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Unter Den Linden Allemagne Le destin historique d’une allée cavalière L’avenue la plus connue de Berlin doit son nom à d’illustres tilleuls abattus et replantés au gré des aléas de l’Histoire. D’une longueur d’environ 1,3 kilomètre, elle traverse d’est en ouest le centre historique de la ville, de la porte de Brandebourg au pont du Château. Si elle n’est plus aujourd’hui la plus belle artère de Berlin, elle en demeure l’un des cœurs, racontant à sa manière l’histoire de cette ville si particulière. 12 Un chemin bordé de tilleuls Au cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648), Berlin fut affectée par les épidémies, ravagée par les exactions de la soldatesque, ruinée par l’entretien des troupes qui s’y trouvaient cantonnées. Le prince électeur Frédéric-Guillaume entendait non seulement reconstruire son Etat, mais l’élever au rang de grande puissance. Avec pour modèles la France et sa monarchie, les Provinces-Unies et leur prospérité. C’est pourquoi le Brandebourg devait se doter d’une capitale à la mesure de ses ambitions : moderne, fonctionnelle et magnifique. Le grand électeur envoya donc ses architectes parcourir l’Europe pour y trouver de nouvelles inspirations, afin d’engager ensuite une vaste opération de reconstruction, d’embellissement et d’extension de la capitale dont la réalisation de l’avenue Unter den Linden fut la première étape. Il n’y avait là, avant les travaux, qu’un simple chemin de terre reliant le château de Berlin à la réserve de chasse des princes électeurs (l’actuel Tiergarten), ombragé de tilleuls et de noisetiers. En 1647, ce sentier fut élargi, aménagé et pavé tandis qu’on érigeait de nouvelles fortifications, prolongées jusqu’à l’emplacement actuel de la porte de Brandebourg. Conformément aux principes de l’urbanisme classique, la nouvelle avenue devait faire fonction d’axe central d’un nouveau quartier nommé Dorotheenstadt. Le cœur classique de Berlin L’ancien château des Hohenzollern – situé dans l’actuelle Île aux Musées, sur l’autre rive de la Spree – était vétuste et n’avait aux yeux des princes des temps modernes, ni l’élégance ni la majesté – ni la modernité – de l’architecture classique qui s’imposait alors partout en Europe. L’exiguïté de l’île sur laquelle il était bâti, rendait en outre son périmètre impropre aux réaménagements – artères rectilignes, vastes places aérées, rues se croisant à angle droit – souhaités par Frédéric-Guillaume et ses successeurs... Le quartier de Dorotheenstadt et sa nouvelle avenue semblaient à l’inverse parfaitement convenir à l’accueil de ce “nouveau Berlin” classique où le pouvoir et les élites allaient désormais faire édifier leurs palais. Le premier – sans doute le plus bel édifice baroque de Berlin – fut l’Arsenal (Zeughaus) construit non loin de la Spree entre 1695 et 1706, dont la cour intérieure fut ornée de vingt-deux masques de guerriers mourants sculptés par Andreas Schluter. L’avenue prit toute son importance sous le règne de Frédéric II, avec l’aménagement du forum Fredericianum imaginé par le roi et son architecte préféré, le Prussien von Knobelsdorff. Il devait réunir autour d’une vaste place (aujourd’hui la Bebelplatz) des édifices culturels prestigieux qui feraient de Berlin une capitale dont le rayonnement égalerait celui de Londres ou de Paris. Si le projet resta inachevé – Frédéric II s’en désintéressant au profit de Sans-Souci –, il permit à von Knobelsdorff d’y construire un De Berlin à Dresde Au cœur de l’Allemagne • AL 39 - 5 jours • Du 22 au 26 octobre 2013, avec François Moulignat, Prix : 1 455 € élégant opéra doté d’un fronton corinthien portant l’inscription : “Le roi Frédéric, à Apollon et aux muses”. Les années allant de la fin du XVIII e siècle à 1880 constituent sans doute L’âge d’or d’Unter den Linden. Les constructions publiques et privées se multiplient : la porte de Brandebourg de 1788 à 1795, la Nouvelle Garde (Neue Wache) construite par le célèbre architecte F.K. Schinckel de 1815 à 1818 dans ce style néoclassique caractéristique de son œuvre et l’université Humboldt – première université fondée à Berlin en 1810 –, installée dans