catalogue en pdf - Bibliorare
catalogue en pdf - Bibliorare catalogue en pdf - Bibliorare
38 Carlo CIGNANI (Bologne 1628 - Forli 1719) L’enfance de Jupiter Toile. 112 x 153 cm. Cadre d’époque Provenance : - Colnaghi, Londres, 1955 - Collection privée, Milan Bibliographie de référence : - Carlo Cesare Malvasia, Vite di pittori bolognesi [1671-72], a cura di A. Arfelli, Bologna 1961, p. 53. - Beatrice Buscaroli Fabbri, Carlo Cignani. Affreschi Dipinti Disegni, Nuova Alfa Editoriale 1991, pp. 161, N° 39. 25 000 / 30 000 € Ce tableau réapparaît sur le marché après plus de soixante ans d’oubli. Conservé dans une collection privée de Milan, il est l’Enfance de Jupiter citée par Beatrice Buscaroli Fabbri, dans la monographie de Carlo Cignani, comme la version autographe d’une Scène pastorale, d’un format inférieur, conservée dans les collections du Château de Sans-Souci à Potsdam. L’auteur rappelle que la plus grande version se trouvait à la Galerie Colnaghi, de Londres, à la date de 1955 et indique des dimensions qui correspondent exactement à celles de notre toile (voir fig. 1). D’ailleurs, sur le châssis, on retrouve la numérotation typique que certaines maisons de ventes anglaises utilisaient, à l’époque, pour identifier leurs propres lots. Auteur de quelques-uns des plus célèbres tableaux du Seicento, Carlo Cignani eut à Bologne la même réputation que Maratta à Rome. Son langage pictural associe le classicisme de Poussin aux solutions formelles de Reni sans totalement rompre avec la sensualité de Corrège et la théâtralité d’un Annibal Carrache. Comme le rappelle Malvasia dans les Vies des peintres bolonais, Cignani « cercò un mezzo tra la forza de’ Carrazzi e la dolcezza di Guido », en se montrant un des plus grands interprètes de ce courant esthétique qui recherche un style délicat et recueilli ; courant qui prévaut à Bologne durant toute la seconde moitié du XVII e siècle. Cette toile, d’un aboutissement esthétique évident, constitue un des exemples les plus réussis de la palette profane du maître bolonais, qu’on peut rapprocher d’autres tableaux, d’ailleurs de dimensions très voisines, comme Les Bergers du Musée de l’Ermitage ou le Paysage mythologique au faune de la Galerie Altomani de Milan. Comme dans ces vastes compositions, un groupe dense de personnages occupe, au premier plan, presque totalement la scène. Dans des poses séduisantes et suaves, les bergers et les putti, aux corps blancs comme de la porcelaine, s’égayent sous une lumière faite de jeux de subtiles contrastes entre l’ombre et le clair-obscur. On peut, d’ailleurs, dater L’enfance de Jupiter des années 1680 quand le maître a acquis suffisamment de métier pour être devenu le peintre bolonais le plus sollicité des grandes familles telles que les Farnèse de Parme, les Pallavicini de Rome, le roi de Pologne, l’Electeur de Bavière ou bien encore le prince Johann Adam von Liechtenstein pour lequel il peignit des sujets mythologiques et une Bacchanale. Fig. 1 - La photographie de notre tableau dans les archives Colnaghi. Crédit : P & D Colnaghi & Co, London 16 Tableaux anciens - 20 juin 2012 - Castandet_vte20juin2012_64p.indd 16 01/06/12 07:39
38 - 20 juin 2012 - Tableaux anciens17 Castandet_vte20juin2012_64p.indd 17 01/06/12 07:39
- Page 1 and 2: Vente aux enchères publiques Mercr
- Page 3 and 4: 5 5 John FLAXMAN (York 1755 - Londr
- Page 5 and 6: 13 13 Jules-Mordecai Pincas, dit Ju
- Page 7 and 8: 18 Paul-Élie RANSON (Limoges 1861
- Page 9 and 10: 28 Georges ROCHEGROSSE (Versailles
- Page 11 and 12: 33 33 Alexandre ROSLIN (Malmo 1718
- Page 13 and 14: 35 35 Jean-Baptiste HUET (Paris 174
- Page 15: 37 37 Alfred de DREUX (Paris 1810 -
- Page 19 and 20: 39 - 20 juin 2012 - Tableaux ancien
- Page 21 and 22: 40 - 20 juin 2012 - Tableaux ancien
- Page 23 and 24: 41 - 20 juin 2012 - Tableaux ancien
- Page 25 and 26: 42 - 20 juin 2012 - Tableaux ancien
- Page 27 and 28: Autographes & Manuscrits Ancien fon
- Page 29 and 30: teaubriand) ; Sophie Douin 2 ; Lola
- Page 31 and 32: 90. Michel Bréal. 1832-1915. Lingu
- Page 33 and 34: 107. N.A. Dubois. Écrivain. 15 L.A
- Page 35 and 36: 124. Autour de Victor Hugo (Maison
- Page 37 and 38: 139. Edmont Haraucourt. 1856-1941.
