l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
53 s'assurer de l'aristocrati européenne autant qu'il est possible, en ouvrant des collèBesoumis à t'Eglise de Romel Ni lgnace, ni Luther, ni catvin n'auroût vraiment été des pédagogrles au sens strict, mais à tous les trois, l'histoire aura donné une influence bien plus étendue qu'à Comenius ou Pestalaui... Tout se passe comme si l'Etat se désintéressait de l'êducatiori et la reléguait aur intéréts des Eglises, tant qu'il ne peut en tirer une meilleure armée ou une meilleure industrie en vue d'une richesse et d'une indépendance économique acctues2. Mais l'Eglise elle-même n'éduque pas l'ensemble de la population. Qu'en est-il de I'enseignef,ent donaé aur filles ? lssues du peuple, elles oût moins de chance que les garçons de recevoir une instruction quelconque. Pour les classes élevées de la bourgeoisiet de la noblesse, la situation est toute auÛe. Une formation de qualité est parfois donnée par un maître particulier travaillant à domicile puisque les rycles de formation classique leur sont totalement fermés3. ce n'est que dans la seconde moitié du xvlll' siècle que s'ouvrent à certains endroits des "Mâdchenschulen" ou "Tochterschulen", des écoles de filles. Malgré tout, les parents aisés tiennent aur solutions traditionnelles, les protestants employant une gouvernante ou ufl précepteur si cela leur est possible, les catholiques envoyant leurs filles pour quelques annees chez des religieuses chargées de les instruire et de les éduquer. Plusieurs congrégations se vouent à ce travail, les ursulines, les bénédictines, et une congrégation bien implantée en Àllema8ne du Sud, tes Demoiselles anglaises - "die engtischen Frâulein" - appelées aussi sæurs de Maria Ward ou même parfois "jêsuitesses" - Jesuitinneû - , du fait de leur ressemblance voulue avec la Compagnie de Jésus{. Leurs élèves sont touiours d'un milieu social élevé. Dans les écoles de ces congrégations, l'enseignement donné est de qualité mais d'un niveau intellectuel qui reste peu êtevé, tes religieuses poursuivant essentiellement le but de former des mères de famille, capables de diriger dans un esprit chrétiet leur maisonnée toute entière. I G. Avanzini, Ilistoire de la oédagogie du XVII' siècle à nos iours. Toulouse, 19E1, p. {8, 2 cf. K, Erlilghagen, HaonoYsr, t972,g.34. 3 K. Biedernao,o, Deutschland in lt, Jahrhundert. Leipzig, 1E30, tone ll, p' 1t72. { C. lrgang, Iostitut der enslischen Frauleia Burghauseo. Altotting, 19E3, p. 31.
t5 1.2.2. Ecoles protestantes. La Réforme conaait d'emblée un succès important dans bien des villes d'empire. Les personnes qui ont quitté l'Eglise catholique fondent bientôt des écoles secondaires. Il est peut-être intéressant de s'arrêter au gymflase St. Anna d' Àugsbourg, fondé en 1534, qui reste iusqu'à la fin du XVIII' siècle I'un des êtablissements protestants les plus prestigieur des régions d'Allemagne du Sud. C'est le collège ^ la discipline de fer et ertrêmemeflt religieux, que fréquefltent la plupart des fils issus des classes sociales élevées de !a cité. Certains protestants continuent néanmoins d'employer des précepteurs. Lorsque le collège jésuite ouvre ses portes en 1582, on s'efforce de part et d'autre de créer une bonne atmosphère, en cherchant davantage à se compléter qu'à ouvrir un conflit. Mais les annêes passant, des tensions se font iour du fait d'une certaine compétition ettre les deur écoles. Une des raisons à cela est aussi que St. Anna demande une contribution aux familles alors que les iésuites font cours Sratuitement. La conséquence est que beaucoup de parents protestants envoient leurs fils à St. Salvator, d'autant plus gue les