un ancien palais construit par le frère cadet de Frédéric II, qui accueillit parmi ses étudiants F. Hegel, K. Marx, M. Planck et A. Einstein... Dorothenstadt et sa belle avenue sont alors le quartier chic de Berlin. On y trouve cafés et commerces de luxe fréquentés par la société élégante. Aristocrates et bourgeois fortunés y installent leurs résidences profitant de l’agrément de l’ancienne réserve de chasse transformée en parc paysager – le Tiergarten – à partir du début du XVIII e siècle. Les années grises A partir de 1881, Unter den Linden se voit opposer un concurrent : le Kurfurstendamm. Créé sur décision de Bismarck, sa splendeur devait, selon ce dernier, dépasser celle des Champs Elysées ! A l’aube du XX e siècle, Unter den Linden est détrônée, même si l’hôtel Adlon, inauguré en 1907 par Guillaume II accueille les célébrités et les têtes couronnées de passage à Berlin. L’avenue souffre beaucoup des bombardements et des combats de la seconde guerre mondiale. Après la capitulation du Reich nazi, elle appartient au Secteur d’occupation soviétique de Berlin et, après la naissance de la République démocratique allemande en octobre 1949, à Berlin-Est. Les bâtiments détruits sont reconstruits et s’y s’installent des administrations du nouveau régime et des ambassades des pays frères. Tandis que de l’autre côté du mur le Ku’Damm construit sa légende de vitrine de l’Occident et du miracle économique ouest allemand, Unter den Linden s’enfonce dans la grisaille du régime communiste. La proximité du mur – qui passe derrière la Porte de Brandebourg –, est en outre peu favorable à son développement… Unter den Linden aujourd’hui Unter den Linden a aujourd’hui retrouvé une position centrale dans Berlin réunifié. Elle s’enorgueillit d’édifices aménagés ou réalisés par les plus grands architectes tels le Musée historique allemand de Yeo Ming Pei ou l’Ambassade de France de Christian de Portzamparc. Ses vastes trottoirs ornés des célèbres tilleuls replantés après 1945 sont propices à la promenade et elle s’illumine somptueusement en hiver de la porte de Brandebourg à l’opéra pour un marché de Noël grandiose, haut en saveurs et en couleur… Berlin. Art, Histoire et Musique • AL 100 - 4 jours • Du 27 au 30 octobre 2013, avec Matthias Müller-Lentrodt Prix : 1 395 € • Du 29 décembre 2013 au 1 er janvier 2014, avec Véronique Bocquet A l’occasion du Nouvel an Prestissimo jusqu’au 30/09/13 : 1 575 € Presto jusqu’au 28/10/13 : 1 595 € puis 1 615 € Consultez le descriptif complet du programme et des prestations de
Apparues vers 1250, les Scuole de Venise abritaient, sous le patronage d’un saint protecteur, des confréries laïques d’entraide et de bienfaisance. Au XV e siècle, on en comptait déjà plusieurs centaines, dont ART La scuola di San Rocco à Venise Un écrin de pierre et de marbre pour Le Tintoret les plus riches – déclarées grandes - rivalisaient de magnificence. Derrière une façade ostensiblement somptueuse, se déployait au rez-de-chaussée une vaste pièce aux fonctions religieuses. A l’étage, les membres se réunissaient dans la salle capitulaire, ou dans la salle de l’Albergo, généralement plus petite. Saint Roch contre la peste Fondée en 1478 après une épidémie de peste, la Scuola di san Rocco fut dédiée à saint Roch, qu’on invoquait alors contre la maladie. En 1485, la translation de ses reliques à Venise contribua au prestige de la confrérie et assura sa prospérité. Dès 1489, une église fut bâtie dans le quartier San Polo, puis, à partir de 1516, on entreprit à quelques mètres à peine de distance, la construction du siège même de la Scuola. L’entrée en scène du Tintoret A l’extérieur, elle incarnait la splendeur de la dévotion propre à Venise, où l’on associait plus volontiers la piété à la beauté qu’au renoncement ascétique. Mais c’est seulement au mois de mai 1564 que la confrérie décida de faire décorer la salle de l’Albergo du premier étage. Un concours public fut organisé et l’on demanda aux candidats, parmi lesquels figurait Véronèse, de présenter leurs dessins préparatoires. Jacopo Robusti, dit “Le Tintoret”, alors âgé de cinquante ans, était déjà célèbre. Sa rapidité d’exécution lui permit de