l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

docnum.univ.lorraine.fr
from docnum.univ.lorraine.fr More from this publisher
29.12.2013 Views

29 0n manque à la fois d'écoles et de maitres. Beaucoup d'enfants apprennent néanmoins à lire et écrire : le nombre de calendriers verdus dans la seqcnde noitié du TVIII' siècle est en forte augmentationl. La plupart du tenps, les maitres sont les sacristains des villages2, recrutés et formés par les prêtres ou les pasteurs, ou des ermites dans les pays du Sud - fort appréciés au demeurant3 -. Il arrive aussi que les nobles - dont certains vivent à peu près comme les paysans, Eêne si d'autres sont plus cultivés - rétribuent le maître d'école qui travaille sur leurs terres{. Avec le temps, la mentalité des campagnes évolue, les élèves sont traités d'une manière ptus constructive et positive. Le pays de Bade promulgue en 1778 une loi interdisant la tyrannie qui est de règle dans beaucoup d'écoles, où l'on fait s'agenouiller lei enfants sur des morceaux de bois pointus. Rien n'est prévu pour les meilleurs éléments, qui vont alors poursuivre leurs études à la ville voisine. Mais cela reste assez rare. Les conflits de toutes sortes et, au XVII' siècle, la guerre de Trente ans n'avaieût rien fait pour arranger les choses. L'argent a longtemps manqué dans les cpmmunes villageoises pour payer le salaire des maitres. C'était de plus en plus l'affaire du prince, d'autant que certaines régions ne sortaient pas de leur pauvreté. Dans l'évéché d'Eichstatt, les toits en chaume5 ne sont pas rares (bien des églises reconstruites au XIX' siècle remplacent des édifices à toits de paille). L'université est une institutioa qui subit elle aussi quelques transformations. La situation avait été marquée iadis par un certain manque de pédagogie de la part des professeurs. Parfois ercore, ils favaillent sans beaucoup de sérieur. Des étudiants de Vittenberg se plaignent ainsi d'un professeur de théologie qui prend en t740 une année I Y. Bruford, Die gesellschaftlichen Grundlaglrn der Goethezeit. Frankfurt a. M,, 1936, p.t23. 2 K. Volf, Das Iandshuter Gynnasiun von soinen AnfâÊgen bis zur Aufhebung des lesuiùenordens (in : Verhandlungen des historischen Vereins fur Niederbayern, Bd, 62, S. 1-17E, Landshut,1929), p,2). 3 K, Kehrbach, Terts und Forschungen zur Geschichùe der Erziehuns und des Unterrichts in den Landern deutscher Zunge. Borlin, lfil, p. j2. { Y. Bruford, Die sesellschaftlichen Grundlaren der Goethezeit, Frantfurt a. M., 1936, e.123. 5 F. Buchner, Schulgeschichte des Bistuns Eichsta$. (altm{tq2, 19J6, g.2.

30 entière pour le commertaire des neuf premiers chapitres d'Isaiê|. Le cours en latin, la plupart du temps dicté, est souveat sec et ennuyeux, si bien que les étudiants fortunés envoient quelquefois l'un de leurs domestiques s'asseoir à leur place sur les bancs des facultés. Cela dit, quelques changements surgisseût ça et là. Des cours de philologie sont parfois organisés, on approfondit, on donne un esprit nouveau aur sciences classiques. Certaines universités sont plus réputées que d'autres pour leur ouverture d'esprit. A Halle et Gôttingen, deur établissements nouvellement fondés, on se spécialis en sciences de la nature, en droit civil, en histoire, en statistiques trois disciplines politiques2. A léna, on met en place une sorte d'étude positive de la théologie3. L'allemand, langue maternelle, est de plus en plus estimé, on s'en sert pour les erposés libres, non dictés depuis la chaire. Il faudra maintenant étudier dans les détails la place et le rôle des jésuites dans ce vaste ensemble. Leurs universités restent très traditionnelles, et pas seulement en Bavière, on refuse par exeÉple la théologie positive à Mayence. Les collèges secondaires, fort nombreut, rassemblent en Allemagne du Sud près de la moitié des effectifs scolarisés, dans des êtablissements parfois de grande taille : Munich{ compte plus de 1000 élèves au début du siècleJ. La pédagogie des jésuites ne se trouve influencée ni par les recherches différentes du mouvement piétiste, ni même par aucun des penseurs de l'idéal éducatif éclairê brièvement caractérisés plus haut... Il faut préciser cependant que la Compagnie est suppriméen 1773 aiors que la plupart commencent à travailler et poursuivent leur action jusqu'à ta fin de leur vie au début du siècle suivaot. En Àllemagne du Sud, le taux des analphabètes tombe pendant le XVIII' siècle de plus de 80 s à moins de 5016. Le résultat est significatif de l'évolution qui s'opère... non dans le sens de ce que l'on poumait appeler une progression décisive de I K. Biedernann, Deutschland in 18. tahrhundert. Leipzig. 18t0, ùome II, p. {91. 2 tUio., tone IIl, p. lll9. 3 lbid., tone II, p.{90. { B. Duhr, Geschichte der Jesuiùsn in den Làûdern deutscher Zunre. Munchen, 192E, tome IV, p. 140. 5Iæ collège de Clernont à Paris, devenu le lycée Louis-le-Grand, eû conpts environ 2t00 à !a nêne ôpoque. 6 V. Barner. Lessins. ein Arbeitsbuch fur den liùeratur-geschichtlichen Unterricht. Mttnchen, t977, p.l7 et K. Biedermana, Doutschland im lE. Iahrhundert, Leipz;ig, 18t0, tone II, p.985,

