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287 Il esr certain que iout contribue a donner au XVIII'siecle une nole aristocratique a ces manifestations, pensées d'ailleurs pour les categrrries sociales les plus hautes. En 1728, ÙIarie-Therèse et FranÇois de Lorraine assisrent à une piece de plus de deux heures à Graz. "Urbis et orbis Romani homogium caesari 0ctoviano Augusto patriae patri praestitum", pour laquelle elle reçoit un programme eû allemand, lui en latint. Habituellement, les femmes n'assistaient pas, contrairement à ce qui se passait en France, aux mêmes représentatioûs que les honmes?. L'obsracle linguistique v etait ègaiement pour quelque chose. Meme si Jakoh Bidermann s'apercoit deja des inconvenients de l'emploi esclusif du latin - il va lui-meme iusqu'a rassembler des chansons populaires allemandes en les publiant sous le titre Ce "Himmelselocklein" -. il se consacre tout de même esclusivement à une grande predicarion sous forme de pieces latines celebrant le triomphe Ce la majesté et de I amour de Diei.r, Cette manière de laire, qui porte en elle le souci très barcque et suriour très aristocratique de la représentation esl peu a peu depasse au XVIII'siecle, Goethe le fait d'ailleurs dire a son \l ilhelm tr'lerster. Les intellectuels de I epoque efJrouvent par'fois quelques rericences face au théâtre jésuite, qui ne se préoccupe guere de !a regle des trois unires cle rernps. de lieu et cl action de la tragedie francaise. Il n est au IVill'siecle que le pere lgnaz \ïeirenaueri t1709-lTS3idEichstatt - il se réclame out'ertemen', de Corneille -, et le pere FranZ Neumalrrr ii(.97- 17651, professeur à t{unich, ou l'on joue ses (euvres entre 1731 er i7ic1, qui militent pour une obser\:ance stricte de la regle. etrémivent des tertes sc.ion ce principe en trois ou cinq actes. Iieuma','r ecrit uil traite "iCea Poeseos', des fins et no-veûs de la poesie. Chez les deus homtnes, les te-ries - en vers ou prose ryrhmée un peu ptus libre - sont emprunts d'un relatit' moralisme5. Un autre pere, quoiqu'attache au latin, considere Coraeille corllme I'un de ses naitres, cest Anton claus tl69l-1754), professeur a Ingolsradt, Fribourg-en-Brisgau, Straubing et Munich. Comme Corneilie, I F v. I,:rones Geschichæ der [arl Franzens-tlniversitar in Graz , Graz t$$6 p 57 2 E. Bo)'sse. Le thêàtre dds iesuites, Paris, 1350, p. SÛ. 3 1M ltalentin,La diffusion de Corneill en Allesraene au I\:lll' siecle a travers les poetiques iesuites lin :Arcadia? l')-2 H 2-1. p l7l-19')1, p l')l { Ibid p lS5 5 ct luia. p tss et 197

288 recherche un stvle simple, clair, qui doive frapper I'esprit, et fait de la regle des trois unites une nêcessite. Les tragédies qu'il écrit mettent en valeur une purification des passions par le double moyen de la crainte et de la pitié!. ùlais l'immense majorité des jésuites dramaturgesuivent plutôt l'ancienne maniere de faire, defendue par le père F. LanB dans un livret sur la dramaturgie paru en t727, dans lequel il écarte I'idée de la règle des trois unites. La scène des collèges ioue bien sùr un rôle dans la vie culturelle des cites - une certaine influence du théâtre jesuite se distingue même chez Gryphius ou J. van den Vondel, chez Corneillen France, dans le rheàtre populaire des regions d'Allemagne du Sud...- à côte des théâtres qu'oû appelle de cour, puis des théâtres municipaux dont le nombre augmerrte au XVIII" siecle. en même temps que les scènes ambulantes disparaissent presque entierement ou deviennent semi-ambulantes. Munich inauguren 1767 soû nouveau théâtre, ce sera bientÔt le tour de Vienne. Les scènes s'ouvrent plus rarenent au burlesque populaire ou aux improvisations d antant. La representation elle-mêmest I'objet de soins plus detailles. cela prepare le regne de l'opéra à partir des années 1760 en Àllemagne du Sudl. De plus en plus, le latin de la seconde moitié du siècle s'impregne du r;*'thme, des tournures et des accents de La langue allemande. Apres la suppression de I'ordre en 1773, certains peres continuent de composer des pièces à l'usage des êcoles. 0n joue aussi a Amberg en 1776 "Jg-phte." du père lllichael Hering, et en l78l "Der Seinberq des Nabaorh" du pere H. Refer. devenu professeur d'art poétique a l'universtte, \ I lbid , p. 179 er 180 2Ii. Biedermano. Deutschlaod im lS. lahrhuodert, Leipzig, lE8tJ, tome II, p. 1127.

