br />

du cim<strong>et</strong>ière paroissial au sud <strong>de</strong> l’église (Sd. 1)<br />

dont l’étendue s’avère, semble-t-il, beaucoup moins<br />

importante que prévue. Les sondages ont mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce l’absence <strong>de</strong> cim<strong>et</strong>ière au nord <strong>de</strong> l’église, ce<br />

qui, là encore, peut être lié aux travaux <strong>de</strong> nivellement<br />

réalisés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> l’église au XVIIe<br />

siècle. Enfin, pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> contemporaine, il<br />

convient <strong>de</strong> signaler dans le sondage 1 <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

l’ancien socle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fontaine publique d’Aoste mise en<br />

p<strong>la</strong>ce en 1859 <strong>et</strong> <strong>la</strong> fosse <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> l’ancien<br />

monument aux morts dép<strong>la</strong>cé récemment <strong>de</strong> l’autre<br />

côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. L’ancienne église dédiée à saint C<strong>la</strong>ir<br />

(abbé du couvent Saint-Pierre <strong>de</strong> Vienne au Ve s.)<br />

d’Aoste est mentionnée dès 1095 <strong>et</strong> serait située sous<br />

l’église actuelle reconstruite en 1891. Elle est dite<br />

rénovée au XVIIe siècle (1689) <strong>et</strong> apparaît sur le<br />

cadastre napoléonien, n<strong>et</strong>tement plus p<strong>et</strong>ite cependant,<br />

que l’église actuelle. Ce document associé aux<br />

photographies anciennes dont nous disposons<br />

aujourd’hui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire un édifice orienté, situé<br />

à l’emp<strong>la</strong>cement exact <strong>de</strong> l’église mo<strong>de</strong>rne mais <strong>de</strong><br />

dimensions plus réduites. La superposition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

cadastres reste assez approximative en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

disparité <strong>de</strong>s relevés, <strong>de</strong> leurs objectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s techniques<br />

utilisées à près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles d’écart. Les contours<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cure <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’église ne se recouvrent pas avec<br />

justesse, il convient donc d’utiliser <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux documents avec pondération afin <strong>de</strong> ne pas sur<br />

interpréter les modèles. Les contours <strong>de</strong>s enveloppes<br />

<strong>de</strong>s bâtis s’avèrent cependant exacts. Un clocher se<br />

dressait contre le mur gouttereau sud <strong>de</strong> l’église<br />

ancienne, comme le prouvent les photographies<br />

anciennes ; par ailleurs, trois contreforts semblent<br />

contenir <strong>la</strong> paroi nord. La reconstruction <strong>de</strong> l’église en<br />

1891 a entraîné <strong>la</strong> démolition <strong>de</strong> plusieurs bâtis<br />

alentours. Un édifice privé (aquarellé en rouge) p<strong>la</strong>cé<br />

immédiatement à l’est, composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux corps <strong>de</strong><br />

logis perpendicu<strong>la</strong>ires, a probablement cédé <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

pour partie au chev<strong>et</strong> actuel <strong>et</strong> pour partie au parking<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie. Un autre édifice, public c<strong>et</strong>te fois-ci (aquarellé<br />

en bleu), a également disparu sous les pics <strong>de</strong>s bâtisseurs<br />

d’église <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du XIXe siècle. L’espace libre<br />

<strong>la</strong>issé au sud <strong>de</strong> l’église semble parfaitement convenir<br />

à un cim<strong>et</strong>ière paroissial. Toutefois, l’examen du document<br />

cadastral ancien <strong>et</strong> sa comparaison avec <strong>la</strong> levée<br />

actuelle livrent <strong>de</strong>s informations supplémentaires<br />

concernant directement notre suj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> : <strong>la</strong> cure.<br />

Le bâti <strong>de</strong> <strong>la</strong> cure apparaît donc érigé antérieurement<br />

à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’église (1891), cependant les<br />

vestiges sont trop rares pour perm<strong>et</strong>tre d’étayer l’hypothèse<br />

d’une construction médiévale. Au rez-<strong>de</strong>-chaussée<br />

<strong>et</strong> aux étages, aucun <strong>de</strong>s sondages ouverts dans les<br />

parois <strong>de</strong> l’édifice n’ayant livré <strong>de</strong> stratigraphie, il faut<br />

bien adm<strong>et</strong>tre l’hypothèse d’une construction ex nihilo<br />

pour l’ensemble église-cure (XVIIe s. ?). Cependant,<br />

c<strong>et</strong>te argumentation est tempérée par trois observations<br />

distinctes : <strong>la</strong> présence soupçonnée d’un édifice<br />

antique mentionné par M. Penjon (socle <strong>de</strong> colonne<br />

romaine, murs <strong>de</strong> <strong>la</strong> sacristie <strong>de</strong> construction romaine,<br />

dal<strong>la</strong>ge au sud <strong>et</strong> au nord observé en 1830 <strong>et</strong> en 1859)<br />

est aujourd’hui bien vérifiée par notre intervention.<br />

L’espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> cave du presbytère semble avoir été<br />

entièrement sur-creusé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s<br />