30<br />

entière pour le commertaire <strong>de</strong>s neuf premiers chapitres d'Isaiê|. Le cours<br />

en latin, la plupart du temps dicté, est souveat sec et ennuyeux, si bien que<br />

les étudiants fortunés envoient quelquefois l'un <strong>de</strong> leurs domestiques<br />

s'asseoir à leur place sur les bancs <strong>de</strong>s facultés.<br />

Cela dit, quelques changements surgisseût ça et là. Des cours<br />

<strong>de</strong> philologie sont parfois organisés, on approfondit, on donne un esprit<br />

nouveau aur sciences classiques. Certaines universités sont plus réputées<br />

que d'autres pour leur ouverture d'esprit. A Halle et Gôttingen, <strong>de</strong>ur<br />

établissements nouvellement fondés, on se spécialis en sciences <strong>de</strong> la<br />

nature, en droit civil, en histoire, en statistiques trois disciplines<br />

politiques2. A léna, on met en place une sorte d'étu<strong>de</strong> positive <strong>de</strong> la<br />

théologie3. L'allemand, langue maternelle, est <strong>de</strong> plus en plus estimé, on<br />

s'en sert pour les erposés libres, non dictés <strong>de</strong>puis la chaire.<br />

Il faudra maintenant étudier dans les détails la place et le<br />

rôle <strong>de</strong>s jésuites dans ce vaste ensemble. Leurs universités restent très<br />

traditionnelles, et pas seulement en Bavière, on refuse par exeÉple la<br />

théologie positive à Mayence. Les collèges secondaires, fort nombreut,<br />

rassemblent en Allemagne du Sud près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s effectifs scolarisés,<br />

dans <strong>de</strong>s êtablissements parfois <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille : Munich{ compte plus <strong>de</strong><br />

1000 élèves au début du siècleJ.<br />

La pédagogie <strong>de</strong>s jésuites ne se trouve influencée ni par les<br />

recherches différentes du mouvement piétiste, ni même par aucun <strong>de</strong>s<br />

penseurs <strong>de</strong> l'idéal éducatif éclairê brièvement caractérisés plus haut... Il<br />

faut préciser cependant que la Compagnie est suppriméen 1773 aiors que<br />

la plupart commencent à travailler et poursuivent leur action jusqu'à ta fin<br />

<strong>de</strong> leur vie au début du siècle suivaot. En Àllemagne du Sud, le taux <strong>de</strong>s<br />

analphabètes tombe pendant le XVIII' siècle <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 80 s à moins <strong>de</strong><br />

5016. Le résultat est significatif <strong>de</strong> l'évolution qui s'opère... non dans le<br />

sens <strong>de</strong> ce que l'on poumait appeler une progression décisive <strong>de</strong><br />

I K. Bie<strong>de</strong>rnann, Deutschland in 18. tahrhun<strong>de</strong>rt. Leipzig. 18t0, ùome II, p. {91.<br />

2 tUio., tone IIl, p. lll9.<br />

3 lbid., tone II, p.{90.<br />

{ B. Duhr, Geschichte <strong>de</strong>r Jesuiùsn in <strong>de</strong>n Làû<strong>de</strong>rn <strong>de</strong>utscher Zunre. Munchen, 192E,<br />

tome IV, p. 140.<br />

5Iæ collège <strong>de</strong> Clernont à Paris, <strong>de</strong>venu le lycée Louis-le-Grand, eû conpts environ<br />

2t00 à !a nêne ôpoque.<br />

6 V. Barner. Lessins. ein Arbeitsbuch fur <strong>de</strong>n liùeratur-geschichtlichen Unterricht.<br />

Mttnchen, t977, p.l7 et K. Bie<strong>de</strong>rmana, Doutschland im lE. Iahrhun<strong>de</strong>rt, Leipz;ig,<br />

18t0, tone II, p.985,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!