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45 renom y oût participé, Johann Holzer, Jakob Zeiler, Martin Knoller ou JoSef Schôpf par eremple. L'element religieur joue en ville un rôle quantitaiivement important dans la vie de tous les jours. La forme de vie qu'oû appelle monastique fait partie le plus naturellement du monde de l'univers social, à côté d'un clergé séculier en général moins instruit. Les divers monastères des villes ont en charge des paroisses, des écoles, soin des pauvres et des malades. Cette présence de l'Eglise et en particulier celle des ordres religieur est ancrée profondémeût dans les mentalités. Enfin, la plus grande partie de la population citadine, qui ne constitue pas cependant le bas de l'échelle sociale, ne possède pas le droit de citoyenneté. Ce sont tous ceur, très nombreur "Biirger" ou "lm/ohner", 15.000 à Bambeigl, 24.000 à Augsbourg, qui d'une manière ou d'une autre ne sont pas indépendants, les domestiques, toute la population qui travaille au service des commerçants, les artisans (les corporationsont devenues des institutions très fermées et les places de "maitres" sott pratiquemett héréditaires), les compagnom, etc... Ces personûes vivent éBalement dans des conditions bien plus modestes que les catégoriesæiales précédentes. Elles doivent aussi travailler davantage. Les salaires moyens bougent peu ou pas du tout entre 1700 et 1760, un maitre charpentier qui gagne journellement 24 kreutzers eû 1700 n'eû gagne pas plus en 17582 (construction du monastère de Bergen à Eichstatt). En ce qui concerne le paiement des impôts, on compte dans la plupart des villes deur-tiers des I fl. Neugebauor, Die Entvicklung deç Bamberger Schulvesens von der Reformatioa bis zur Sa.kularisation. Banberg, 19E2, p. 30, 2 F. Buchner, Kallnunz, 1956, p, 5, Ea 1700, à Neumarkt près de Nurenberg, le salaire journalier d'un conpagûon charpentier est ds 22 treutzors, d'uo apprenti 20, d'un maitre-ûaçoo 22 eo, été, 20 en hiver, d'un conpagno! 20 en été, lE en hiver, d'un nanæuvrp l.[ l'ëtÉ, tZ l'hiver. Une cuisinière gagoe l0 florins, uoe fille do ferne E, le salairo horaire pour eolever des grdvats est d'un kreutzer. 0n pout so faire une idée des prir à partir do quelques erenples de produits, En l726,vn seau de bière vaut2 florins, un grand paia 15 treutzers, uoe livre de viande do bæuf J kroutzsrc, un cochoa de lait Zlkteutzers, uûe carpe d'uoe livre I kreutzers, En 17{E. à Hirschau, un poulet coûûs 15 kr^eutzers, cinq oies I florin et 25 kreueers, uo canard 1{ kreutrers, ure pintade 12 &reutzers, ur veau 6 florins, sir lièvres 2 florios et 2 kreutzers, u chevreau 25 trcuteers, uoe sar^rcisse grillée I trcutzer. Ea 175E à Eichstatt, dir toises de bois à brûler valent 22 florias et 30 kreutzers, uoe denie tranche do sel I florin et 35 treutzetr, 1000 tuiles 5 florins, uae livre de cuivre {8 kreutzers, une livre de fer lJ kreuteers,

46 habitants dans les tranches inférieures. Un bon dixième, I 4 % à Bamberg, ne paient pas d'impôtsl, ce sont les gens très pauvres. Ce sont pratiquement deux mondes totalement différents, fermés l'un à l'autre et que tout sépare, à commencer par la forme de l'habitat, ce qui, daos les villes, est le premier symbole de I'appartenance sociale. Si le Nord de l'Allemagne renonce à l'architectur et aur beaur-arts au sens d'une nécessairexpression en soi, le Sud conserve les symboles et leur sens. Il faut "construire et voir..." D'autre part, le caractère imprimé par les villes libres est réel dans ces régions où les contrastes religieux sont depuis longtemps devenus des contrastes culturels. La guerre de Trente ans n'a été gagnée ni par les protestants ni par les catholiques, mais le Sud, qui avait eu la conduite de la culture allemande reste en retard au XVIII' siècle, pendant que se développent Hambourg, Berlin, Gôttingen, Leipzig ei de nombreuses villes et résidences de l'Allemagne du Nord ou moyenne2. C'est même ainsi qu'un pasteur protestant d'Augsbourg juge les choses en l7J3: "Mit unseren Katholiken ist wenig anzufangen, die meisten bleiben dumm und grob"3. Il est vrai que le rôle de la masse de la population dans la culture de l'époque approche le niveau zêco4. I H. Neugebauer, op. cit., p. 36. 2 La Ho[ande et I'Angleterre proæstraotes sont au XYIII' siècle eo etpaûsion, au cortraile de l'Esgagaet de la Pologoe catholiques (cf. G. Steihausea, Geschichæ der deutschen Kultur. Leipzig, lXJl, p.6771, 3lbid., p.6n. { R. Beoz, Deutsches Barock. Kultur des lt. lahrhundertsStuttgart, 1919, p.21.

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habitants dans les tranches inférieures. Un bon dixième, I 4 % à Bamberg,<br />

ne paient pas d'impôtsl, ce sont les gens très pauvres.<br />

Ce sont pratiquement <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s totalement différents,<br />

fermés l'un à l'autre et que tout sépare, à commencer par la forme <strong>de</strong><br />

l'habitat, ce qui, daos les villes, est le premier symbole <strong>de</strong> I'appartenance<br />

sociale. Si le Nord <strong>de</strong> l'Allemagne renonce à l'architectur et aur beaur-arts<br />

au sens d'une nécessairexpression en soi, le Sud conserve les symboles et<br />

leur sens. Il faut "construire et voir..." D'autre part, le caractère imprimé<br />

par les villes libres est réel dans ces régions où les contrastes religieux sont<br />

<strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s contrastes culturels. La guerre <strong>de</strong> Trente<br />

ans n'a été gagnée ni par les protestants ni par les catholiques, mais le Sud,<br />

qui avait eu la conduite <strong>de</strong> la culture alleman<strong>de</strong> reste en retard au XVIII'<br />

siècle, pendant que se développent Hambourg, Berlin, Gôttingen, Leipzig ei<br />

<strong>de</strong> nombreuses villes et rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l'Allemagne du Nord ou moyenne2.<br />

C'est même ainsi qu'un pasteur protestant d'Augsbourg juge les choses en<br />

l7J3: "Mit unseren Katholiken ist wenig anzufangen, die meisten bleiben<br />

dumm und grob"3. Il est vrai que le rôle <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> la population dans<br />

la culture <strong>de</strong> l'époque approche le niveau zêco4.<br />

I H. Neugebauer, op. cit., p. 36.<br />

2 La Ho[an<strong>de</strong> et I'Angleterre proæstraotes sont au XYIII' siècle eo etpaûsion, au<br />

cortraile <strong>de</strong> l'Esgagaet <strong>de</strong> la Pologoe catholiques (cf. G. Steihausea, Geschichæ <strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong>utschen Kultur. Leipzig, lXJl, p.6771,<br />

3lbid., p.6n.<br />

{ R. Beoz, Deutsches Barock. Kultur <strong>de</strong>s lt. lahrhun<strong>de</strong>rtsStuttgart, 1919, p.21.

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