Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication
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29<br />
années <strong>de</strong> fouilles qui ont touché le monument <strong>de</strong>puis<br />
sa découverte en 1905. La première activité anthropique<br />
attestée sur le site du théâtre est l’exploitation du<br />
substrat calcaire. Plusieurs fosses d’extraction entamant<br />
le rocher ont été mises en évi<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> partiellement<br />
dégagées, au sud-est du site. Si aucun élément ne<br />
perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dater c<strong>et</strong>te exploitation, les comblements<br />
<strong>de</strong> ces creusements ont notamment livré du mobilier<br />
<strong>de</strong> La Tène C2 <strong>et</strong> D2b. Certaines <strong>de</strong> ces<br />
fosses ont été recreusées après leur comblement. La<br />
nature <strong>de</strong> ces réoccupations <strong>de</strong>meure encore<br />
difficile à préciser en raison <strong>de</strong> l’exiguïté <strong>de</strong>s fenêtres<br />
d’observation.Vers <strong>la</strong> fin du règne <strong>de</strong> Tibère est entrepris<br />
un vaste programme d’assainissement du site par<br />
l’aménagement d’une surface empierrée après décapage<br />
<strong>de</strong> l’humus. La découverte d’empierrements simi<strong>la</strong>ires<br />
en d’autres secteurs sur le p<strong>la</strong>teau du Mont Auxois<br />
perm<strong>et</strong> d’envisager un vaste proj<strong>et</strong> urbanistique à<br />
l’échelle du site. C<strong>et</strong>te surface est entamée par <strong>de</strong><br />
nombreux creusements circu<strong>la</strong>ires ou linéaires, <strong>et</strong> par<br />
quelques trous <strong>de</strong> poteau. Hormis quelques p<strong>et</strong>its<br />
bâtiments quadrangu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces structures<br />
<strong>de</strong>meurent difficiles à interpréter. Ces structures <strong>et</strong> les<br />
épandages <strong>de</strong> cailloutis sont remp<strong>la</strong>cés, vers <strong>la</strong> moitié<br />
du Ier siècle après J.-C., par une nouvelle composition<br />
architecturale à <strong>la</strong> géométrie rigoureuse qui s’articule<br />
autour d’une esp<strong>la</strong>na<strong>de</strong> <strong>de</strong> forme triangu<strong>la</strong>ire s’étendant<br />
sur près <strong>de</strong> 700 m 2 . Elle est bordée à l’est <strong>et</strong> à l’ouest<br />
par <strong>de</strong>s trottoirs soigneusement aménagés, <strong>et</strong> au sud<br />
par l’une <strong>de</strong>s rues <strong>de</strong>sservant le centre <strong>de</strong> l’agglomération.<br />
Un long mur d’axe nord-sud, dont le tracé sera repris<br />
par le futur mur <strong>de</strong> scène du théâtre, complète<br />
vraisemb<strong>la</strong>blement c<strong>et</strong>te esp<strong>la</strong>na<strong>de</strong> à l’ouest. L’espace<br />
intermédiaire est occupé par <strong>de</strong>s terre-pleins soutenus<br />
par <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> terrasse, ayant peut-être déjà pour<br />
fonction, à l’image du futur théâtre, d’accueillir un<br />
rassemblement <strong>de</strong> personnes. Ces aménagements<br />
sont désaffectés par l’apport <strong>de</strong> remb<strong>la</strong>is <strong>et</strong> par le<br />
creusement d’une tranchée curviligne re<strong>la</strong>tivement<br />
concentrique au mur périmétral du théâtre, mais dont le<br />
diamètre est légèrement inférieur. Si l’hypothèse d’un<br />
premier théâtre ne peut être définitivement abandonnée,<br />
l’absence <strong>de</strong> traces significatives <strong>de</strong> construction nous<br />
incite à considérer ce creusement comme le tracé<br />
abandonné d’un premier proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> théâtre. La<br />
construction du théâtre intervient au début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
secon<strong>de</strong> moitié du Ier siècle <strong>de</strong> notre ère, soit près<br />
d’une génération après l’aménagement du complexe<br />
organisé autour <strong>de</strong> l’esp<strong>la</strong>na<strong>de</strong> triangu<strong>la</strong>ire. On<br />
observe donc une succession <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s à un rythme<br />
soutenu. C<strong>et</strong> édifice est muni d’une cavea <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n<br />
semi-circu<strong>la</strong>ire outrepassé, caractéristique <strong>de</strong>s monuments<br />
<strong>de</strong> type gallo-romain. Son diamètre <strong>de</strong> 82 m perm<strong>et</strong><br />
d’évaluer sa capacité à 5 000 personnes. Le dispositif<br />
scénique, s’avançant dans l’orchestra, consiste en une<br />
estra<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites dimensions appuyée contre le mur<br />
<strong>de</strong> scène. Les accès sont constitués <strong>de</strong> couloirs <strong>la</strong>téraux,<br />
débouchant dans l’orchestra, <strong>et</strong> d’escaliers ou <strong>de</strong> rampes<br />
adossés à <strong>la</strong> cavea, <strong>de</strong>sservant <strong>de</strong>s couloirs<br />
rayonnants. À l’ouest, le théâtre est f<strong>la</strong>nqué d’une<br />
vaste cour (porticus post scaenam). Le théâtre se<br />
situe au cœur <strong>de</strong> l’agglomération antique où se<br />
concentrent les édifices civiques <strong>et</strong> religieux du centre<br />
monumental. Le forum se situe ainsi directement au<br />
