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t55 Agricola (1639- 1697), l'un des premiers compositeurs d'operas en Allemagne, et pour le XVIII' siècle, Johann-Ernst Eberlin (1702-1762\, maitre de chapelle à la cour de Salzbourg, et bien sûr Leopold Mozart (1719-1787), quelques année second maitre de chapelle à Salzbourg, du temps d'Eberlin. Seule la musique noble est pratiquee au collège, celle des gens instruits, celle que l'on ne peut iouer qu'en devenant maitre de son art.La musique populaire, les airs, les chansons ne trouvent pas leur place dans l'établissement. Les élèves n'ont pas le droit de s'y interesser à l'extérieur non plus. Faire de la musique ou chanter dans la rue entraine une sanction. Au XVIII' siècle, la musique profane a désormais la nême place que la musique samée dans les collèges. L'évolution a eté de taille : on est passé du style contrapuntique sévere à la Palestrinau style concerlant du baroque, allant même iusqu'à l'épanouissenent total avec les fioritures du rococo. La célébration des fêtes dans les collèges jésuites est en elle-même tout un pan de l'êducation. Depuis près de deux siècles, la place de la musique n'a cessé d'augmenter. Au temps de la Réforme, elle est déjà pour Luther le plus sacré des arts, elle exprime [a foi dans sa dimension de mystère et la met en pleine lumièrel. Tout le monde reconnait dans les "arie" de Bach cette l'mystische Versenkung", cette sorte d'immersion dans la mystique. Le peuple est inculturé dans l'Eglise, et pas seulement par la foi : l'art, la fête, les besoins de l'âme, les joies et les peines, tout est dans l'Eglise, aussi bien protestante que catholique. 0n aime à le rappeler, ce o.'est pas dans la littérature, mais dans la musique que le peuple se reconnait le plus, en particulier dans tes pays d'Allemagne du Sud. Et d'une manière générale, il y a plus de cercles musicaux que littéraires à cette époqus2. La vie de cour favorise à sa manière fêtes, prestations musicales et creations artistiques. Partout, on fait appel aux meilleurs artistes, Neumann, Fischer, les freres Asam... L'importance de l'apparat et le I "Die Musik, Bevahrung, Rettung und ErneueruÂg des Mysteriums" (R, Benz, Deutsches Barock. Kultur des lt, Jahrhunderts. Stuttgart, t9a9, p.20D. 2 "Die lleimat, des Volkes ist die Musik", lbid., g, 27D .

156 rôle de I'apparence continuent de se dêvelopper dans la transition du baroque vers le rococo, plus lurueux aussil. Les fêtes de cour sont I'occasion de mises en scènes minutieusenent préparées2, dans lesquelles on investit beaucoup de travail, d'énergie, d'argent aussi. 0n construit mème I'immense église des théatins de lvlunich en 1663 en action de grâce a la naissance du prince Max-Emmanuel3. L'homme baroque aime ^ s'affirmer, tl y a là une expression de la volonté4 qui va de pair avec un sens très populaire du développement de la joie et de la fête. Il y a comme une extension du baroque à la Compagnie elle-même... En tout cas, les pères utilisent pleinement ce phénomène de société, encore plus répandu chez cette noblesse qui leur confie ses enfants. La fête au collège n'est certes pas celle du parc de telle ou telle résidence, le soir, où l'on danse masqué enre les statues de marbre. Elles possède d'autres qualités : une fête. c'est surtout le résultat d'une préparation, parfois longu et astreignante, mais qui motive les élèves pour les réalisations les plus diverses. A quelle occasion y a-t-il fête au collège ? 0n y célèbre la vie locale, urbaine, sociale. Les installations ou les departs aux postes de grands responsables de la cité, les anniversaires de victoires ou d'événements importantsont souvent des prêExtes largement utilises. Les visites d'hôtes de marque sont aussi I'occasion de quelque manifestation en leur honneur, d'autant plus qu'ils récompenseût les élèves de jours de congé ! Les fêtes religieuses deviennent de plus en plus nombreuses5, en particulier avec la canonisation de religieux de l'ordre, d'lgnac et Fraûçois-Xavier le l2 mars 1622, de Louis de Gonzague ( 1568- t59l) et de Stanislas Kostka (1550-1568) en 1728, promus aussitôt patrons de la jeunessen raison de la brièveté de leure vie, et de François Régis en 1737. Ces années-là, des fétes de plusieurs jours ont lieu pour I Y. Bruford, Die sesellschaftlichen Grundlageo der Goethezeit , Frankfurt/M., 1936, p.104. 2 "(..,1 Leuchtende Sasserfeste auf dem Starnbergersee vareo nir das gro$te Vergaugen der Yelt" notait Heoriette-Adetheid,l'épouse du prince Ferdinaod ('1679i. Voici quelques autres erenples de fêæs : "Sauhatz und Fuchsklopfeo, Feuerwerke, Turniere, Schlittenfahreo, Maskeafesùe, inszenierte Bauerhochzeiteo...). 3 B. Hubensteiner, Bayerische Geschichte (Staat und Volk. Kunst und Kultur). Munchen, 1977 , p.267. i Y, Flenming, Deutsche Kultur in Zeitalter des Barock. KoûstaÂz, 1%0, p, ll. J F, Lipovs[y, Geschichte der lesuiten in Schvabea. Munchen, lt19, tone II, p. 103.

