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72 construire de gratdes salles destinées aur réunions et aux fêtes qu'elles organiseat. Les événements de 1708 ont donc un impact fort sur les activités religieuses - et festives - des collèges. Cette date est encore significative dans la mesure où elle marque le point de départ d'un regain d'activités artistiques en ce qui concerne les écoles. Les années qui suivent la décision de Clement XI sont celles du règne du baroque. Un peu partout, les jésuites rénovent leurs églises, les remettett au goût du jour en abandonnant défitritivement le style Renaissance de leur église-mère, st. Michael de Munich, ils reconstfuisent dans les écoles l"'aula mariana", la salle de congrégation. Cette salle sert pour les différentes subdivisions de la congrégation, elle sert de lieu de rassemblement, de prière, de lieu de prédication ou d'elercice spirituels, de salle de concert pour la musique sacrée, de salle de théâtre ou de disputes scolaires. L'autel placé dans les salles de congrégation de I'Allemagne du Sud est toujours consacré à la vierge. Il est également intéressant de placer l'étude des collèges au XVIII'siècle pour une autre raison. En Bavière, en Souabe, dans le Haut- Palatinat, la religion occupe dans La sociêté une place de première importance. On compte dans ces régions un total de plus de 3.000 prêtres diocésains, de 1500 moines répartis dans 59 monastères, de 2.000 moines faisant partie d'ordres mendiants (franciscains et dominicains...), de 300 moniales vivant dans huit grandes abbayes et de 700 religieuses se répartissaût quant à elles dans 26 couvents. A ces chiffres considérables s'aioute celui des églises et chapelles consarées, il est de 28.0001. Ce catholicisme des pays du Sud est marqué par le rôle des pèlerinages2, signes de I'archaisme aussi, qui imprègne ici et là la religion populaire, cûmme le fait que les moines erorcisent les aninaux malades, qu'1ls bénissent dans les églises les æufs, la viande, les légumes, le vin que les gens apportert ou les arbres dans les vergers3... Le XVIII' siècle, c'est aussi l' apogée de la Compagnie de Jésus elle-nême, au moins dans la première moitié du siècle où elle se développencore, puisque l'on passe de 20.000 en 1700 ù 22.600 pères en 1749. L'assistance allemande (dix provinces, dont celle de Germanie I K. Biedermaaa, Deutschland im lE. Jahrhundert. Leigzig,lEE0, tone II, p. l0%. 2 De caractôre plus ou noins supersticiour parfois, 3lbid., p. lofi,

73 supérieure) regroupe7387 pères. En 1556, it y avait à Ia mort de saint Ignace un millier de jésuites répartis dans une centaine de foadations (résidences, collèges, novicaiarc et maisons professes). Ils sont 1j.000 en 1650 avec 150.000 élèvesl et 23.000 en 1773, en 39 provinces, 1.600 maisons dont 679 établissementscolaires avec 15.000 maitres er professeurs jésuites2. Dans les 679 cotlèges qu'ils possèdent de par le monde, les pères touchent un total de 210.000 élèves, chaque résidence de l'ordre constituant en même temps un petit cefltre de rayonnement spirituel et scientifique - il en est ainsi depuis le xvl' siècle -. Le XVIII' siècle est aussi l'époque de la canonisation de grands saints jésuites, Louis de Gonzaguet smnistas Kostka en 1726, François Régis en 1737. Cela donne lieu à des cérémoniesupplémenraires assorties de nombreuses représentations théâtrales chaque année dans les établissements scolaires. Ces nouveaux modètes de vie doivent également rénover la formation spirituelle et la vie intérieure des élèves. Quant à la date de 1773 qui marque la fin de cette étude des collèges du Sud, c'est l'année où est publié à Rome le 2l iuillet par le pape Clément XIV le bref pontifical "Dominus ac Redemotor" annonçant la suppression pure et simple de l'ordre, fait unique dans l'histoire. Oure quelques divergences d'ordre disciplinaire ou théologique avec Rome, ce sont surtout les interventions répétées des souverains absolutistes d'Europe auprès du Saint-Siège, auxquels celui-ci a finalement cêdé, qui ont abouti à cette décision. Il farrdra voir pourquoi. Les années qui précèdenl 1773 marquent aussi pour les collèges le sommet ou la fin de ce qu'on pourrait appeler une courbe ascendante. Depuis le siècle précédent, les collèges ont acquis une erpérience, une réputation, ils ont su travailler, nais - c'est un pbénomène assez général -, ils s'essoufflent après 1750. Le programme que les jésuites tiennentàenseignerdatedanssaconceptiondel599.Le..@!iru,.!q'., a maintenant presque deux cents ans... Le latin lui-même, à la base de tout l'apprentissage de l'éloquence, n'est plus de bonne qualité. 0n dit "mulier domestica" pour "Hausfrau", "custodia princeps" pouf "Hauptwache", "primum hodie item" I Ilya l0gcoltègesen Franc en 1643. 2;. Delumeau, Le catholicismentre Luther et Voltaire. Paris, 1971, p.77,