iésuites respectent ce choir d'une façon honnête. Cette situation se prolonge jusqu' à la fin du XVIII' siècle, le climat est acceptable, mais tout de même tendu par moments, du fait des critiques parfois acerbes des uns et des autres. Les iésuites ironisent parfois sur le manque de liberté laissée aur élèves par leurs collègues protestants. Quant au pasteur E. Neumeister, c'est en ces termes qu'il iuge en 1725 la Compagniel : "Le pape n'est pour eux qu'un homme de pailte, doit tout accepter de leur part. (...) Leur'cinquiène væu est l'hypoctisie, ils n'ont aucune conscience. Si l'on eûtreprenait d'autopsier un iêsuite, on te trouverait en lui aucune trace d'une conscience qui appréhende Dieu et les hommes." I B. Hubensteiner, Baverische Geschichæ (Staat uod Volk. Kunst und Kultur), Munchen, tï77, p.27J :"Der Papst isù ihnea nur eil Stohnann und nu8 sich alles voo ihoen gefailen lasseo. (...) Ihr fuafæs Gelubde ist die lleuchelei ohne alles Gevissen. Sotlæ man einen Jesuiteo analoniertn, nao vû(de auch keine Spur des Gevissens, das sicb vor Gott uod Menschen scheuet, io ihn aotreffeo,"
- Page 1 and 2: 4. Univenité deMetz Faculté des L
- Page 3 and 4: Au P. Jean Senger SJ 4
- Page 5 and 6: L'héritage pédagogique du siècle
- Page 7 and 8: i I l, i i; 8 I I I \ preûûent po
- Page 9 and 10: l0 l. uae tradition issue du ltoyen
- Page 11 and 12: t2 et le magistrat des villesl ouvr
- Page 13 and 14: l4 conmence vers la fin du XV' siè
- Page 15 and 16: l6 La Réforme sert de point de dé
- Page 17 and 18: l8 est nécessaire aur fonctions pu
- Page 19 and 20: 20 Muhle ohne Wasser") et réaliste
- Page 21 and 22: 22 I I t \ dès 1626, trois fois pa
- Page 23 and 24: 24 premier devoir de l'éducation e
- Page 25 and 26: I I 26 rapport de visite à 0bersch
- Page 27 and 28: 28 Le XVIII'siècle marque aussi le
- Page 29 and 30: 30 entière pour le commertaire des
- Page 31 and 32: 32 - Première partie - Lr vie soci
- Page 33 and 34: 34 Anvers et Lisbonne, au moment de
- Page 35 and 36: 36 Malgré la présence d'un prince
- Page 37 and 38: 38 ou ecclésiastiques), 103 comté
- Page 39 and 40: 40 1.1.2. Acctoissement au I II'si
- Page 41 and 42: I l,t \ 42 La population des villes
- Page 43 and 44: 44 aur idées philosophiques ou soc
- Page 45 and 46: 46 habitants dans les tranches inf
- Page 47 and 48: 48 de futaine, de coton, de lin, de
- Page 49 and 50: t0 1.2. Les dtversÊs lormes d'ense
- Page 51: ij 52 I I I savant Egino qui a pass
- Page 55 and 56: 37 pratiqUement mot pour mot la mes
- Page 57 and 58: 5e "schulen sind Tempel des Allerhe
- Page 59 and 60: 6l Lorsqu'au XVIll" siècle, les re
- Page 61 and 62: 63 16ll par le cardinat de Bérulle
- Page 63 and 64: ll j .- i , ?r\ t i j vJ / i i \\ w
- Page 65 and 66: 67 Les ursulines se sont installée
- Page 67 and 68: 69 bienveillance la fondation de ce
- Page 69 and 70: 7l 1.3. Les collèges de l70E à 17
- Page 71 and 72: 73 supérieure) regroupe7387 pères
- Page 73 and 74: 75 1.3.2. L'implantatioa der collè
- Page 75 and 76: 77 établissements créés avant m
- Page 77 and 78: 79 c'est sous I'impulsion du pape G
- Page 79 and 80: 8r Germania Superia 1556 Gçmania I
- Page 81 and 82: 83 Munich Ingolstadt Altôtting Lan
- Page 83 and 84: 85 en I'honneur de la réussite de
- Page 85 and 86: 87 Langenmantel, Imhof, Fillinger,
- Page 87 and 88: 89 ouvre en 16lll, et s'agrandit en
- Page 89 and 90: 9l Un premier collège jésuitel es
- Page 91 and 92: e3 Quel est le développement des u
- Page 93 and 94: e5 autres professeurs, qui ne sont
- Page 95 and 96: 97 1.3.3. L'hostilité incessente d
- Page 97 and 98: 99 Parfois, les jésuites prennent
- Page 99 and 100: t0r seulemert huit heures de route.
