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23t Les jêsuites conçoivent l'éducation comme uoe vle en commuûauté basée sur la confiance. La maxime du prefet dans les collèges est :"omnia videre, multa dissimulare, pauca punire", "voir tout, dissimuler beaucoup, punir peu". Malgré la surveillance, c'est donner une grande place a La patience et a la bienveillance. Seion les principes ignacrens, les educateurs et les préfets donnent beaucoup d'eux-memes clans leur travail, 0n peut rapprocher des trois væux religieur ces trois choses que les éleves doivent apprendre : travailler, prier, obéir. I! ne s'agit pas cependant de contraindre, mais de persuader du bien-fondê des prescriptions. Le père Anron Davidl insiste selon la vieilie tradition jesuite, sur l'attention a porter â chacun, de maniêre a percevoir par exemple si un élève qui s'avère difficile ne souffre pas intérieurem.enr d'un eventuel échec en classe ou de son caractere qu'il n'arriverait pas a maitriser, de son corps qu'il n'accepterait pas. Ce sont là des eléments d'une pedagogie três moderne. Les moyens que se donnent les jesuites pour la formatrcn du caractere de leurs éleve sont de trois ordres : L Avoir au collège un esprit profondément religieur, qui aide à travailler beaucoup. Pour arriver à cela, on ne devra pas prêter arteûtion a ce que les éleves ou les parents pourraient dire, mais seulenent a ce qu'ordonne une plus grande gloire de Dieu.0n enseignera l'amour du Christ et les vertus que saint lgnace considere comme primordiales chez l"'homo perfectus christianus", le chrétien "parfait": l'application dans le travail. la sinplicité, I'obéissance, la piéte et la puretê des mæurs. 0n modifie en classe les textes des classiques, Ce n'esr pas considéré conme malhonnête : on le fait en vue d'un but plus noble. Durkheim note à ce sujet : "Le but des jésuites était que leurs élèves ne parlent Brec ou latin que pour la forme. car ils modifiaient le monde antique en toute bonne conscience, enlevant à ce monde latin ou grec dans lequel ils faisaient vivre apparemment leurs élèves, tout ce qu'il possédait de véritablement latin ou grec."Z I Prefet du coltège "stella Matutina" à Feldkirch daos les annees lgl0 2 E. Durthein, Education et sociologie. Paris, l%8, p.62,
232 Il esr arrivê aussi que les jesuites Betamorphosent des figures historiques en modèles de vertu, un peu comme on l'avait deia fait avec Charlemagne, et transforment la réatitê de l'Àntiquité en un instrument d'éducation chrétienne. 2. Les pères insistent aussi sur le principe d'une autorite paternellentre préfets et éleves. L'autorite doit être semblable à celle de Dieu, à qui tous doivent obêir. Chez le préfet, la douceur et la fermeté s'allient de telle façon qu'il puisse être autant aimé que craint. Les sentiments, peu a peu, doivent remplacer la crainte des sanctions. il est important egalement que les éducateursoient unis entre eux. Le pere Laurentano écrivait dêjà en ce sensl : "Si un élève vient se plaindre chez le recteur et que celui ci remarque qu'en fait, le préfet a eu tort, qu'il ne le montre pas, ni en paroles, ni d'une autre maniere, mais qu'il s'efforce de défendre le préfet et de rendre t'élève attentif sur son mauvais comportement de la façon qui convient. Que le recteur ne blâme jamais un confrere en presence d'un élève s'il ne veut pas que tout s'écroule parce qu'il a agi contre I'autorité des confrères et donné trop de crédit aur elèves." 3. Enfin, les pères doivent s'occuper de la méme manière de chaque éleve individuellement. L'important est de pouvorr contrôler le développement de chacun, de pouvoir l'aider dans l'apprentissage de sa liberté malgrê les nécessités imposêes par le grand nombre. La mise en place du règlement oblige à une discipline extérieure. Aider à ce que chaque individu se soumette a l'esprit de ces règles, c'est eduquer a une discipline intérieure. même s'il faut parfois sanctionner. L'éducation doit mener par là à la vraie libertè. La Compagnie de Jésus insiste egalement sur la valeur de la charité. Chaque éleve connait cette prière, devenue populaire, de saint Ignace : "seigneur, apprends-moi à être généreur, à te servir conme tu le mérites, à donoer sans compter, à combattre sans souci les blessures, à travailler sans chercher le repos, à ma dépenser sans attendre d'autre recom,pense que celle de savoir que je fais ta sainte volonté !" Iahrhunderts, Freiburg i.8., 1940, p.174.
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Iahrhun<strong>de</strong>rts, Freiburg i.8., 1940, p.174.