Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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réalisation d’une nouvelle étude de l’ensemble
balnéaire (découvert à l’issue des fouilles et laissé in
situ) et l’exploration de sondages en tranchées de la
parcelle voisine. Ceci afin de repérer les vestiges de
l’établissement observé au XIXe siècle. L’objectif du
diagnostic était double : caractériser les vestiges et
préciser l’extension de l’édifice antique. Les tranchées
d’exploration ont confirmé la présence d’un vaste
édifice résidentiel gallo-romain, relativement luxueux
(présence de pavements mosaïqués, enduits peints),
des Ier et IIe siècle après J.-C. Le mode d’investigation
ne permet pas d’établir avec certitude le plan de
l’édifice. Les premières observations des structures
exhumées convergent néanmoins vers l’existence d’une
villa ou domus, construite sur un plan centré, associant
vraisemblablement péristyle, galerie de façade et ailes
résidentielles ou thermales. L’établissement semble
présenter un corps rectangulaire allongé, ouvert à l’est
vers le vallon. Il comporte, sur la façade ouest, un vestibule
permettant d’accéder à une galerie ouvrant probablement
sur une cour, le corps résidentiel principal se
développant vraisemblablement à l’arrière, vers l’ouest,
et sur sa façade sud (aile résidentielle ou thermale).
L’aile sud sembleassurer la communication avec
l’ensemble balnéaire. Celui-ci présente, dans son premier
état, un planrelativement classique comportant, dans
l’état actuel des recherches, un tepidarium, un caldarium
de type pompéien (type 1b), un praefurnium et une vaste
chambre de chauffe. La localisation des espaces froids
est, pour cet état, encore bien incertaine, la fouille de
l’aile thermale et résidentielle n’étant pas complète. Le
bloc thermal connaît à l’horizon du second siècle une
série de modifications, marquée par l’adjonction d’une
annexe importante, comportant sept pièces qui ont pu
regrouper les activités du bain froid et l’apodyterium.Si
les contextes stratigraphiques sont relativement assurés,
ils ont livré peu de marqueurs chronologiques.
Néanmoins, la première phase de l’occupation
immobilière est marquée par la construction d’un vaste
ensemble (secteur résidentiel et thermal). Celle-ci semble
intervenir autour du milieu du Ier siècle de notre ère.
Dans la phase suivante, située vraisemblablement à
l’horizon du IIe siècle après J.-C., le balnéaire est
agrandi : adjonction sur le flanc sud du caldarium d’un
nouveau bâtiment construit sur solins et sablières. Les
phases suivantes l’occupation immobilière, situées
selon M. Desnoyers, respectivement autour de la fin du
IIe ou au début du IIIe siècle, voient l’abandon du secteur
résidentiel, la destruction partielle du caldarium,
préalablement à une nouvelle installation encore mal
caractérisée, marquée par la construction de deux murs
dans l’espace absidial.
232.- NICE (06) - Provence-Alpes-Côte d’Azur
Cimiez, amphithéâtre
Cadastre, HC : 128
190 m 2 , aménagement 3000 m 2 , sol géologique atteint
SP (MH) - 7 semaines, 4 fouilleurs
Robert THERNOT
6 - Adductions d’eau
Aqueduc souterrain. Ier-IIIe s.
15 - Spectacle, sport
Amphithéâtre. IIe-IIIe s.
20 - Édifices cultuels catholiques
Chapelle. Fin Moyen Âge.
25 - Artisanat
Fosses comblées de rejets liés à l’artisanat du métal
(bronze). 1ère moitié IIe s.
28 - Extraction
Extraction de pierres. 1ère moitié IIe s.
30 - Résumé
Dans le cadre du Plan Patrimoine Antique conduit par
l’État et la Région avec les collectivités territoriales
concernées, un projet de restauration et de mise en
valeur de l’amphithéâtre de Cimiez (Cemenelum) a été
élaboré par l’architecte en chef des Monuments historiques,
Pierre-Antoine Gatier. L’étude archéologique
prescrite en parallèle vise à préciser la chronologie et
à mieux comprendre le fonctionnement de l’édifice
ainsi qu’à évaluer l’impact des futurs travaux sur les
niveaux archéologiques. L’amphithéâtre de
Cemenelum, chef-lieu de la province romaine des
Alpes Maritimae, avait fait l’objet d’investigations
archéologiques en 1943 et d’une publication en 1946
dans Gallia par Paul-Marie Duval. Au rang des acquis
de cette première fouille, on compte le fait que l’amphithéâtre,
de taille modeste (57 m par 69 m), comporte
au moins deux états successifs matérialisés par les
deux anneaux concentriques de construction
différente. Le premier anneau en opus vittatum est
doté de gradins sur remblais et le deuxième anneau
en opus mixtum est muni de voûtes qui soutiennent la
seconde section de gradins. La mise en place du
second anneau empiète au sud sur l’emprise d’un
aqueduc alimentant la ville. L’hypothèse de structures
en bois complémentaires avait été avancée.
L’opération s’est attachée à rechercher des éléments
de datation des états successifs de l’édifice et à
caractériser les divers modes de construction, et à
rechercher des indices d’ancrages de structures en
bois. Aucun élément de datation ne remonte avant la
fin du Ier voire le début du IIe siècle de notre ère. À
cette période, l’emprise de la future piste est occupée
par des fosses creusées dans le substrat et comblées
par des rejets d’activités artisanales liées au travail du
bronze. Le premier édifice ne peut donc prendre place
avant cet épisode artisanal et sa construction doit être
placée dans le cours du IIe siècle. Le deuxième
anneau n’est pas datable par la céramique à l’issue de
cette opération, mais des datations archéomagnétiques
des arases de briques sont prévues. Une
modification de l’accès principal du second état a été
relevée, visant à réorienter celui-ci vers le sud. Des
éléments provenant de la démolition des structures
sont associés à une monnaie émise sous Probus
(276-282) et donnent ainsi un terme minimal pour
l’abandon de l’édifice. La périphérie de l’édifice est
trop perturbée pour livrer des indices de supports de
structures en bois. Les trous de boulins du premier
anneau sont liés au chantier de construction et non à
la mise en place de gradins en bois car leur
espacement horizontal est irrégulier. La différence de
liant entre les gradins maçonnés et les murs du
premier anneau est vraisemblablement imputable à
des raisons techniques car la même différence est
observable entre les gradins et les structures
porteuses du deuxième anneau. Les premiers
éléments rassemblés tendent à réviser la chronologie
de l’édifice et, à l’instar des amphithéâtres de Fréjus
ou d’Arles, celui de Cimiez, malgré sa petite taille et
son mode de construction sur remblais,
s’inscrirait dans une vague de construction d’édifices
de spectacle dans les provinces, postérieure à la fin
du Ier siècle de notre ère. La relative exiguïté du
plateau de Cimiez et le modeste rayonnement de la
ville ont sans doute orienté les choix constructifs vers
des solutions techniques qui peuvent être considérées
comme archaïques mais sont vraisemblablement
moins coûteuses. La réutilisation d’une alvéole voûtée