42 Luca GIORDANO (Naples 1634 - 1705) Samson chasse les Philistins Toile 180 x 126 cm. Important cadre d’époque, sculpté et doré Prov<strong>en</strong>ance : - Collection San Felice, Naples - Collection des Princes de Seclj de Galatina, Pouilles - Collection privée, Milan Bibliographie : - Vinc<strong>en</strong>zo Pacelli, Luca Giordano. Inediti e considerazioni, in “Studi di Storia dell’Arte”, n° 17, 1991, pp. 95- 130, fig. 15. - Archivio fotografico Federico Zeri, fiche n° 52638, <strong>en</strong>veloppe n° 0520 : peinture itali<strong>en</strong>ne du XVII e siècle, Naples, Luca Giordano, n° 1. Bibliographie de référ<strong>en</strong>ce : - O. Ferrari, G. Scavizzi, Luca Giordano. L’opera completa, Napoli, 2000, pp. 767 et 853, fig. 713, 916. 40 000 / 60 000 € Samson chasse les Philistins est l’un des chefs-d’œuvre de la maturité du grand peintre napolitain, Luca Giordano (1634-1705). En effet, à partir de la fin des années 1660, le style du maître est fortem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cé par la touche vigoureuse de Titi<strong>en</strong>, le colorisme de Véronèse et le ténébrisme des maîtres véniti<strong>en</strong>s du Seic<strong>en</strong>to. Après l’exécution du plafond du Palais Medici Riccardi de Flor<strong>en</strong>ce (années 1680) et l’imm<strong>en</strong>se voûte de l’Escorial (années 1690), Luca Giordano peint, à Naples, le plafond de la Chartreuse de San Martino dont notre tableau est le contemporain. D’ailleurs, ce dernier prés<strong>en</strong>te avec le décor plafonnant de San Martino de nombreuses similitudes. On reconnaît le même <strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t de masses et de volumes qui transc<strong>en</strong>de la fameuse scène biblique jusqu’à <strong>en</strong> faire une véritable mise <strong>en</strong> scène théâtrale, ou mieux, presque cinématographique. Au premier plan, Samson brandit une mâchoire d’âne pour combattre les Philistins, peuple guerrier qui, à l’époque, avait <strong>en</strong>vahi la terre des Hébreux. Il existe deux autres versions, de peu antérieures à notre tableau, qui ont appart<strong>en</strong>u, pour l’une au roi Charles III d’Espagne, et conservée aujourd’hui au Musée du Prado tandis que l’autre se trouve dans la collection Del Bosco à Poirino (Turin). Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> considérant ces deux versions, notre toile montre une tout autre ampleur par des dim<strong>en</strong>sions plus importantes et une composition plus complexe où la figure de Samson constitue le cœur névralgique de la terrible scène. Éclairé par la lumière de la foi, le héros juif incarne cette vision allégorique et mystique, propagée depuis le Moy<strong>en</strong> Âge par les Pères de l’Eglise qui voyai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Samson la préfiguration du Christ <strong>en</strong> lutte contre le démon. Le tableau avec son cadre 24 Tableaux anci<strong>en</strong>s - 20 juin 2012 - Castandet_vte20juin2012_64p.indd 24 01/06/12 07:40
42 - 20 juin 2012 - Tableaux anci<strong>en</strong>s25 Castandet_vte20juin2012_64p.indd 25 01/06/12 07:40