édifices <strong>et</strong> <strong>la</strong> mise au jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> semelle maçonnée<br />

peut avoir infléchi le proj<strong>et</strong> architectural initial : <strong>la</strong> mise<br />

en p<strong>la</strong>ce d’un escalier d’accès par exemple. Il est fort<br />

probable que <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s vestiges médiévaux <strong>et</strong><br />

du mobilier (céramique ou autre) associé remonte à<br />

c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction. Les niveaux <strong>de</strong> sols ont<br />

alors été décaissés <strong>et</strong> <strong>la</strong> réutilisation <strong>de</strong>s matériaux<br />

antiques relève également <strong>de</strong> c<strong>et</strong> horizon mo<strong>de</strong>rne<br />

que l’on fixe au XVIIe ou XVIIIe siècle. Les vestiges<br />

observés confortent l’occupation gallo-romaine dans<br />

ce secteur situé en périphérie <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone artisanale <strong>et</strong><br />

au cœur du vil<strong>la</strong>ge actuel. Plusieurs murs, <strong>de</strong>s tranchées<br />

<strong>de</strong> récupération (récupération <strong>de</strong> matériaux), <strong>et</strong> un<br />

bassin témoignent <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’un important bâtiment<br />

(temple ? péristyle ?) dans ce secteur durant <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> gallo-romaine. L’orientation <strong>de</strong> ces murs<br />

correspond exactement à celle <strong>de</strong>s vestiges du bourg<br />

(0° N). Le mobilier céramique trouvé sur le site attribue<br />

l’occupation gallo-romaine à <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du IIe<br />

siècle après J.-C.<br />

Bibliographie(s) : BLEU 2008<br />

32.-- AOSTE (38) - Rhône-Alpes<br />

P<strong>la</strong>teau Saint-Pierre, les Côtes, <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nche<br />

Cadastre <strong>2007</strong>, D : 355, 369, 370, 960<br />

Territoire rural.<br />

2000 m 2 , sol géologique non atteint<br />

PCR, PI - 4 jours, 4 fouilleurs<br />

Étu<strong>de</strong> en cours : céramique<br />

Stéphane BLEU, Véronique VACHON<br />

18 - Habitat privé<br />

Murs, toitures effondrées, bassin (?). Haut-Empire.<br />

30 - Résumé<br />

Les prospections systématiques effectuées en 1998<br />

avaient permis <strong>de</strong> reconnaître <strong>la</strong> présence d’un important<br />

mobilier antique sur l’ensemble du p<strong>la</strong>teau “Saint-<br />

Pierre/Les Côtes/La P<strong>la</strong>nche” sur <strong>la</strong> commune<br />

d’Aoste. En eff<strong>et</strong>, l’ensemble du p<strong>la</strong>teau <strong>et</strong> son versant<br />

nord-est sont intégralement recouverts d’un “manteau”<br />

<strong>de</strong> tuiles romaines mé<strong>la</strong>ngé à <strong>de</strong> nombreux artefacts<br />

(tessons, verre, métal, intaille, <strong>et</strong>c.). Les céramiques<br />

récoltées lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te opération sont attribuables aux<br />

cinq premiers siècles <strong>de</strong> notre ère. Ce mobilier<br />

uniforme pourrait être rattaché à une éventuelle zone<br />

d’habitat <strong>et</strong> <strong>la</strong> découverte d’une pierre taillée (bordure<br />

<strong>de</strong> bassin ?) <strong>et</strong> d’un fragment <strong>de</strong> meule dans un pierrier<br />

pourraient confirmer c<strong>et</strong>te interprétation. Le passage<br />

dans ce secteur d’un aqueduc (aqueduc <strong>de</strong> “La<br />

Pisserotte/La P<strong>la</strong>nche”, dans le champ <strong>de</strong> M. Carré)<br />

témoigne, là aussi, <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’une zone d’habitat,<br />

qu’il conviendra <strong>de</strong> mieux circonscrire au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prochaine année. De plus, le dépouillement <strong>de</strong> <strong>la</strong> base<br />

<strong>de</strong> données informatisée <strong>de</strong>s collections du musée<br />

gallo-romain d’Aoste a permis d’i<strong>de</strong>ntifier l’existence<br />

<strong>de</strong> tesselles <strong>de</strong> mosaïque découvertes dans ce même<br />

secteur lors <strong>de</strong> fouilles réalisées au XIXe siècle. Le<br />

dépouillement <strong>de</strong>s clichés issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> BD orthonormée<br />

<strong>de</strong> l’IGN réalisé en 2006, a en eff<strong>et</strong> permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre<br />

en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> plusieurs anomalies sur

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