nord-est du monument. Le théâtre est délimité au nord,<br />
au sud-ouest <strong>et</strong> au sud par <strong>de</strong>s rues bordées d’îlots<br />
d’habitation. À l’ouest en revanche, <strong>la</strong> porticus post<br />
scaenam accolée au théâtre est prolongée par une<br />
vaste zone manifestement dépourvue <strong>de</strong> construction sur<br />
plus d’une cinquantaine <strong>de</strong> mètres, si l’on en croit les<br />
données géophysiques. Dans le courant <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />
moitié du IIe siècle, <strong>de</strong>s faiblesses dans <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />
l’édifice ont manifestement conduit les anciens à ajouter<br />
<strong>de</strong>s contreforts contre le parement extérieur du mur<br />
périmétral. Ces transformations se sont toutefois avérées<br />
insuffisantes, car le monument est entièrement détruit<br />
à <strong>la</strong> fin du IIe siècle. Si <strong>de</strong> nombreuses observations<br />
ont confirmé <strong>la</strong> fragilité <strong>de</strong>s maçonneries, on ne sait<br />
pas si c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>struction est acci<strong>de</strong>ntelle ou volontaire.<br />
Le théâtre est donc arasé jusqu’à ses fondations <strong>et</strong><br />
reconstruit selon un p<strong>la</strong>n i<strong>de</strong>ntique. De nouveaux<br />
contreforts sont ajoutés à intervalles réguliers, à<br />
l’extérieur du monument. Après <strong>la</strong> reconstruction du<br />
théâtre se développent <strong>de</strong>s activités artisanales <strong>de</strong><br />
manufacture du métal entre l’édifice <strong>et</strong> <strong>la</strong> rue méridionale,<br />
dans l’emprise d’une sorte <strong>de</strong> portique. Concernant<br />
l’abandon du monument, on ne peut proposer qu’une<br />
date approximative dans le courant du IVe siècle, faute<br />
d’arguments sérieux. Un p<strong>et</strong>it groupe <strong>de</strong> tombes à<br />
inhumation appartenant sans doute à une nécropole<br />
plus vaste a été découvert au sud-ouest du monument.<br />
Ces sépultures n’ont pas livré <strong>de</strong> mobilier perm<strong>et</strong>tant<br />
<strong>de</strong> préciser leur datation, mais <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive proximité <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> basilique mérovingienne <strong>de</strong> Sainte-Reine, édifiée au<br />
Ve siècle après J.-C., en fait toutefois une piste<br />
privilégiée en l’absence d’autres arguments.<br />
Bibliographie(s) : ESCHBACH, FREUDIGER, MEY-<br />
LAN 2004, ESCHBACH, FREUDIGER, MEYLAN<br />
2005a, ESCHBACH, FREUDIGER, MEYLAN 2005b,<br />
ESCHBACH, FREUDIGER, MEYLAN 2006, MEYLAN<br />
2005, MEYLAN, ESCHBACH, FREUDIGER 2006<br />
6.--- ALLONNES (72) - Pays <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire<br />
Rue Charles-Gounod<br />
Cadastre 1991, BD : 62 à 64. Lambert : x 477,861 ;<br />
y 2332,219 ; z 59,849<br />
Z.P.P.A.U.P. Remb<strong>la</strong>yage du site.<br />
3750 m 2 , aménagement 2652 m 2 , sol géologique atteint<br />
SD - 8 semaines, 6 fouilleurs<br />
Secteur urbanisé après 1945<br />
Sébastien CORMIER<br />
1 - Voies<br />
Fossé <strong>de</strong> limite parcel<strong>la</strong>ire (p<strong>la</strong>n cadastral 1804).<br />
11 - Espaces publics aménagés<br />
Mur appareillé en grès roussard <strong>et</strong> mortier <strong>de</strong> chaux.<br />
Antiquité.<br />
29 - Formations naturelles<br />
Niveaux géologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Butte <strong>de</strong>s Fondues bordant<br />
<strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarthe.<br />
30 - Résumé<br />
L’opération <strong>de</strong> sondage programmé, prévue dans le<br />
cadre d’un proj<strong>et</strong> immobilier au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />
d’Allonnes, porte sur une surface <strong>de</strong> 3750 m 2 . Elle a<br />
permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre au jour <strong>de</strong>ux ensembles, dont l’un<br />
regroupe trois phases d’occupation préhistorique,<br />
protohistorique <strong>et</strong> romaine. Ces <strong>de</strong>ux ensembles sont<br />
localisés, pour le premier, à l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle BD 62,<br />
le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> voirie actuelle, <strong>et</strong> pour le second, au nordouest<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle BD 64. A l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle BD<br />
62, les traces d’une occupation se caractérisent par<br />
plusieurs fosses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s limites parcel<strong>la</strong>ires. Ces vestiges<br />
ne s’organisent pas directement avec ceux du<br />
sanctuaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêterie <strong>et</strong> ne s’inscrivent pas dans<br />
les phases d’occupation <strong>de</strong> ce monument qui jouxte<br />
les parcelles concernées par l’opération. Au nordouest<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle BD 64, les vestiges d’un négatif <strong>de</strong><br />
mur d’époque romaine <strong>et</strong> plusieurs fosses marquent<br />
une occupation antérieure. Ces <strong>de</strong>rnières se répartissent<br />
sur une dizaine <strong>de</strong> mètres au nord <strong>et</strong> au sud du<br />
négatif <strong>de</strong> mur romain. Le matériel archéologique <strong>de</strong>