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58 La connaissance va du superficiel au plus essentiel, de l'appréhension à la compréhension du monde, du singulier à l'universel. En pédagogie, il faut aller du plus simple au plus complere par l'erpérimentation, qui fait passer de l'empirique au rationnel. La réalité est unité et harmonie. Il y a dans l'éducation protestante un projet social, politique, économique... 0n s'appuie pour cela sur un christianisme très moralisateur, en insistant sur les devoirs des parents, le salut donné par les vertus théologales (foi, espéraace, charité), une discipline qui insiste sur la modestie, la sobriété, I'utilitaire l. Luther donne une place ceatrale à l'Ecriture sainte à l'école, il émit en 1520 aux membres de la noblesse : "Fûr allen dingem solt solt in den hohen und nydern Schulen die furnehmst und gemeynist lection sein die heylig schrifft..."2 L'école devient aussi importante que l'église, ce ne sera iamais le cas chez les catholiques. L'école a le devoir d'enseigner les croyants. L'ecclésiologie n'est pas la même : pour un catholique, l'Eglise est le lieu même du salut. Ces quelques citations sont très intéressantes à ce point de vue. Le prédicateur protestant Àssenburgius déclare en 1609 lors de l'inauguration de l'école de Tangermûnde (auiourd'hui en R.D.À.)3 : "Und ob es auch wohl nicht ist ein Ïempel oder Kirche, und ein solch Wohnhau8 Gottes... so kônnen nichts destoveniger von diesem Gebâude sagen, daB es sey ein Hau0 und Wohnung Gottes, zu seinen Ehren g'ebauet und daB er kûnftig darinnen vohnen, und Er darinnen soll geehret, gepreiset, erkannt und angebetet werden..." En !749,1e recteur de l'école d'Elbing rappeilea : I lbid.,9. 3s, 2 Ciæ par G. Bruhl, Die Schule irn Uræil ihrer Lehrer. vom ausgehenden 16. bis anm ausgehendsn 19, Jahrhundert. Yiesbadeo , 1969, p. 17. 3 lbid., p. rg. 4 ttic., p. zj.

5e "schulen sind Tempel des Allerheiligsten, wo seine Ehre vohnet und sein Heiligthum". 0n emptoie souvent au XVIII' siècle les images de "heilige Stâtte, Wohnung Gottes, Tempel" pour qualifier l'école, mais davantage dans la première moitié du siècle. On est ensuite plus prudent : "Schule môge Tempel sein"... Herder lui-même, dans une prière qui termine un discours d'école demanden 17861 : "Uûd Du o Gott, Geber des Guten, Quelle aller Wahrheit, Du Urheber aller Euten Lehre und Unterweisung... laï diese FÛrstenschule (das Landesfùrstliche Gymnasium in Weimar) einen Tempel deines Geistes, aller guten Wissenschaften und edlen Sitten seyn und bleiben". L'école est un peu l'atelier de l'Esprit Saint. Comenius l'erprine à sa manière2 : "Auf wûrden endlich Schulenicht nur das verden. uras sie insgemein heiBen, Werstâtten der Menschlichkeit, Pflanzgaræn des gemeinen Wesens, Vorspiele des Lebens, sondern Schulen wûrdeû auch das werdên, was sie nach der Àbsicht Gottes sein solleo, Werkstatten der himmlischen Weisheit, ein Paradies der Kirche. ein Vorspiel der hrigkeit." Grâce à l'utilisation de l'allemend, tout le monde doit pouvoir accéder au savoir et à la science, en recherchant la vérité de la pensée saûs se coûterter de ce qui lui vient du passé. Voici la liste des dix livres que I'on demanden l70l à Thurnau de conserver pour toute sa vie (il faut d'ailleurs remarquer que l'on possède des livres chez soi, ce qui est beaucoup moins fréquent chez les élèves des iésuites)3 : I lbid., p.26. 2 lbid., g. 17 : "Sic denun Scholae, non tantun quod vulgo audiuct, Ilumanitatis 0fficinac Reip. Seninariun, vitaeque totius praeludiun, sed et quod intentio Dei rcquirit, Coelestis.pientias officinap, Ecclosiae parzdisius, Aeùernatisque ipsius praeludium esse poterunt," 3 E. Eederer, Mûnchea, l%t, p. 10.

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La connaissance va du superficiel au plus essentiel, <strong>de</strong><br />

l'appréhension à la compréhension du mon<strong>de</strong>, du singulier à l'universel. En<br />

pédagogie, il faut aller du plus simple au plus complere par<br />

l'erpérimentation, qui fait passer <strong>de</strong> l'empirique au rationnel. La réalité est<br />

unité et harmonie. Il y a dans l'éducation protestante un projet social,<br />

politique, économique... 0n s'appuie pour cela sur un christianisme très<br />

moralisateur, en insistant sur les <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong>s parents, le salut donné par les<br />

vertus théologales (foi, espéraace, charité), une discipline qui insiste sur la<br />

mo<strong>de</strong>stie, la sobriété, I'utilitaire l.<br />

Luther donne une place ceatrale à l'Ecriture sainte à l'école,<br />

il émit en 1520 aux membres <strong>de</strong> la noblesse :<br />

"Fûr allen dingem solt solt in <strong>de</strong>n hohen und ny<strong>de</strong>rn<br />

Schulen die furnehmst und gemeynist lection sein die<br />

heylig schrifft..."2<br />

L'école <strong>de</strong>vient aussi importante que l'église, ce ne sera<br />

iamais le cas chez les catholiques. L'école a le <strong>de</strong>voir d'enseigner les<br />

croyants. L'ecclésiologie n'est pas la même : pour un catholique, l'Eglise est<br />

le lieu même du salut.<br />

Ces quelques citations sont très intéressantes à ce point <strong>de</strong><br />

vue. Le prédicateur protestant Àssenburgius déclare en 1609 lors <strong>de</strong><br />

l'inauguration <strong>de</strong> l'école <strong>de</strong> Tangermûn<strong>de</strong> (auiourd'hui en R.D.À.)3 :<br />

"Und ob es auch wohl nicht ist ein Ïempel o<strong>de</strong>r<br />

Kirche, und ein solch Wohnhau8 Gottes... so kônnen<br />

nichts <strong>de</strong>stoveniger von diesem Gebâu<strong>de</strong> sagen, daB es<br />

sey ein Hau0 und Wohnung Gottes, zu seinen Ehren<br />

g'ebauet und daB er kûnftig darinnen vohnen, und Er<br />

darinnen soll geehret, gepreiset, erkannt und angebetet<br />

wer<strong>de</strong>n..."<br />

En !749,1e recteur <strong>de</strong> l'école d'Elbing rappeilea :<br />

I lbid.,9. 3s,<br />

2 Ciæ par G. Bruhl, Die Schule irn Uræil ihrer Lehrer. vom ausgehen<strong>de</strong>n 16. bis anm<br />

ausgehendsn 19, Jahrhun<strong>de</strong>rt. Yiesba<strong>de</strong>o , 1969, p. 17.<br />

3 lbid., p. rg.<br />

4 ttic., p. zj.

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