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rôle <strong>de</strong> I'apparence continuent <strong>de</strong> se dêvelopper dans la transition du<br />

baroque vers le rococo, plus lurueux aussil. Les fêtes <strong>de</strong> cour sont<br />

I'occasion <strong>de</strong> mises en scènes minutieusenent préparées2, dans lesquelles<br />

on investit beaucoup <strong>de</strong> travail, d'énergie, d'argent aussi. 0n construit<br />

mème I'immense église <strong>de</strong>s théatins <strong>de</strong> lvlunich en 1663 en action <strong>de</strong> grâce<br />

a la naissance du prince Max-Emmanuel3. L'homme baroque aime ^<br />

s'affirmer, tl y a là une expression <strong>de</strong> la volonté4 qui va <strong>de</strong> pair avec un<br />

sens très populaire du développement <strong>de</strong> la joie et <strong>de</strong> la fête. Il y a comme<br />

une extension du baroque à la Compagnie elle-même... En tout cas, les pères<br />

utilisent pleinement ce phénomène <strong>de</strong> société, encore plus répandu chez<br />

cette noblesse qui leur confie ses enfants.<br />

La fête au collège n'est certes pas celle du parc <strong>de</strong> telle ou<br />

telle rési<strong>de</strong>nce, le soir, où l'on danse masqué enre les statues <strong>de</strong> marbre.<br />

Elles possè<strong>de</strong> d'autres qualités : une fête. c'est surtout le résultat d'une<br />

préparation, parfois longu et astreignante, mais qui motive les élèves pour<br />

les réalisations les plus diverses. A quelle occasion y a-t-il fête au collège ?<br />

0n y célèbre la vie locale, urbaine, sociale. Les installations ou les <strong>de</strong>parts<br />

aux postes <strong>de</strong> grands responsables <strong>de</strong> la cité, les anniversaires <strong>de</strong> victoires<br />

ou d'événements importantsont souvent <strong>de</strong>s prêExtes largement utilises.<br />

Les visites d'hôtes <strong>de</strong> marque sont aussi I'occasion <strong>de</strong> quelque<br />

manifestation en leur honneur, d'autant plus qu'ils récompenseût les élèves<br />

<strong>de</strong> jours <strong>de</strong> congé !<br />

Les fêtes religieuses <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en plus<br />

nombreuses5, en particulier avec la canonisation <strong>de</strong> religieux <strong>de</strong> l'ordre,<br />

d'lgnac et Fraûçois-Xavier le l2 mars 1622, <strong>de</strong> Louis <strong>de</strong> Gonzague ( 1568-<br />

t59l) et <strong>de</strong> Stanislas Kostka (1550-1568) en 1728, promus aussitôt<br />

patrons <strong>de</strong> la jeunessen raison <strong>de</strong> la brièveté <strong>de</strong> leure vie, et <strong>de</strong> François<br />

Régis en 1737. Ces années-là, <strong>de</strong>s fétes <strong>de</strong> plusieurs jours ont lieu pour<br />

I Y. Bruford, Die sesellschaftlichen Grundlageo <strong>de</strong>r Goethezeit , Frankfurt/M., 1936,<br />

p.104.<br />

2 "(..,1 Leuchten<strong>de</strong> Sasserfeste auf <strong>de</strong>m Starnbergersee vareo nir das gro$te<br />

Vergaugen <strong>de</strong>r Yelt" notait Heoriette-A<strong>de</strong>theid,l'épouse du prince Ferdinaod ('1679i.<br />

Voici quelques autres erenples <strong>de</strong> fêæs : "Sauhatz und Fuchsklopfeo, Feuerwerke,<br />

Turniere, Schlittenfahreo, Maskeafesùe, inszenierte Bauerhochzeiteo...).<br />

3 B. Hubensteiner, Bayerische Geschichte (Staat und Volk. Kunst und Kultur).<br />

Munchen, 1977 , p.267.<br />

i Y, Flenming, Deutsche Kultur in Zeitalter <strong>de</strong>s Barock. KoûstaÂz, 1%0, p, ll.<br />

J F, Lipovs[y, Geschichte <strong>de</strong>r lesuiten in Schvabea. Munchen, lt19, tone II, p. 103.

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