l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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i59 2-2.3- Bons et mauvais élèves. En anall'sant les structures de l'école, son organisation, I'horaire des êleves, on se forge une certaine idee de la vie quotidienne. Mais si I'on s'en tient au seul cote institutionnel de la maison, I'image obtenue reste un peu theorique, un peu artificielle. 0n ne penetre pas t'raiment la réalité. Des donnéesur les mille et un petits événements de chaque jour, sur le comportement des bons et des mauvais éleves, sur les punitions en usage... soût alors necessaires pour saisir de façon beaucoup plus vivante la réalité de la vie des garÇoûs. Au collège, lieu d'apprentissage de la vie en société, certains élèrzes n'ont besoin que d'être légerement guidés et saveût trouver eux-mémes leur équilibre. d'aurres doivent étre véritablement domptés et toutes les occasions leur sont bonnes pour s'ecarter du droit chemin. Qui sont les bons éleves ? Qui sont ceux dont les professeurs se plaignent ? Quel est leur comportement ? Quand est-on puni, de quelle manière, cela arrive-t-il souvent ? Qu'est-ce-qui dans la vie quotidienne du collège pose le plus de difficultés ? Les précisions conæères ont l'avanrage de montrer de faÇon plus juste et detaillee les usages de l'epoque. Le silenc en étude le soir, I'assistance aux offices, tout cela semble ne pas poser trop de problèmes, ni d'une maniere generale ce qui touche aux questions religieuses. Les étudiants difficiles sont ceux qui onr de fâcheuses habitudes, gue les pères combattent avec vigueur, relles la danse, le port d'un masque lors des fétes, les nuits turbulentes de ceux qui ne logent pas à l'internat et sont donc soumis a une discipline moins sevère, le fait de jouer du lurh et de chanter dans la rue, de déclencher des bagarres avec les allumeurs de réverbères, ce qui semble se repeter frequemmentl ! A Bamberg, le recteur est oblige de régler les habitudes de ses élèves dans les moindres démits. En t667, il leur interdit expressement de jeter des pierres dans les fossés qui entourent la ville. Au début du X\rlll'siècle, il rappelle I'interdiction de tirer sur les oiseaux et de capturer les chals, d'endommager les iardins, les arbres dans les rues, de cueillir des
160 fruits et de se battre avec des paysans dans la campagnel. Il semble bien en effet que les éleves aient une forte propension à se battre un peu avec tout le monde. Il faut savoir que dans blen des villes, c'est le recleur comme representant de I'ordre religieux qui doit erercer sur les élèves er les employes du collège le droit de juridiction, ceur-ci étant soustraits de celle du magistrat2 (sauf en cas d'homicide). C'est donc à lui que revienr la tâche de regler les conséquences de tels faits. Il y eut souvent des rixes à Dillingen entre le personnel de l'évéquet les étudiants, I'un d'eux a méme eu un jour le nez tranché et, au siècle prêcédent, un autre avait ete retrouve mort. En 17ll. la ville d'Heiligenstadt decide de se doter d'un régiment neunicipal. Les soldats nouveaur venus erigent que les élèves des pères les saluent en ville en soulevant leur chapeau. Ceux-ci ne l'entendenr pas de cette oreille et a plusieurs occasions, on en vient à se battre en pleine rue. Le lieutenant est méme derange pendant le repas de noces de sa fille. Il fait attraper et enfermer tous les elèves des classes de philosophie après une chasse à I'homme epique iusque dans certaines maisons d'habitation. Des elèv-es restent cachés des jours entiers, Les peres tenteront vainement de protester le lendemain a la chancellerie. mais c'en est trop, on leur retourne I'accusation3... Et 1727, on retire aur pères leur juridiction sur les élèves qui attaquaient - ce n'était pas la première fois - ie régiment municipai de Gtazq. Les habitants de la ville n'en étaient malheureusement pas au bout de leurs peines, les élèves s'illustrant souvent la nuit par maintes entreprises douteuses. L'hiver 174L par eremple, ils prennenr leurs traîneaux et reveillent la ville entiere avec leurs trompeetes et cors de chassej !En t767,ils sèment le désordre pendant la procession de la Féte- Dieu organisée par la paroisse. Le conseil municipal décide de leur interdire de sortir dorénavant ce jour-là6. ' Les élèves ne sont pas autorises à porter des armes. 0n en retrouve cependant au collège d'Amberg er 1706, 1713, 1720... Des eleves qui vont se baigner dans la Vils reçoivent le louet en rentrant, mais I B, Duhr, Die Studienordnung der Gesellschart Jesu, Freiburg i, 8., 1396, p. l19. 2 H. Batzt, Geschichte des Erasmus-Gymnasium Ambere. Amberg, 1976, p.29. 3 F. Grimme, Festschrift zu der 3 Sacularfeier des Gymnasiums zu Heiligenstadt Heiligeostadt, 187), p 9 { F. v. lirones, Geschichte der Karl Franzens-Llniversitat in Graz,Graz,lEE6, p. 56, 5 Iuia p sj 6 tuio., p, :;z4
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Gtazq. Les habitants <strong>de</strong> la ville n'en étaient malheureusement pas au bout<br />
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2 H. Batzt, Geschichte <strong>de</strong>s Erasmus-Gymnasium Ambere. Amberg, 1976, p.29.<br />
3 F. Grimme, Festschrift zu <strong>de</strong>r 3 Sacularfeier <strong>de</strong>s Gymnasiums zu Heiligenstadt<br />
Heiligeostadt, 187), p 9<br />
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