l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

docnum.univ.lorraine.fr
from docnum.univ.lorraine.fr More from this publisher
29.12.2013 Views

tJ7 marquer l'événement. Chaque annêe, les fêtes de saint Ignace et de saint François-Xavier sont célebrées avec éclat dans l'ordre tout entier. 0n marque aussi davantage, depuis 1708, les fêtes mariales, qui donnent lieu dans les villes de Bavière à des processions fastueuses, à Dillingen et Mindelheim en particulier... I Enfin, il y a les fêtes propres à la vie de toute école, pour marquer te début et la fin de I'année scolaire, lors des manifestations théâtrales, lors de distributions de prix oÙ les invités des peres, personnalités religieuses mais surtout politiques, sont nombreuses. Dans les universités, on célèbre particulièrement sainte Catherine, qui veille sur la philosophie, saint Yves pour le droit, saint Thomas d'Aquin pour la théologie, saint Pantaléon pour [a médecinet les saints Côme et Damien - deux médecins - au seuil des vacances.2 En toutes ces occasions, de quinze à vingt chaque année, on étève des tribunes et compose des discours, on ne va bien sûr pas eû classe, on rompt avec le quotidien. Pour les très grandes fêtes de l'année, noins nombreuses, la préparation est longue : on dresse parfois dans la cour des portiques en forme de galeries que l'on recouvre de fleurs et de branchages3. Chaque classe a alors sa galerie, elle en décore les parois de compositions littéraires de toutes sortes : les rhêtoriciens affichent les devoirs eû prose latine, des vers latins et Brecs. Tous les genres poétiques Sont largement exploitês, épigrammes, épitaphes, élégies, églogues, satires, odes. hym.nes, petits poèmes, épitres, comédies et ffagédies. Certains lettrés du temps regrettent d'ailleurs que "tout" soit à la mode chez les iésuites+. Il eû va de même pour les vefs : pentamètre, hexamètre, asclépiade, scaphique, scazon... Le matin, un office solennel avec chæur et orchestre ouvre la journée. La aussi, la préparation, pour être de qualité, doit commencer longtemps à l'avaûce. La fète est comme le point d'orgue de longs préparatifservant aussi de motivation au travail, oÙ chacun a son.rôle à jouer, ne serait-ce que pour I'organisation matérielle. L'importance de la I lrio., p. lo4, 2 J. Probst, Geschichæ der Universiùat lnnsbruck. Inasbruck, 1869, p.92, 3 F. Charnot, La gédagogie des iésuites. Paris, t9Jl, pp, 345s. { Iuio., pF 3o7s

58 richesse d'investissemeût, de la gratuité, du débordement est tout.à fait significative. Le fait d'in,viter des personnages importants qui se rendent d'ailleurs personnellement à la féte, notive encore davantage les élèves, qui souvent les connaissent de par leurs relations familiales, et pernenent aur élèves de conserver des liens avec ceur qui leur donnent les moyens financiers nécessaires au fonctionnement des établissements.'C'est peutêtre un moyen d'être reconnaissant, peut-être aussi un moyen politique de renforcer les liens.

tJ7<br />

marquer l'événement. Chaque annêe, les fêtes <strong>de</strong> saint Ignace et <strong>de</strong> saint<br />

François-Xavier sont célebrées avec éclat dans l'ordre tout entier. 0n<br />

marque aussi davantage, <strong>de</strong>puis 1708, les fêtes mariales, qui donnent lieu<br />

dans les villes <strong>de</strong> Bavière à <strong>de</strong>s processions fastueuses, à Dillingen et<br />

Min<strong>de</strong>lheim en particulier... I<br />

Enfin, il y a les fêtes propres à la vie <strong>de</strong> toute école, pour<br />

marquer te début et la fin <strong>de</strong> I'année scolaire, lors <strong>de</strong>s manifestations<br />

théâtrales, lors <strong>de</strong> distributions <strong>de</strong> prix oÙ les invités <strong>de</strong>s peres,<br />

personnalités religieuses mais surtout politiques, sont nombreuses. Dans les<br />

universités, on célèbre particulièrement sainte Catherine, qui veille sur la<br />

philosophie, saint Yves pour le droit, saint Thomas d'Aquin pour la<br />

théologie, saint Pantaléon pour [a mé<strong>de</strong>cinet les saints Côme et Damien -<br />

<strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins - au seuil <strong>de</strong>s vacances.2<br />

En toutes ces occasions, <strong>de</strong> quinze à vingt chaque année, on<br />

étève <strong>de</strong>s tribunes et compose <strong>de</strong>s discours, on ne va bien sûr pas eû classe,<br />

on rompt avec le quotidien. Pour les très gran<strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> l'année, noins<br />

nombreuses, la préparation est longue : on dresse parfois dans la cour <strong>de</strong>s<br />

portiques en forme <strong>de</strong> galeries que l'on recouvre <strong>de</strong> fleurs et <strong>de</strong><br />

branchages3. Chaque classe a alors sa galerie, elle en décore les parois <strong>de</strong><br />

compositions littéraires <strong>de</strong> toutes sortes : les rhêtoriciens affichent les<br />

<strong>de</strong>voirs eû prose latine, <strong>de</strong>s vers latins et Brecs. Tous les genres poétiques<br />

Sont largement exploitês, épigrammes, épitaphes, élégies, églogues, satires,<br />

o<strong>de</strong>s. hym.nes, petits poèmes, épitres, comédies et ffagédies. Certains lettrés<br />

du temps regrettent d'ailleurs que "tout" soit à la mo<strong>de</strong> chez les iésuites+. Il<br />

eû va <strong>de</strong> même pour les vefs : pentamètre, hexamètre, asclépia<strong>de</strong>,<br />

scaphique, scazon...<br />

Le matin, un office solennel avec chæur et orchestre ouvre<br />

la journée. La aussi, la préparation, pour être <strong>de</strong> qualité, doit commencer<br />

longtemps à l'avaûce. La fète est comme le point d'orgue <strong>de</strong> longs<br />

préparatifservant aussi <strong>de</strong> motivation au travail, oÙ chacun a son.rôle à<br />

jouer, ne serait-ce que pour I'organisation matérielle. L'importance <strong>de</strong> la<br />

I lrio., p. lo4,<br />

2 J. Probst, Geschichæ <strong>de</strong>r Universiùat lnnsbruck. Inasbruck, 1869, p.92,<br />

3 F. Charnot, La gédagogie <strong>de</strong>s iésuites. Paris, t9Jl, pp, 345s.<br />

{ Iuio., pF 3o7s

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!