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2t réalités éternelles en le retirant du monde, et la nouvelle, qui eralte la raiso'n humaine, et fait advenir le Royaumen établissant ce monde. C'est aussi l'époque où les artistes construisent sur du neuf (Jakob Bôhme, Angelus Silesius...). Johann Sebastian Bach (168j-1750) n'a connu aucune partition, aucune note, peut-être même pas le nomt de Heinrich Schûtz ( 1585- 1672), pourtant le plus grand compositeur allemand iusqu'alors. La vie littéraire se développe bien, parallèlement au marché littéraire naissant2. Les habitudes des libraires changent, on investit davantage dans les livres, parfois sous forme de souscriptions3. Le tableau suivant{ permet de mesurer l'évolution du nombre des nouvetles parutions à trois moments du XVIII' siècle, selon les secteurs : Parutions nouvelles 1700 1750 t77t Théologie Philosophie Histoire Droit Médecine Musique Poesie 42t 374 197 346 156 208 84 104 te r04 34 48 27 il3 376 64J 307 tt7 t23 53 27l Pour mieur situer les choses, on peut préciser que Klopstoclc publie les trois premiers chants du "Mgssiag" en 1748, puis l'ensemble de l'æuvren 1755, que Lessing publie "Minna v. Barnhelm" en 1767,',E&ilie Galotti" en 1772, et que l"'urfaust" de Go€the date des années 1773-l7zj5. La bibliothèque de l'université de Gôttingep6, fondé en 1734, possèden 166160.000 livresT. C,omment ne pas citer enfin les revues en plein essor. La "Magdeburgische privilegirte Zeitung" parait sur quatre pages in quarto I R. Beaz, Deutsches Barock. Kultur des 18. Jahrhunderts. su&gart, l9{9, p. s. 2 F. Panlsen, Geschichte des celehrten Untrerrichts. Leigzig,l9l9, p. 600 et T. .Barner, 1'EinS. ein Arbeiæbuch fur deo literaur-oeschichtlicLen Unærricht. Munchen, 1977,9.69. I W. narner, Le$tinr. ein Arbeitsbuch fur den liûeratur-geschichtlichen Mûnchso, 1977,p.6g. Untemicht, { cf. Ibid., p.7{. 1n.m Boor, Geschichæ der deutschen Liæratur. Muochea, tg6l-lg15,ùone vI, p. {ll. 6 0Ù professôurs et étudiants possèdent chacun deur perruquæ au noins (il êtait deveau iacoogru de se présenùer aur cours sans la poræi...). 7 G. Meiahardt, Die Uoivensitat Gottiagen, Gottingei ,lg74, g.Zl.

22 I I t \ dès 1626, trois fois par semaine - les mardis, jeudis et samedis -1. Très tôt, oû a consciencc de travailler pour le bon goût et la promotion de la Uttérature. Un membre de la société littéraire de Magdebourg s'erprime ainsi : "wo ein deutsches wort das selbe bestimmt sagte, was das lateinische audrûckte, gebrauchte ich das erste"2. suivant les conclusions des recherches de copernic, de Kepler et de Galilée, on ac.cepte la réalité de I'univers, on essaie de redécuuvrir le monde par la mathématique, la mesure. L'individualité de chacun devient plus fondamentale. La fameuse "libertas philosophandi" afflue sur l'université où l'on cramence à parler sa langue maternelle. Justus Môser met en valeur le sens de la liberté de l'homme à partir des deur natures - individuelle et sociale - qu'il distingue en lui. L'uniformité ne serait qu'ut appauvrissement, la liberté les enrichit3. Le piétisme quant à lui va jusqu'à s'opposer à la loi du protestaûtisme pur et dura. Il préfère aux thèses de Ia théologie dogmatique le "sentiment" religieur ou I'acte moral, et s'inscrit dans ce mouvement plus général où l'attention portée à la nature humaine conduit à une religion, une morale et un droit plus naturels, basé sur le sens du progrès et l'optimisme. Le savoir est destine à transmettre la vertu et par là, acquiert Ia capacité de rendre heureux. Il nait une nouvelle harmonie entre le monde, l'homme et Dieu, où la raison vivante ordonne la création5. Comme au premier jour, on tire du chaos le cosmos (c'est un peu le sens des æuvres de Leibniz, Gottsched, Balthasar Neumann, Schlûter à Berlin, poppelmann à lhesde, de Hândel...). Avec le temps, l'ici-bas pread uûe telle importance que l'audelà perd un peu de son sens et de son contenu6. Les lumieres semblent triompher "officiellemetrt" en Allemagne du Nord lorsque paraît le zz iuillet 1740 le rescrit qui sous-entend l'égatité des religions entre elles : "Die Religionen mtissen alle toleriert werden, und muB der Fiscal nur das l_W. Kavera,u, Cplturbilder aus den Zeitalter der Auftlarung (Bd. I : Aus Magdeburgs Vergangenheit), Halle, ltE6, p. 3. 2 lbid., p. 31. 3 H. worf, Die Yeltanscha.uung der deutschen Aufklarunr. Munchen, 1g49, p.276. { G. Fricke und M. Schreiber, Geschichtc der deutschen Literatur. Paderboro , 1974, p. E6. J lbid., p. lg. 6 lbid, p. g6,

