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Pourquoi visiter<br />
le Bangladesh avec <strong>Clio</strong><br />
Pourquoi partir à la découverte du<br />
Bangladesh avec <strong>Clio</strong> ?<br />
Le Bangladesh est un pays fort peu connu<br />
parmi les destinations touristiques ; les infrastructures,<br />
surtout routières, peuvent être un<br />
frein, sans parler de la mauvaise réputation qui<br />
frappe, malheureusement, ce pays du fait de<br />
sa pauvreté et des accidents climatiques ou<br />
industriels. Mais, d’une part, si ces points sont<br />
réels, le pays dans son ensemble ne se résume<br />
pas qu’à cela, fort heureusement, d’autre part,<br />
<strong>Clio</strong> qui, dans sa démarche culturelle, a vocation<br />
à proposer des destinations rares mais<br />
à véritable intérêt culturel, propose déjà un<br />
voyage au Bengale occidental (Inde) et si ces<br />
deux voyages peuvent, bien sûr, être envisagés<br />
en eux-mêmes, ils sont aussi très complémentaires.<br />
En effet, ce n’est qu’en raison des vicissitudes<br />
de l’histoire coloniale et post-coloniale<br />
de l’Inde que le Bengale a été divisé en deux<br />
entités qui, aujourd’hui, sont le Bengale occidental<br />
et le Bangladesh. Le site de Gaur/Gaud<br />
en est certainement la plus belle illustration<br />
puisque cette ville médiévale est aujourd’hui<br />
divisée entre les deux pays.<br />
En quoi le Bangladesh est-il une<br />
destination culturelle ?<br />
Jusqu’à présent, les rares voyages qui passaient<br />
par le Bangladesh ne s’intéressaient<br />
qu’à la vaste mangrove des Sunderbans (pour<br />
tenter d’y apercevoir un tigre… du Bengale)<br />
ou aux villages de minorités non-bengalies et<br />
animistes des confins birmans du pays. C’est<br />
oublier que ce pays fut et est une terre où<br />
fl eurirent de nombreuses cultures, le bouddhisme,<br />
l’hindouisme, le tantrisme, puis l’islam,<br />
et dont l’histoire est indissociable de la civilisation<br />
indienne et, particulièrement, des spécifi<br />
cités bengalies de cette civilisation. Dans<br />
un pays où les collines sont rares (sauf dans<br />
l’Est et le Nord), où l’eau est omniprésente<br />
et la pierre souvent absente, l’architecture en<br />
pisé et en brique s’y est maintenue jusqu’à nos<br />
jours, y compris pour l’architecture sacrée.<br />
Comme au Bengale occidental, le type “bânglâ”<br />
(bâtiment de taille relativement petite, avec<br />
toiture arrondie à deux ou quatre pentes surmontée<br />
d’une ou plusieurs coupoles), dérivé<br />
de l’architecture villageoise traditionnelle, a<br />
servi de modèle pour de nombreux temples<br />
et mosquées dont les murs ont été décorés<br />
de panneaux en terre cuite ornés de motifs<br />
mythologiques (temples) ou géométriques<br />
(mosquées). Ici, point de grands temples qui se<br />
dressent fi èrement vers le ciel pour honorer<br />
de grands dieux, mais des temples (ou mosquées)<br />
à échelle humaine, intimiste, pour des<br />
entités divines de proximité, celles qui, au jour<br />
le jour, aident les paysans dans les rizières pour<br />
que la récolte ne soit pas mauvaise, ou dans<br />
les rivières pour que la pêche soit suffi sante<br />
pour nourrir la famille.<br />
Si le Bengale oriental ne fut pas le berceau du<br />
bouddhisme, il en fut malgré tout une grande<br />
région de développement et de rayonnement<br />
au début de notre ère et l’un des derniers bastions<br />
en Inde, comme en témoignent les grands<br />
sites de Mahâsthân, Paharpur et Mainâmati*,<br />
mais aussi le monastère, en activité, de Dhaka.<br />
Le shivaïsme et le vishnouisme s’y épanouirent<br />
aussi et si, de nos jours, le pays est majoritairement<br />
musulman, les temples de Kantanagara,<br />
de Puthiâ ou de Kodla Math sont encore des<br />
grands centres de pèlerinage. Quant aux mosquées,<br />
elles se répartissent architecturalement<br />
en trois catégories : les mosquées bengalies<br />
dérivées du “bânglâ”, les mosquées de style<br />
“Sultanat de Delhi” (1256-1526) et les mosquées<br />
dites “mogholes”, sans oublier quelques<br />
tentatives d’architecture moderne.<br />
Surpeuplée, brouillonne, encombrée, indescriptible,<br />
Dacca est une capitale surprenante,<br />
contrastée, avec un charme discret qui ne<br />
laisse pas indifférent. Fondée au début de notre<br />
ère, capitale du Bengale oriental en remplacement<br />
de Sonargaon à l’époque moghole,<br />
délaissée par les Anglais au profit de Calcutta,<br />
puis par les Pakistanais, la ville a connu un<br />
nouveau développement à partir de l’indépendance<br />
du pays en 1971, le bâtiment de<br />
l’Assemblée nationale, construit en 1974 par<br />
l’architecte Louis Kahn, délibérément tourné<br />
vers l’avenir, en étant un exemple. Fait moins<br />
connu, Dacca, capitale d’un des pays les plus<br />
peuplés du monde, laïc mais à forte majorité<br />
musulmane, est toujours protégée par la<br />
déesse shivaïte Dhakeshwari dont elle garde<br />
un temple et porte le nom !<br />
Quelles sont les conditions de voyage ?<br />
Très bonne à Dacca, l’hôtellerie va de correcte<br />
à moyenne pour le reste du voyage, mais<br />
avec une constante amélioration. La nourriture<br />
rappelle bien sûr le monde indien dont le Bangladesh<br />
fait culturellement partie, le poisson<br />
et le riz étant la base des repas. Lorsqu’ils<br />
sont prévenus, les cuisiniers sont attentifs aux<br />
palais occidentaux et “oublient” de pimenter<br />
les plats ! Quant au réseau routier, il est dans<br />
son ensemble très moyen : routes étroites,<br />
revêtement parfois en bon état, circulation<br />
souvent intense, le pittoresque y étant plus<br />
fréquent que la vitesse. Quelques étapes pourront<br />
donc être parfois un peu longues, non<br />
pas en distance, mais en temps, mais le Bangladesh<br />
est un pays où cette notion de temps<br />
est des plus relatives. Et cette “lenteur” permet<br />
d’en mieux apprécier les paysages verdoyants,<br />
pleins de charme. Plusieurs visites nécessitent<br />
des marches d’approche, presque toujours<br />
en terrain plat et de quelques centaines de<br />
mètres seulement, en général au cœur d’une<br />
campagne paisible où les habitants sont animés<br />
d’un grand sens de l’hospitalité… et de curiosité…<br />
les touristes étant encore rares.<br />
* Le catalogue “Chefs-d’œuvre du delta du<br />
Gange – Collections des musées du Bangladesh”<br />
(Paris, RMN Réunion des Musées Nationaux<br />
/ musée Guimet, 2007) en fournit une<br />
excellente introduction.<br />
18<br />
avec Gérard Rovillé<br />
Diplômé d’Ethnologie<br />
Le Bangladesh<br />
A la découverte<br />
du Bengale oublié<br />
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INDE<br />
••<br />
Sonargaon<br />
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Gange<br />
BANGLADESH<br />
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Golfe du<br />
Bengale<br />
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