- Page 39 and 40: 157. Edouard Lockroy. 1838-1913. Se
- Page 41 and 42: 175. Philippe-Aristide Plancher-Val
- Page 43 and 44: 193. Henri Rochefort. 1831-1913. É
- Page 45 and 46: 210. Marie-Dominique-Auguste Sibour
- Page 47 and 48: 227. Charles de Vogüe. 1829-1916.
- Page 49 and 50: L Couailhac 2 ; N Cousen dit Courch
- Page 51 and 52: l’anthologie des poètes de Walsc
- Page 53 and 54: Fonds d’études Ernest Laurain (1
- Page 55 and 56: Documents sur l’Ancien Régime pr
- Page 57 and 58: 278. [Livres de police - La Suzanne
- Page 59 and 60: Fonds d’archives corse Famille Co
- Page 61 and 62: 295. Alexandre Michel Costa de Bast
- Page 63 and 64: CONDITIONS GÉNÉRALES DE VENTE La
38<br />
Carlo CIGNANI (Bologne 1628 - Forli 1719)<br />
L’<strong>en</strong>fance de Jupiter<br />
Toile. 112 x 153 cm. Cadre d’époque<br />
Prov<strong>en</strong>ance :<br />
- Colnaghi, Londres, 1955<br />
- Collection privée, Milan<br />
Bibliographie de référ<strong>en</strong>ce :<br />
- Carlo Cesare Malvasia, Vite di pittori bolognesi [1671-72], a cura di A. Arfelli, Bologna 1961, p. 53.<br />
- Beatrice Buscaroli Fabbri, Carlo Cignani. Affreschi Dipinti Disegni, Nuova Alfa Editoriale 1991, pp. 161, N° 39.<br />
25 000 / 30 000 €<br />
Ce tableau réapparaît sur le marché après plus de soixante ans d’oubli. Conservé dans une collection privée de Milan, il est l’Enfance de Jupiter citée<br />
par Beatrice Buscaroli Fabbri, dans la monographie de Carlo Cignani, comme la version autographe d’une Scène pastorale, d’un format inférieur,<br />
conservée dans les collections du Château de Sans-Souci à Potsdam. L’auteur rappelle que la plus grande version se trouvait à la Galerie Colnaghi, de<br />
Londres, à la date de 1955 et indique des dim<strong>en</strong>sions qui correspond<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t à celles de notre toile (voir fig. 1). D’ailleurs, sur le châssis, on<br />
retrouve la numérotation typique que certaines maisons de v<strong>en</strong>tes anglaises utilisai<strong>en</strong>t, à l’époque, pour id<strong>en</strong>tifier leurs propres lots.<br />
Auteur de quelques-uns des plus célèbres tableaux du Seic<strong>en</strong>to, Carlo Cignani eut à Bologne la même réputation que Maratta à Rome. Son langage<br />
pictural associe le classicisme de Poussin aux solutions formelles de R<strong>en</strong>i sans totalem<strong>en</strong>t rompre avec la s<strong>en</strong>sualité de Corrège et la théâtralité d’un<br />
Annibal Carrache. Comme le rappelle Malvasia dans les Vies des peintres bolonais, Cignani « cercò un mezzo tra la forza de’ Carrazzi e la dolcezza di<br />
Guido », <strong>en</strong> se montrant un des plus grands interprètes de ce courant esthétique qui recherche un style délicat et recueilli ; courant qui prévaut à Bologne<br />
durant toute la seconde moitié du XVII e siècle.<br />
Cette toile, d’un aboutissem<strong>en</strong>t esthétique évid<strong>en</strong>t, constitue un des exemples les plus réussis de la palette profane du maître bolonais, qu’on peut rapprocher<br />
d’autres tableaux, d’ailleurs de dim<strong>en</strong>sions très voisines, comme Les Bergers du Musée de l’Ermitage ou le Paysage mythologique au faune de<br />
la Galerie Altomani de Milan. Comme dans ces vastes compositions, un groupe d<strong>en</strong>se de personnages occupe, au premier plan, presque totalem<strong>en</strong>t la<br />
scène. Dans des poses séduisantes et suaves, les bergers et les putti, aux corps blancs comme de la porcelaine, s’égay<strong>en</strong>t sous une lumière faite de jeux<br />
de subtiles contrastes <strong>en</strong>tre l’ombre et le clair-obscur.<br />
On peut, d’ailleurs, dater L’<strong>en</strong>fance de Jupiter des années 1680 quand le maître a acquis suffisamm<strong>en</strong>t de métier pour être dev<strong>en</strong>u le peintre bolonais le<br />
plus sollicité des grandes familles telles que les Farnèse de Parme, les Pallavicini de Rome, le roi de Pologne, l’Electeur de Bavière ou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>core le<br />
prince Johann Adam von Liecht<strong>en</strong>stein pour lequel il peignit des sujets mythologiques et une Bacchanale.<br />
Fig. 1 - La photographie de notre tableau dans les archives Colnaghi.<br />
Crédit : P & D Colnaghi & Co, London<br />
16 Tableaux anci<strong>en</strong>s - 20 juin 2012 -<br />
Castandet_vte20juin2012_64p.indd 16 01/06/12 07:39