- Page 101 and 102: 103 Les universités soot quant à
53<br />
s'assurer <strong>de</strong> l'aristocrati européenne autant qu'il est possible, en ouvrant<br />
<strong>de</strong>s collèBesoumis à t'Eglise <strong>de</strong> Romel<br />
Ni lgnace, ni Luther, ni catvin n'auroût vraiment été <strong>de</strong>s<br />
pédagogrles au sens strict, mais à tous les trois, l'histoire aura donné une<br />
influence bien plus étendue qu'à Comenius ou Pestalaui... Tout se passe<br />
comme si l'Etat se désintéressait <strong>de</strong> l'êducatiori et la reléguait aur intéréts<br />
<strong>de</strong>s Eglises, tant qu'il ne peut en tirer une meilleure armée ou une<br />
meilleure industrie en vue d'une richesse et d'une indépendance<br />
économique acctues2. Mais l'Eglise elle-même n'éduque pas l'ensemble <strong>de</strong><br />
la population.<br />
Qu'en est-il <strong>de</strong> I'enseignef,ent donaé aur filles ? lssues du<br />
peuple, elles oût moins <strong>de</strong> chance que les garçons <strong>de</strong> recevoir une<br />
instruction quelconque. Pour les classes élevées <strong>de</strong> la bourgeoisiet <strong>de</strong> la<br />
noblesse, la situation est toute auÛe. Une formation <strong>de</strong> qualité est parfois<br />
donnée par un maître particulier travaillant à domicile puisque les <strong>ry</strong>cles<br />
<strong>de</strong> formation classique leur sont totalement fermés3.<br />
ce n'est que dans la secon<strong>de</strong> moitié du xvlll' siècle que<br />
s'ouvrent à certains endroits <strong>de</strong>s "Mâdchenschulen" ou "Tochterschulen",<br />
<strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> filles. Malgré tout, les parents aisés tiennent aur solutions<br />
traditionnelles, les protestants employant une gouvernante ou ufl<br />
précepteur si cela leur est possible, les catholiques envoyant leurs filles<br />
pour quelques annees chez <strong>de</strong>s religieuses chargées <strong>de</strong> les instruire et <strong>de</strong><br />
les éduquer. Plusieurs congrégations se vouent à ce travail, les ursulines,<br />
les bénédictines, et une congrégation bien implantée en Àllema8ne du Sud,<br />
tes Demoiselles anglaises - "die engtischen Frâulein" - appelées aussi sæurs<br />
<strong>de</strong> Maria Ward ou même parfois "jêsuitesses" - Jesuitinneû<br />
- , du fait <strong>de</strong><br />
leur ressemblance voulue avec la Compagnie <strong>de</strong> Jésus{. Leurs élèves sont<br />
touiours d'un milieu social élevé. Dans les écoles <strong>de</strong> ces congrégations,<br />
l'enseignement donné est <strong>de</strong> qualité mais d'un niveau intellectuel qui reste<br />
peu êtevé, tes religieuses poursuivant essentiellement le but <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s<br />
mères <strong>de</strong> famille, capables <strong>de</strong> diriger dans un esprit chrétiet leur<br />
maisonnée toute entière.<br />
I G. Avanzini, Ilistoire <strong>de</strong> la oédagogie du XVII' siècle à nos iours. Toulouse, 19E1, p. {8,<br />
2 cf. K, Erlilghagen, HaonoYsr, t972,g.34.<br />
3 K. Bie<strong>de</strong>rnao,o, Deutschland in lt, Jahrhun<strong>de</strong>rt. Leipzig, 1E30, tone ll, p' 1t72.<br />
{ C. lrgang, Iostitut <strong>de</strong>r enslischen Frauleia Burghauseo. Altotting, 19E3, p. 31.