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96 Metz (moins marquée il est vrai par la Réforme), bien qu'elle vienne du tout-puissant cardiaal de Lorrainel : "La ville est boûne et belle, et le site agréable, proche de I'Allemagûe, ce qui pourra pcrmettre d'y faire plus grand fruit". Méme si l'époque où les jésuites commencent à travailler est celle où en 1594 encore, il n'est pas un seul lycée entre Colognet Trèves2, les pères ne mettent pas en place la réforme catholique par les seuls collèges, ils ont également une forte activité de pcédicatioa dans les villes et les campagnes. D'aures ordres religieux font de mêne, les capucins en particulier, qui s'installent en 160 I à AugsbourS, en l6 l5 à Gunzbourg, en 1630 à Lindau, en 1645 à Immenstadt, en 1662 à ÏfleiBenhorn, au sud d'Ulm, en 1694 à Dillingen... Les franciscains quant à eur s'iûstallent à AugsbourB en 1609, à Fussen en 1628, les dominicains à Kirchheim en 16013... L'action des uns et des auhes se complète : les capucins, pourtant réputés pour leur sens pastoral{, échouent dans leur tentaûve de reconvertir au catholicisme la ville de Steyr, les jésuites y parviennent en 16315. Inversement, ceux-ci échouent totalement à Donauvôrth, et ce sont les capucins qui y réussissent, au prix du sang de l'un d'entre eux, Fidelis de Sigmaringen6, battu à mort en 1662 par les calvinistesT. Berguee, Dunferque, Saint-Oner, Aire, HazebroucE. Saintee, Agen. Maubeuge, Treignac, Châlonssur-Marne. Laon, Chalon-sur-Saône. LaRochelle, lBPuy, Le Cateau, Grenoble, Epinal. [B Quesnoy, Pontoise. Poitiers, Perpignan, Reins, Charlerilte, Sedan, Chasmont, Langres, Sens, Diion, Autuh, Nancy, Saint-Nicolas-de-Pmt. Verdun, Metz, Bar-le-Duc. Epinal. Vitry-le-Fraocois, Vire, Vienne, Saint-Flour, Thiere, Saiot- Junien, Vann€s. I L'universitÉ de Pont-à-Mousson et les problèmes de son tengs (Acùes du colloque de I'université de Naacy II, 16-19 oclobre 1972, lo,o,ales de l'Est), Naocy, 1974, p. E0. 2 H. Kupper, Das St. Michael-Gynnasiun zu Munstereifel, Muostereifet, 1971, !. 6, 3 U. SpinAter, Haodbuch der bav. Geschichæ III, Bd. 3 : Franten, Scbvaben, Oberpfalz bisarm Ausgaog des 18. Jabrhuoderts, Muocbet,l97l, p.92E. { F. Upovsky, Geschichæ der lesuiæo io Schvaben. Mutchen, 1E19, ùone l, p,176. J M. BranOl. r00 lahre Doniaikaner und Tesuiæn in Sævr l{7E-1978. Sæyr. 1978, p 11, 6 Marlus - en religioa Fidelis - Rey (lt7S-1662), Drécepæur puis wocat, il eatre au noviciat à 3J ans, puis fait sa théologie à Constaoce. 7 B. Hubensteioer, Von Geist des Baroct. Muachen, l%7, p. S1.

97 1.3.3. L'hostilité incessente du reste du clergé, depuis la fondatioa des collèges jusqu'et 1773. Il est un point particulier, un peu surprenant mais significatif, dont il faut parler pour caractériser pieinement les collèges en tant qu'institution dans les villes d'Allemagne du Sud, c'est I'hostilite donr font preuve à la fois le clergé diocésain et les autres ordres religieux conme les bénédictins ou les dominicains à l'égard de [a Compagnie de Jésus. Plus étonnant encore est le fait que cette inimitié se prolonge tout au long de I'histoire des collèges, du XVI' siècle jusqu'à la suppression en t773. En 1549, le dominicain Melchior Cano écrit déià que "si les membres de la Compagnie continuent de la sorte, le iour viendra, Dieu veuille nous en préserver, où les rois des pays d'Europe voudront leur disparition, mais ce sera trop tard, cela leur sera alors impossible". Plus de deur siècles avant les années 1770 ! Ce n'est apparemment pas sans fondement cependant, puisque le troisième supérieur Bénéral, François de Borgial (de 1565 à 1572).ditàlafin de savie:"Comme des agneaux nous somnes amivés, conme des loups nous avons gouverné, comûe des chiens on nous chassera, mais comme des aigles nous reprendroûs vie". Voici quelques citations - uû peu fortes parfois - qui permertenr de saisir la réputation des jésuites dans certains milieux. Au XVI' siècle, oû se méfie d'eux : "Es sei uberhaupt gefahrlicher, selbst uber den Pfortner der Jesuiten Etvas zu sagen, als ûber den Landes-Regentetl"2. Harenberg reproche aux jeunes scolastiques professeurs du XVIII' siècle de ne pas être de vrais religieux, sous prétexte qu'ils ne prononÇaient leurs grands væux, qu'après douze ou quinze ans de présence dans la Compagnie3 : I François de hrgia (1510-1572). descendant du roi Ferdinand V d'Ara8_on, il est admis à lS ans à la coui de Charles-Quiat et devieot vice-roi de Catalogne. Dçvenu veuf et ayantétabli ses huit enfants. il entre en 1550 dans la Compagnie. Canonisé. 2 C. Prantt, Geschichæ der Ludvig-Marimiliaa-Universiat in Insolstadt. Landshut, Munchen. Muochen, 1E72, tome l, p.243. 3 [a Compagnie est le seul ordre religieux où les væux proooncés au sortir du ooviciat sont déià perpétuels, nais privés. Les væur soleooels, ou grands vtrutr, soot, pronoocés àprés 1o "troisièno an" (de novieiat), plusieurs anoées après l'ordisation.

