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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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pièces annexes à l’est semble maintenir une<br />

connexion avec l’occupation orientale par le biais d’un<br />

sol caillouteux s’insérant sous les bermes nord <strong>et</strong> est.<br />

Un certain nombre <strong>de</strong> vestiges mal phasés occupe<br />

également l’espace plus au sud au cours du Ier siècle<br />

mais selon une <strong>de</strong>nsité moindre (bâti sur solin, sur<br />

poteaux, fosse...). S’agit-il alors d’une vil<strong>la</strong> ou d’une<br />

domus suburbaine ? Ce bâti s’insère dans une trame<br />

assez lâche <strong>et</strong> semble re<strong>la</strong>tivement isolé. Le courant<br />

du IIe siècle voit l’émergence d’un programme <strong>de</strong><br />

construction <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure qui va totalement<br />

refondre l’occupation sur l’ensemble <strong>de</strong>s emprises.<br />

Une voie empierrée nord-sud <strong>de</strong> 6 m <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge environ,<br />

non drainée, <strong>de</strong>ssert <strong>de</strong>ux lignes <strong>de</strong> bâtiments dont<br />

quelques murs reprennent le tracé <strong>de</strong> certains fossés<br />

anciens. Les édifices, mitoyens, abor<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> chaussée<br />

par le grand côté. Sur l’accotement est (fouille 2006),<br />

plusieurs surfaces encloses dont <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge atteint<br />

200 m 2 , ouvrent directement sur <strong>la</strong> voie. Sur l’accotement<br />

ouest (fouille <strong>2007</strong>), le bâti, imp<strong>la</strong>nté en r<strong>et</strong>rait,<br />

prend <strong>la</strong> forme d’une suite d’espaces ou groupe<br />

d’espaces juxtaposés. Au nord, un bâtiment rectangu<strong>la</strong>ire<br />

présente un accès sur une p<strong>et</strong>ite voie est-ouest. Un<br />

premier état révèle <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>rges <strong>et</strong> profon<strong>de</strong>s fosses<br />

dont les comblements se composent d’un matériel <strong>de</strong><br />

démolition hétérogène <strong>et</strong> <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> carrière au sein<br />

<strong>de</strong>squels <strong>de</strong>ux conduits verticaux sont soigneusement<br />

aménagés (une instal<strong>la</strong>tion hors norme sans comparaison<br />

à ce jour). Le second état abandonne c<strong>et</strong>te<br />

activité pour installer une série <strong>de</strong> sols en terre battue<br />

dont <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> les aménagements n’apportent<br />

aucun éc<strong>la</strong>irage à <strong>la</strong> dévolution <strong>de</strong>s lieux.<br />

Immédiatement au sud, un habitat remploie <strong>et</strong> réaligne<br />

un espace issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte. Plusieurs<br />

foyers <strong>et</strong> une p<strong>la</strong>te-forme soignée (un <strong>la</strong>raire ?) témoignent<br />

<strong>de</strong> multiples phases d’occupation. Plus au sud<br />

encore, un ensemble architectural <strong>de</strong> 60 m <strong>de</strong> long,<br />

composé d’un bâtiment central à pronaos orienté à<br />

l’est, encadré à 12 m <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bâtiments rectangu<strong>la</strong>ires<br />

nord-sud <strong>et</strong> clôturé sur au moins 3 côtés, s’ouvre vers<br />

<strong>la</strong> voie. L’étu<strong>de</strong> altimétrique propose <strong>la</strong> restitution <strong>de</strong><br />

podiums perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> rétablir <strong>de</strong>s pseudo-p<strong>la</strong>ns à<br />

l’intérieur <strong>de</strong>s édifices. Un édicule carré <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong> côté<br />

s’installe entre le bâtiment central <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie au centre<br />

d’un espace ouvert, alors que le secteur le plus excentré<br />

livre un habitat tôt effondré. C<strong>et</strong>te disposition est originale<br />

<strong>et</strong> ne trouve pas aisément <strong>de</strong> comparaison. Aucun<br />

indice indiquant <strong>la</strong> présence d’un sanctuaire n’y a été<br />

mis au jour. Le p<strong>la</strong>n d’ensemble <strong>et</strong> une localisation<br />

favorable signalent néanmoins un espace public dont<br />

le rôle est encore à définir. Une p<strong>et</strong>ite forge contemporaine<br />

<strong>de</strong>s prémices <strong>de</strong> ce programme d’envergure<br />

avait été étudiée en 2006. En <strong>2007</strong>, malgré <strong>la</strong> présence<br />

<strong>de</strong> quelques scories au sud, aucune structure liée à <strong>la</strong><br />

métallurgie n’a pu être enregistrée. La juxtaposition <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> variété <strong>de</strong> ces espaces (habitat, espaces techniques,<br />

espace public) répartis <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre d’une voie<br />

p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>nt en faveur d’une urbanisation massive <strong>et</strong> p<strong>la</strong>nifiée.<br />

C<strong>et</strong>te occupation coïnci<strong>de</strong> avec le contexte <strong>de</strong> Asa<br />

Paulini mentionné au IIIe siècle par l’itinéraire<br />

d’Antonin. La section <strong>la</strong> plus basse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie ne semble<br />

plus entr<strong>et</strong>enue dès le IIIe siècle, elle est totalement<br />

colmatée au IVe siècle. Effondrements <strong>et</strong> mobiliers<br />

indiquent une forte récession <strong>de</strong> l’habitat vers <strong>la</strong> fin du<br />

