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182 place centrale car ils font percevoir la vocation chrêtienne au plus profond, celle d'honmes appelés à une réelle sainteté. lI y a là une mystique de l'action : on apprend â aimer ce qui est à fairel. Le jésuite a son monde intérieur, mais alors que le bénédictin voit dans le Christ le Dieu digne d'être adoré, que la liturgie le place loin du monde, semblable aux anges devant le roi de l'univers, et servant la gloire de l'agneau couronné, le jesuite voit dans le Christ le vainqueur de ce monde, il se bat pour la gloire du père, pour faire sa volonté, partout il en témoigne dans un esprit de service qui le conduit au dépouillement2. La Eràce efficace vient se joindre à la volonte, à la libertè aurait dit à son époque saint Augustin. 0n remarquera cependant que les contours et la place du libre arbitre restent mal définis par le concile de Trente. Le debat théologique du jansenisme trouve !a er partie ses origines... Il apparaît en effet assez nettement maintenant, que le jansenisme était inévitable, en germe dans les décrers et les silences du concile3. La spiritualité ignacienne se caractérise aussi par la mise en pratique dans le quotidien de l'erisrence que I'individu jouir fondamentalement de la liberté de choix. Par opposition à la position protestante refusant à l'homme La possibilité de "faire" son salut, les jésuites repreûneût les principes de la contre-rêforme. L'homme a été sauvé par le Christ alors qu'il ne le méritait pas, il doit en remercier Dieu et Elener une vie digne de sa nouvelle condition. C'estout ce qu'exprime le baroque, dont l'extension dans le centre de l'Europe doit beaucoup a la Compagnie. Pour les élèves, cela signifie que l'on essaie de développer chez eux toutes les aptitudes de l'être humain, puisque "tout l'honme" est bon par nature. Corps et esprit ont acquis une dignité fondamentale, dès lors que le chrétien se reconnait enfant d'un Dieu qui a promis la vie dans l'éternité. Les activités de loisirs ne méprisent pas le corps. Les sports et les jeux sont uême favorisés. Quant aux étucles, elles doivenr mener à la Vériteq. I P. Lippert, Zur Pwchologie des Iesuiteoordens, Hempten, Lqn,p.12. 2 raia., p.zz. 3 ;, Delumeau, Le catholicismenrre Luther et Volraire, paris, 1971, p. l)6 { A. Heitlinger, Ûber die atten Jesuitenkollegien und ihre Padagogik (in : Kollegbrief Seihnachæn l9l{, S. 16-26, St. Blasien, Lgj$, pp l6s.
183 Dans les écoles protestantes au contraire, seule la theologie peut-être la marière d'étude fondamentale. Elle doit même êrre le principe et la fin du tcavail de l'élève, afin qu'il ne tombe pas dans un univers sans Dieu, mème si l'on reconnait qu'ufl savoir universel est necessaire au théologien, qui justement travaille des questions d'ordre universell. L'homme protestant se doit d'être serieux, grave même, et ne peut perdre son temps dans le jeu, qui ie disperserait de I'essentiel. L'esprit des études est impregne lui aussi de la conception protestante traditionnelle : l'homme s'estellement avili en tombant dans le péché, qu'il ne peut être sauve que par la seule grâce de Dieu. De fait, il est privé de la liberté de vouloir ou non son salut, ce qui conduit à I'idée de la prédestination l'individu. Toute la vie est marquee par cette theologie négative du péché originel. 0n demande par exemple aux élèves du Bymnase protestant St. Anna d'Augsbourg de porter un costumentierement noir. La pensee qui caractérise les principes éducatifs des colièges est eû premier lieu cette idée de liberté fondamentale, dont chaque individu doit avoir conscience. Ignace inspire egalemenl a la Compagnie une grande lucidité à l'égard de la vie, en particulier dans l'erercice du jugement et dans le travail. tou jours intense. C'est d'ailleurs de sa formation que le jesuite tient cette confiance qu'il a en lui-mèm et en son jugement. Les peres veulent ainsi influencer la conception locale du christianisme, la faÇon dont les gens organisent leur vie, leur travait.". ils le font aussi d'une manière plus visible, en devenant les promoteurs de I'art baroque dans les pays du Sud. I K, Hartfelder, Philipp Melanchthoa als "Praeceptor Germaniae" (in : lvlonumenta Germaniae paedagogica., M 7),Bedin. lE9t), p. 37.
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Elener une vie digne <strong>de</strong> sa nouvelle condition. C'estout ce qu'exprime le<br />
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Pour les élèves, cela signifie que l'on essaie <strong>de</strong> développer<br />
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bon par nature. Corps et esprit ont acquis une dignité fondamentale, dès<br />
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Vériteq.<br />
I P. Lippert, Zur Pwchologie <strong>de</strong>s Iesuiteoor<strong>de</strong>ns, Hempten, Lqn,p.12.<br />
2 raia., p.zz.<br />
3 ;, Delumeau, Le catholicismenrre Luther et Volraire, paris, 1971, p. l)6<br />
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