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1.3.3. L'hostilité incessente du reste du clergé, <strong>de</strong>puis la<br />

fondatioa <strong>de</strong>s collèges jusqu'et 1773.<br />

Il est un point particulier, un peu surprenant mais<br />

significatif, dont il faut parler pour caractériser pieinement les collèges en<br />

tant qu'institution dans les villes d'Allemagne du Sud, c'est I'hostilite donr<br />

font preuve à la fois le clergé diocésain et les autres ordres religieux<br />

conme les bénédictins ou les dominicains à l'égard <strong>de</strong> [a Compagnie <strong>de</strong><br />

Jésus. Plus étonnant encore est le fait que cette inimitié se prolonge tout au<br />

long <strong>de</strong> I'histoire <strong>de</strong>s collèges, du XVI' siècle jusqu'à la suppression en<br />

t773.<br />

En 1549, le dominicain Melchior Cano écrit déià que "si les<br />

membres <strong>de</strong> la Compagnie continuent <strong>de</strong> la sorte, le iour viendra, Dieu<br />

veuille nous en préserver, où les rois <strong>de</strong>s pays d'Europe voudront leur<br />

disparition, mais ce sera trop tard, cela leur sera alors impossible". Plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ur siècles avant les années 1770 ! Ce n'est apparemment pas sans<br />

fon<strong>de</strong>ment cependant, puisque le troisième supérieur Bénéral, François <strong>de</strong><br />

Borgial (<strong>de</strong> 1565 à 1572).ditàlafin <strong>de</strong> savie:"Comme <strong>de</strong>s agneaux nous<br />

somnes amivés, conme <strong>de</strong>s loups nous avons gouverné, comûe <strong>de</strong>s chiens<br />

on nous chassera, mais comme <strong>de</strong>s aigles nous reprendroûs vie".<br />

Voici quelques citations - uû peu fortes parfois - qui<br />

permertenr <strong>de</strong> saisir la réputation <strong>de</strong>s jésuites dans certains milieux. Au<br />

XVI' siècle, oû se méfie d'eux : "Es sei uberhaupt gefahrlicher, selbst uber<br />

<strong>de</strong>n Pfortner <strong>de</strong>r Jesuiten Etvas zu sagen, als ûber <strong>de</strong>n Lan<strong>de</strong>s-Regentetl"2.<br />

Harenberg reproche aux jeunes scolastiques professeurs du<br />

XVIII' siècle <strong>de</strong> ne pas être <strong>de</strong> vrais religieux, sous prétexte qu'ils ne<br />

prononÇaient leurs grands væux, qu'après douze ou quinze ans <strong>de</strong> présence<br />

dans la Compagnie3 :<br />

I François <strong>de</strong> hrgia (1510-1572). <strong>de</strong>scendant du roi Ferdinand V d'Ara8_on, il est admis<br />

à lS ans à la coui <strong>de</strong> Charles-Quiat et <strong>de</strong>vieot vice-roi <strong>de</strong> Catalogne. Dçvenu veuf et<br />

ayantétabli ses huit enfants. il entre en 1550 dans la Compagnie. Canonisé.<br />

2 C. Prantt, Geschichæ <strong>de</strong>r Ludvig-Marimiliaa-Universiat in Insolstadt. Landshut,<br />

Munchen. Muochen, 1E72, tome l, p.243.<br />

3 [a Compagnie est le seul ordre religieux où les væux proooncés au sortir du ooviciat<br />

sont déià perpétuels, nais privés. Les væur soleooels, ou grands vtrutr, soot,<br />

pronoocés àprés 1o "troisièno an" (<strong>de</strong> novieiat), plusieurs anoées après l'ordisation.

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