2t<br />

réalités éternelles en le retirant du mon<strong>de</strong>, et la nouvelle, qui eralte la<br />

raiso'n humaine, et fait advenir le Royaumen établissant ce mon<strong>de</strong>.<br />

C'est aussi l'époque où les artistes construisent sur du neuf<br />

(Jakob Bôhme, Angelus Silesius...). Johann Sebastian Bach (168j-1750) n'a<br />

connu aucune partition, aucune note, peut-être même pas le nomt <strong>de</strong><br />

Heinrich Schûtz ( 1585- 1672), pourtant le plus grand compositeur allemand<br />

iusqu'alors. La vie littéraire se développe bien, parallèlement au marché<br />

littéraire naissant2. Les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s libraires changent, on investit<br />

davantage dans les livres, parfois sous forme <strong>de</strong> souscriptions3. Le tableau<br />

suivant{ permet <strong>de</strong> mesurer l'évolution du nombre <strong>de</strong>s nouvetles parutions<br />

à trois moments du XVIII' siècle, selon les secteurs :<br />

Parutions nouvelles<br />

1700 1750 t77t<br />

Théologie<br />

Philosophie<br />

Histoire<br />

Droit<br />

Mé<strong>de</strong>cine<br />

Musique<br />

Poesie<br />

42t 374<br />

197 346<br />

156 208<br />

84 104<br />

te<br />

r04<br />

34 48<br />

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376<br />

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tt7<br />

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53<br />

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Pour mieur situer les choses, on peut préciser que Klopstoclc<br />

publie les trois premiers chants du "Mgssiag" en 1748, puis l'ensemble <strong>de</strong><br />

l'æuvren 1755, que Lessing publie "Minna v. Barnhelm" en 1767,',E&ilie<br />

Galotti" en 1772, et que l"'urfaust" <strong>de</strong> Go€the date <strong>de</strong>s années 1773-l7zj5.<br />

La bibliothèque <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Gôttingep6, fondé en 1734, possè<strong>de</strong>n<br />

166160.000<br />

livresT. C,omment ne pas citer enfin les revues en plein essor.<br />

La "Mag<strong>de</strong>burgische privilegirte Zeitung" parait sur quatre pages in quarto<br />

I R. Beaz, Deutsches Barock. Kultur <strong>de</strong>s 18. Jahrhun<strong>de</strong>rts. su&gart, l9{9, p. s.<br />

2 F. Panlsen, Geschichte <strong>de</strong>s celehrten Untrerrichts. Leigzig,l9l9, p. 600 et T. .Barner,<br />

1'EinS. ein Arbeiæbuch fur <strong>de</strong>o literaur-oeschichtlicLen Unærricht. Munchen,<br />

1977,9.69.<br />

I W. narner, Le$tinr. ein Arbeitsbuch fur <strong>de</strong>n liûeratur-geschichtlichen<br />

Mûnchso, 1977,p.6g.<br />

Untemicht,<br />

{ cf. Ibid., p.7{.<br />

1n.m Boor, Geschichæ <strong>de</strong>r <strong>de</strong>utschen Liæratur. Muochea, tg6l-lg15,ùone vI, p. {ll.<br />

6 0Ù professôurs et étudiants possè<strong>de</strong>nt chacun <strong>de</strong>ur perruquæ au noins (il êtait<br />

<strong>de</strong>veau iacoogru <strong>de</strong> se présenùer aur cours sans la poræi...).<br />

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