l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

ibliothèques se trouvantoujours, dans les villes catholiques du Sud, dans
des maisons religieuses, chez les franciscains à Schwâbisch Gmund, chez les
benédioins à Ehingenl, dans les couvents des villes, chez les jésuites... au
contraire du Nord protestant, où la gestion en revenait aur municipalités.
Leur fonds est d'une grande diversite : on v trouve des
livres de théologie dogmatique, d'exegese, les Peres de l'Eglise, les
decrétales,
casuistes, les herésies, la littérature de l'humanisme, de la
poésie, des livres d'histoire, de sciences physiques et naturelles, des
manuscrits enfin, que des pères ont rapporté de Chine, du Japon... Le retour
episodique des missionnaires dans les collèges fait de ces derniers des
personnages rêellement vénerés des élèves, chez qui ils suscitent des
vocations religieuses, mais aussi des vocations de marins et d'explorateurs.
L'inrroduction d'une certaine forme de geographie des pays lointains au
XVIII' sièclest er partie - et tout naturellement - due à leur influence. Il
en va de meme pour les pièces de thêâtre empreintes d'erotisme, un
exotisme d'ailleurs apprécié du baroquet qui devient à la mode. Bien des
abbaves décorent tel ou tel de leurs salons dans le style de pays lointains2.
L'idée de la transmission des connaissances reste quant à
elle tout à fait traditionnelle au XVIII'siècle, basée chez les jésuitesur
l'enseignement des langues anciennes. Contrairement aux ecoles
protestantes où grec et latin sont d'importance égale, le latin a chez les
jésuites davantage de poids depuis la fin du XVII" siècle, et la tendancest
alors de délaisser de plus en plus la langue grecqueS. 0n n'a aucuûe
hesitation à faire étudier le latin comme une langue vivanie, mëme si les
raisons utilitaires n'en sont finalement que secondaires. L'éducation
humaniste se propose un but autre, ofl peut dire plus éleve, iire les auteurs
dans le terte et savoir les apprécier. L'autre but à atteindre est l'éloquence
latine. Il faut tout de même rappeler qu'une partie non negligeable des
erudits et de ce qu'on appelle les élites continue iusque dans les années
1750 de s'exprimer en latinr.
I It y avait deur prieurés bénédictios à Ehiogen, l'uo de Zviefalten, I'autre de
Fibliagen.
2 Enal en est un exenple assez renarquable
3 Cf. l. Aign, Geschichtæ des Gvmnasiums Passau. Passau, 1962, p.43.
{ Cf. J.M. Valentin, La diffusion de Coraeille en Allenagne au XVIII' siècle à travers
les poeilques iesuites (i;o: Arcadla,T,1972,H.2-3, p, l7l-199), p.172.