s’imposer. A la place de l’ébauche demandée, c’est une toile achevée qu’il posa directement “là où elle devait aller” et il s’empressa de l’offrir gracieusement à la Scuola. Son Saint Roch au milieu d’un ciel, rencontrant Dieu le Père avec les anges constita ainsi la première des cinquante-six œuvres qui viendraient orner dans les trente années suivants les murs et plafonds du prestigieux édifice. Cette exclusivité vaudra à la Scuola Grande di San Rocco le surnom de “chapelle Sixtine de Venise”. La salle de l’Albergo Autour de la Gloire de saint Roch, Le Tintoret ordonne ensuite une série d’allégories puis, entre 1565 et 1567, entreprend sur les parois, un cycle iconographique dédié à la passion du Christ. Sur douze mètres de long se déploie au fond une immense Crucifixion, auxquels font face sur le mur d’entrée, La Montée au calvaire, l’Ecce homo et Le Christ devant Pilate. En entrant dans la salle, le spectateur est ainsi confronté d’emblée à la verticalité de la croix. Les multiples épisodes juxtaposés ne semblent pas s’inscrire dans le temps. A travers une trame narrative inhabituelle, la Passion se joue sous nos yeux tout en restant insaisissable. La sala grande superiore Lorsque l’on décide, en 1575, de faire décorer la salle capitulaire du premier étage, Le Tintoret s’engage à la repeindre entièrement en échange d’une rente viagère de tout juste cent ducats. La proposition est tellement avantageuse qu’à nouveau, il a raison de ses détracteurs. Au plafond à caissons, orné de dorures et de magnifiques boiseries, il commence par représenter des scènes de l’Ancien Testament. Au moment où il peint les épisodes les plus importants de la vie de Moïse - avec, au centre, Le Miracle du serpent d’airain, et de part et d’autre La Récolte de la manne et Moïse faisant jaillir l’eau du rocher - une terrible épidémie de peste vient de ravager la ville. Le spectacle de la maladie, associée à la misère, influence certainement le peintre et ses commanditaires, soucieux de rappeler la fonction avant tout caritative de la scuola, son devoir d’assistance aux malades, aux affamés et aux assoiffés. Les dernières fresques Espace de méditation plutôt que de représentation, la salle du bas reste longtemps dépourvue de décorations. C’est seulement entre 1582 et 1587 que Jacopo réalise des peintures cette fois consacrées à la Vierge et à l’enfance du Christ. Agé de 78 ans, le maître parvient ici à renouveler son univers pictural par le traitement inédit de la lumière, désormais prépondérante, et par ses recherches naturalistes. Dans La Fuite en Egypte, le monde extérieur déjà ne semble plus un simple décor mais l’expression d’une réalité cosmique, presque palpable. Dans les panneaux vraisemblablement dédiés à Marie-Madeleine et à Marie l’Egyptienne, la figure de la femme-ermite lisant le monde comme elle lirait un livre, s’inscrit au sein d’une nature obscure en elle-même, mais inondée d’une lumière surnaturelle. Bientôt au terme de sa vie, Le Tintoret révèle, à travers ses mystérieux paysages, une véritable géographie de l’âme. Pour découvrir la scuola di san Rocco avec <strong>Clio</strong> Venise. Art et Musique A l’occasion de la Biennale Avec les expositions Les avant-gardes fi n de siècle à Paris : Signac, Bonnard, Redon et leurs contemporains et Rudolf Stingel IT 101 - 4 jours • Du 23 au 26 octobre 2013 AVEC CHARLOTTE DE MALET Madame Butterfly à La Fenice, Prix : 1 620 € • Du 21 au 24 novembre 2013 AVEC ANNE JOUVEAU L’Africaine de Meyerbeer à La Fenice Prestissimo jusqu’au 30/09/13 : 1 455 € Presto jusqu’au 15/10/13 : 1 485 € puis 1 515 € IT 10 - 4 jours Du 22 au 25 décembre 2013 AVEC VÉRONIQUE BOCQUET Eugène Onéguine de Tchaïkovsky à La Fenice Prestissimo jusqu’au 30/09/13 : 1 370 € Presto jusqu’au 22/10/13 : 1 390 € puis 1 415 € Venise et la Vénétie IT 35 - 6 jours Du 11 au 16 mai 2014, AVEC ANNE JOUVEAU Palladio à Venise et en Vénétie Vicence, villa Rotonda, villa Pisani, villa Valmarana... IT 56 - 5 jours Du 7 au 11 mai 2014 AVEC PASCAL BONAFOUX Le Tintoret, Allégorie de la Bonté 13 ces voyages sur www.clio.fr ou demandez une fi che détaillée au 01 53 68 82 82
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