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construire <strong>de</strong> grat<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong>stinées aur réunions et aux fêtes qu'elles<br />

organiseat. Les événements <strong>de</strong> 1708 ont donc un impact fort sur les<br />

activités religieuses - et festives - <strong>de</strong>s collèges.<br />

Cette date est encore significative dans la mesure où elle<br />

marque le point <strong>de</strong> départ d'un regain d'activités artistiques en ce qui<br />

concerne les écoles. Les années qui suivent la décision <strong>de</strong> Clement XI sont<br />

celles du règne du baroque. Un peu partout, les jésuites rénovent leurs<br />

églises, les remettett au goût du jour en abandonnant défitritivement le<br />

style Renaissance <strong>de</strong> leur église-mère, st. Michael <strong>de</strong> Munich, ils<br />

reconstfuisent dans les écoles l"'aula mariana", la salle <strong>de</strong> congrégation.<br />

Cette salle sert pour les différentes subdivisions <strong>de</strong> la congrégation, elle<br />

sert <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> rassemblement, <strong>de</strong> prière, <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> prédication ou<br />

d'elercice spirituels, <strong>de</strong> salle <strong>de</strong> concert pour la musique sacrée, <strong>de</strong> salle<br />

<strong>de</strong> théâtre ou <strong>de</strong> disputes scolaires. L'autel placé dans les salles <strong>de</strong><br />

congrégation <strong>de</strong> I'Allemagne du Sud est toujours consacré à la vierge.<br />

Il est également intéressant <strong>de</strong> placer l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s collèges au<br />

XVIII'siècle pour une autre raison. En Bavière, en Souabe, dans le Haut-<br />

Palatinat, la religion occupe dans La sociêté une place <strong>de</strong> première<br />

importance. On compte dans ces régions un total <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3.000 prêtres<br />

diocésains, <strong>de</strong> 1500 moines répartis dans 59 monastères, <strong>de</strong> 2.000 moines<br />

faisant partie d'ordres mendiants (franciscains et dominicains...), <strong>de</strong> 300<br />

moniales vivant dans huit gran<strong>de</strong>s abbayes et <strong>de</strong> 700 religieuses se<br />

répartissaût quant à elles dans 26 couvents. A ces chiffres considérables<br />

s'aioute celui <strong>de</strong>s églises et chapelles consarées, il est <strong>de</strong> 28.0001.<br />

Ce catholicisme <strong>de</strong>s pays du Sud est marqué par le rôle <strong>de</strong>s<br />

pèlerinages2, signes <strong>de</strong> I'archaisme aussi, qui imprègne ici et là la religion<br />

populaire, cûmme le fait que les moines erorcisent les aninaux mala<strong>de</strong>s,<br />

qu'1ls bénissent dans les églises les æufs, la vian<strong>de</strong>, les légumes, le vin que<br />

les gens apportert ou les arbres dans les vergers3...<br />

Le XVIII' siècle, c'est aussi l' apogée <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong><br />

Jésus elle-nême, au moins dans la première moitié du siècle où elle se<br />

développencore, puisque l'on passe <strong>de</strong> 20.000 en 1700 ù 22.600 pères en<br />

1749. L'assistance alleman<strong>de</strong> (dix provinces, dont celle <strong>de</strong> Germanie<br />

I K. Bie<strong>de</strong>rmaaa, Deutschland im lE. Jahrhun<strong>de</strong>rt. Leigzig,lEE0, tone II, p. l0%.<br />

2 De caractôre plus ou noins supersticiour parfois,<br />

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