IIIe siècle alors que certains niveaux <strong>de</strong> démolition<br />

sont en partie réaménagés sous forme <strong>de</strong> sols, plusieurs<br />

dépôts ou fosses signalent une récupération opportuniste<br />

<strong>de</strong>s matériaux. Les indices chronologiques <strong>de</strong>viennent<br />

erratiques. À l’exception <strong>de</strong> quelques rares ensembles<br />

<strong>et</strong> d’une monnaie, le IVe siècle n’est pas représenté.<br />

Entre les Ve <strong>et</strong> VIIe siècles, une série <strong>de</strong> vestiges<br />

intervient sans que les lots céramiques ne perm<strong>et</strong>tent<br />

d’en dissocier le phasage. On note ainsi l’apparition <strong>de</strong><br />

bâtiments plus légers installés sur les démolitions<br />

antérieures ou dans l’espace <strong>la</strong>issé vacant lors <strong>de</strong>s<br />

siècles précé<strong>de</strong>nts. Une ligne <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges foyers rectangu<strong>la</strong>ires<br />

s’installe sur <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> orientale <strong>de</strong> l’ensemble<br />

architectural du IIIe siècle. Aucun indice funéraire<br />

n’ayant été noté, <strong>la</strong> finalité <strong>de</strong> c<strong>et</strong> alignement alliant<br />

céramiques <strong>et</strong> verres antiques <strong>et</strong> médiévaux reste en<br />

suspens. Le choix <strong>de</strong> l’imp<strong>la</strong>ntation, <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

mises en p<strong>la</strong>ce, les forts modules, certains macro-restes<br />

(concentration <strong>de</strong> lin, gal<strong>et</strong>te, faune consommée...) <strong>et</strong><br />

le dépôt d’un mobilier dont le caractère aléatoire reste<br />

à prouver témoignent peut-être d’un rituel culinaire.<br />

Avec l’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s foyers en faça<strong>de</strong>, <strong>la</strong> réfection<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> clôture sud reste l’un <strong>de</strong>s seuls indices marquant<br />

<strong>la</strong> persistance d’élévations <strong>de</strong>s siècles précé<strong>de</strong>nts. Le<br />

bâtiment le plus au nord, partiellement préservé <strong>de</strong><br />

nos jours, est vraisemb<strong>la</strong>blement encore accessible.<br />

Plus en aval, un chemin creux, imp<strong>la</strong>nté selon un axe<br />

sud-ouest/est, <strong>de</strong>ssert les <strong>de</strong>ux emprises étudiées.<br />

L’indigence du mobilier ne p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pourtant pas en<br />

faveur d’une réimp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>nse <strong>et</strong> pérenne. Mais<br />

quelle que soit <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong>s Ve-VIIe<br />

siècles, l’analyse anthracologique <strong>et</strong> carpologique <strong>de</strong>s<br />

restes issus <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rges foyers alignés m<strong>et</strong> l’accent sur<br />

l’emprise <strong>de</strong> l’homme sur ce territoire, une “mosaïque<br />

paysagère (qui) forme plusieurs unités : une chênaie<br />

ouverte avec <strong>de</strong>s haies <strong>et</strong> lisières, <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> blé,<br />

une fructiculture possible : vigne, noyers, nois<strong>et</strong>iers <strong>et</strong><br />

une production ou transformation <strong>de</strong> lin”. Finalement,<br />

un nappage caillouteux daté <strong>de</strong>s VIe-VIIe siècles illustre<br />

<strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction <strong>et</strong><br />

colmate <strong>de</strong>s moignons <strong>de</strong> murs en aval. Non entr<strong>et</strong>enu,<br />

le bâti s’efface, les espaces défrichés amont étant<br />

favorables aux phénomènes d’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong> démantèlement<br />

<strong>de</strong> pente. Seules <strong>de</strong>ux élévations du bâtiment<br />

nord survivront, progressivement enfouies sous les<br />

colluvions. Le site disparaît parfois sous plus d’un<br />

mètre <strong>de</strong> sédiments, les mises au jour localisées <strong>de</strong><br />

mobilier ou <strong>de</strong> maçonneries par les riverains restant<br />

dans le domaine privé.<br />

29.-- ANTIBES (06) -<br />

Provence-Alpes-Côte d’Azur<br />

Boulevard Dugommier (7-9), avenue Gamb<strong>et</strong>ta (22)<br />

Cadastre, BL : 188, 192 à 194, 503, 504<br />

110 m 2 , aménagement 1031 m 2 , sol géologique atteint<br />

EV - 1 jour, 2 fouilleurs<br />

Robert THERNOT<br />

29 - Formations naturelles<br />

Terrasse marine. Pléistocène.<br />

30 - Résumé<br />

En dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> l’ancienne route Royale (bd<br />

Dugommier) reprenant le tracé <strong>de</strong> <strong>la</strong> via Aurelia antique,<br />

aucun aménagement n’a été repéré lors <strong>de</strong> ce diagnostic.<br />

30.-- AOSTE (38) - Rhône-Alpes<br />

Montée Saint-Pierre<br />

Cadastre <strong>2007</strong>, D : 806<br />

Centre ancien. Mise en valeur du site.<br />

4 m 2 , épaisseur <strong>de</strong>s sédiments archéologiques <strong>de</strong><br />

0,50 m environ, sol géologique atteint<br />

SD - 1 jour, 4 fouilleurs<br />

Étu<strong>de</strong>s en cours : faune, flore, céramique<br />

Occupation antérieure à <strong>la</strong> première urbanisation<br />

Annuaire 2005, notice 21<br />

Stéphane BLEU

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