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catalogue en pdf - Bibliorare

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39<br />

Gaetano GANDOLFI (San Matteo della Decima, Bologne 1734 - Bologne 1802)<br />

Le Christ t<strong>en</strong>té par le démon<br />

Cuivre. 62,5 x 52 cm<br />

Prov<strong>en</strong>ance :<br />

- Collection privée, Gênes<br />

Bibliographie de référ<strong>en</strong>ce :<br />

- Donatella Biagi Maino, Gaetano Gandolfi, Torino, 1995.<br />

- Donatella Biagi Maino, « Magistero e potestà pontificia sull’Accademia Clem<strong>en</strong>tina di Bologna », dans B<strong>en</strong>edetto XIV e le arti del disegno. Atti del<br />

convegno internazionale di studi (Bologna 1994), Roma, 1998, pp. 323-346, fig. 3, 4.<br />

25 000 / 35 000 €<br />

Ce tableau est un parmi les rares exemples de peintures sur cuivre de la main du grand peintre Bolonais Gaetano Gandolfi, lié à la période de sa jeunesse<br />

et appart<strong>en</strong>ant au nombre limité de ses oeuvres qui ont été influ<strong>en</strong>cées par la peinture romaine contemporaine. Gaetano Gandolfi fréqu<strong>en</strong>ta, à Bologne,<br />

la prestigieuse Académie Clém<strong>en</strong>tine de Peinture, Sculpture et Architecture de l’Institut des Sci<strong>en</strong>ces que le pape B<strong>en</strong>oit XIV Lambertini avait comm<strong>en</strong>cé<br />

à réformer. L’Académie devint le sommet d’un nouveau système scolaire basé sur une nouvelle méthode de préparation des jeunes artistes. Ils<br />

n’étai<strong>en</strong>t plus obligés de suivre l’appr<strong>en</strong>tissage du maître dans son atelier mais ils comm<strong>en</strong>cèr<strong>en</strong>t à fréqu<strong>en</strong>ter ces cours fondés sur des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

théoriques et pratiques disp<strong>en</strong>sés par différ<strong>en</strong>ts professeurs. Ce fut un retour vers la tradition technique et le passé artistique, qui étai<strong>en</strong>t considerés<br />

comme les seuls modèles d’autorité pour acquérir la véritable qualité de l’artiste moderne.<br />

Dans ce contexte, émergèr<strong>en</strong>t les figures des frères Gandolfi, Gaetano et Ubaldo, qui visèr<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> effet, à recueillir le meilleur du passé <strong>en</strong> l’<strong>en</strong>richissant<br />

des nouvelles stimulations de la peinture bolonaise de la moitié du XVI e siècle (Niccolo’ dell’Abate et Pellegrino Tibaldi) jusqu’à la peinture véniti<strong>en</strong>ne<br />

du XVI e siècle et à leurs à ces contemporaines anglais et français.<br />

Notre grande plaque de cuivre représ<strong>en</strong>te l’épisode du Nouveau Testam<strong>en</strong>t dans lequel Jésus, troublé par la faim après quarante jours passés dans le<br />

désert, est approché par le diable sous les traits d’un vieillard. Il t<strong>en</strong>te le Christ <strong>en</strong> l’invitant à transformer une pierre <strong>en</strong> pain, dans le but de prouver<br />

sa nature divine. Le peintre choisit ici une solution stylistique très originale. Il délaisse temporairem<strong>en</strong>t « les émotions vibrantes de goût rococo »,<br />

comme l’affirme Donatella Biagi Maino dans l’expertise qui accompagne le tableau, pour un goût plus classique et composé, interprété magistralem<strong>en</strong>t<br />

à l’époque par le peintre de Lucques, Pompeo Batoni.<br />

La spécialiste confronte notre tableau à deux autres compositions de Gandolfi qui sont aujourd’hui conservées <strong>en</strong> mains privées. Il s’agit de deux toiles<br />

représ<strong>en</strong>tant la scène du Noli me tangere et la Samaritaine au puits, qu’elle définit comme « le signe le plus certain de la fascination de Gaetano pour<br />

l’art du grand peintre de Lucques » (fig. 1 et 2). Par rapport à ces deux compositions, notre plaque semble d’une qualité <strong>en</strong>core supérieure. Si les visages<br />

du Christ et du diable sembl<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t copiés de statues anci<strong>en</strong>nes, comme c’est le cas de notre cuivre, leurs gestes sont simples et équilibrés, leurs<br />

regards aimables. Les teintes sont compactes et solides, définies par des coups de pinceau minces et bi<strong>en</strong> mesurés. Le récit évangélique qui <strong>en</strong> résulte est<br />

donc clairem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible, dépourvu de maniérisme ou d’oripeaux décoratifs superflus. Quelques détails anatomiques des mains montr<strong>en</strong>t, néanmoins,<br />

une touche typiquem<strong>en</strong>t bolonaise, un goût plus sincère et réaliste, évidemm<strong>en</strong>t marque génetique du peintre, même dans un cas si particulier.<br />

Ce tableau a fait l’objet d’une expertise de Madame Donatella Biagi Maino.<br />

Fig. 1 Fig. 2<br />

18 Tableaux anci<strong>en</strong>s - 20 juin 2012 -<br />

Castandet_vte20juin2012_64p.indd 18 01/06/12 07:39

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