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Il esr certain que iout contribue a donner au XVIII'siecle une nole<br />

aristocratique a ces manifestations, pensées d'ailleurs pour les categrrries<br />

sociales les plus hautes. En 1728, ÙIarie-Therèse et FranÇois <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong><br />

assisrent à une piece <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures à Graz. "Urbis et orbis Romani<br />

homogium caesari 0ctoviano Augusto patriae patri praestitum", pour<br />

laquelle elle reçoit un programme eû allemand, lui en latint.<br />

Habituellement, les femmes n'assistaient pas, contrairement à ce qui se<br />

passait en France, aux mêmes représentatioûs que les honmes?. L'obsracle<br />

linguistique v etait ègaiement pour quelque chose.<br />

Meme si Jakoh Bi<strong>de</strong>rmann s'apercoit <strong>de</strong>ja <strong>de</strong>s inconvenients<br />

<strong>de</strong> l'emploi esclusif du latin - il va lui-meme iusqu'a rassembler <strong>de</strong>s<br />

chansons populaires alleman<strong>de</strong>s en les publiant sous le titre Ce<br />

"Himmelselocklein" -. il se consacre tout <strong>de</strong> même esclusivement à une<br />

gran<strong>de</strong> predicarion sous forme <strong>de</strong> pieces latines celebrant le triomphe Ce la<br />

majesté et <strong>de</strong> I amour <strong>de</strong> Diei.r, Cette manière <strong>de</strong> laire, qui porte en elle le<br />

souci très barcque et suriour très aristocratique <strong>de</strong> la représentation esl<br />

peu a peu <strong>de</strong>passe au XVIII'siecle, Goethe le fait d'ailleurs dire a son<br />

\l ilhelm tr'lerster.<br />

Les intellectuels <strong>de</strong> I epoque efJrouvent par'fois quelques<br />

rericences face au théâtre jésuite, qui ne se préoccupe guere <strong>de</strong> !a regle <strong>de</strong>s<br />

trois unires cle rernps. <strong>de</strong> lieu et cl action <strong>de</strong> la tragedie francaise. Il n est au<br />

IVill'siecle que le pere lgnaz \ïeirenaueri t1709-lTS3idEichstatt - il se<br />

réclame out'ertemen', <strong>de</strong> Corneille -, et le pere FranZ Neumalrrr ii(.97-<br />

17651, professeur à t{unich, ou l'on joue ses (euvres entre 1731 er i7ic1,<br />

qui militent pour une obser\:ance stricte <strong>de</strong> la regle. etrémivent <strong>de</strong>s tertes<br />

sc.ion ce principe en trois ou cinq actes. Iieuma','r ecrit uil traite "iCea<br />

Poeseos', <strong>de</strong>s fins et no-veûs <strong>de</strong> la poesie. Chez les <strong>de</strong>us homtnes, les te-ries<br />

- en vers ou prose <strong>ry</strong>rhmée un peu ptus libre - sont emprunts d'un relatit'<br />

moralisme5.<br />

Un autre pere, quoiqu'attache au latin, consi<strong>de</strong>re Coraeille<br />

corllme I'un <strong>de</strong> ses naitres, cest Anton claus tl69l-1754), professeur a<br />

Ingolsradt, Fribourg-en-Brisgau, Straubing et Munich. Comme Corneilie,<br />

I F v. I,:rones Geschichæ <strong>de</strong>r [arl Franzens-tlniversitar in Graz , Graz t$$6 p 57<br />

2 E. Bo)'sse. Le thêàtre dds iesuites, Paris, 1350, p. SÛ.<br />

3 1M ltalentin,La diffusion <strong>de</strong> Corneill en Allesraene au I\:lll' siecle a travers les<br />

poetiques iesuites lin :Arcadia? l')-2 H 2-1. p l7l-19')1, p l')l<br />

{ Ibid p lS5<br />

5 ct luia. p tss et 197

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