l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
127 ne concernent aucunement les habitudes de chaque jour dans le domaine de la discipline interne au collège. Ceci est laissé à la décision des différents recteurs, qui doivent bien sûr composer avec les traditions écrites et orales de chaque école, avec la coutum en usage sur place, souvent bien adaptée aux circonstances. Il est intéressant de coosidérer de plus près quelques détails du règlement spécifique des collèges de la province de Germanie supérieure, qui par ailleurs reflète ce qui se fait dans les autres provinces des pays allemands. Un premier point tout a fait significatif de la mertalité de l'êpoque est la séparation entre les nobles et les autres élèves. Contrairenent aux protestants qui demandent à leurs élèves d'observer tous La méme loi, façon détournée d'eriger des jeunes nobles qu'ils renoncent à leurs privilèges durant leurs études, les jésuites non seulement conservent, mais mettent en relief le rôle et la place de la noblesse. Une partie des élèves loge comme on sait à l'internat. Une aile du bâtiment est rêservée aux seuls garçons issus de la noblesse. 0n l'appelle la "Pagerie", c'est un peu la demeure des princes. Beaucoup de privilèges y sorit attachés. Il arrive ainsi que ces etudiants amenent avec eux un condisciple un peu plus jeune et de condition modeste, qu'ils appellent leur "famulus", leur valet, et qu'ils logent gratuitement en êchange de quelques services matérielsous le coûtrôle des pères. Pour ce qui est des caractéristiques de la vie de tous les jours, il est de règle que les jeunes nobles allant en classe au collège conserveût leur droit de préséancet quittent l'église les premiers à la fin des offices, les aukes sortant derrière eux. Le jour de Pâques, ils communient également les preniers, recevant les saintes espèces des mains du célébrant avant méme les autres membres de I'ordre, pères et frères, assistant à l'office. Lorsqu'ils sont au "Lyzeum", on les dispense parfois d'aller à la messe tous les ioursl. Dans la salle des fêtes, ils occupent les premières places. Lors des cérémoniesolennelles, leur place, leur vêtement, leur attitude même doit les différencier des autres. Quelqu'un joue même de la tronpette lorsqu'ils entreût dans La salle. Lors des processions et des grandes fêtes religieuses. ce sont eux qui servent à l'autel. I C. Prantt, Geschichte der Ludvig-Mariniliao-Universitat io Ingolstadt. Laodshut, Muachen. Munchen, 1872, tome I,p. 365.
128 Ils peuvent en tout temps porter des cheveux longs, ce qui n'est permis aux autres élèves que daas le cas où ils apporteraient au recteur une attestation de leur médecin, pour raisons de santé. Au lieu de porter un manteau de couleur bleue comme tous les étudiants, le leur esr rouge avec une bordure dorée. Ils ont également un bulletin de notes ou la présentation et les formulation sont spécifiques. La Compagnie a bien le souci de faire respecter au collège les structuresociales du dehors, non seulement pour les conservef, m,ais pour les valoriser et donner aux jeunes nobles une nette conscience de leur raûg, dans une société ordonnée selon l'état de chacun. 0n a même établi à l'église une distinction entre les élèves et le reste de I'assemblée au fameur Tricoronatum - le collège des trois rois maBes - de Cologne. Les uns ecouteût le préche assis, pendant que les autres restent debout ! Parmi les autres usages en vigueur au collège, certains encore retiennent I'attention. La puriition corporelle eriste : même si elle est rare, dépassée dans l'esprit du XVIII" siècle, la punition au cachot se donne encore. Mais il s'agit surtout là d'un bon moyen de dissuasion. Il arrive néanmoins que des élèves y fassent de brefs séjours, parfois pour y recevoir [e fouet, des mains du concierge de l'ecole, jamais de celles d'un religieux l. Dans le domaine des livres en circulation dans l'établissement, un cortrôle systématiquest exercé par les préfets, pour déceler tires et auteurs condamnésoit par l"'lndgI", soit par les pères eux-mêmes, Les livres ne doivent jamais faire perdre de temps aux élèves en traitant de sujets futiles, ils ne doivent servir qu'à travailler. Les pères quant à eux possèdent les livres frappés de I'interdit romain, en particulier les ouvrages édités par les protestants, introuvables en pays catholiques, sauf chez les iésuites qui les estiment nécessaires à leur propre information. Toute uûe partie de l'immense bibliothèque baroque de I'universitê de Dillingen s'appelle ainsi "Bibliotheca librorum prohibitorum", la bibliothèque des livres interdits. Le règlement des collèges jésuites du XVIII' siècle s'efforce de poser des jalons, de montrer où sont les limites du possible. Le texte I B. Duhr, Geschichte der Jesuiten in dea Landern deutscher Zunge. Munchea, 192E, tome lV, p,293.
- Page 75 and 76: 77 établissements créés avant m
- Page 77 and 78: 79 c'est sous I'impulsion du pape G
- Page 79 and 80: 8r Germania Superia 1556 Gçmania I
- Page 81 and 82: 83 Munich Ingolstadt Altôtting Lan
- Page 83 and 84: 85 en I'honneur de la réussite de
- Page 85 and 86: 87 Langenmantel, Imhof, Fillinger,
- Page 87 and 88: 89 ouvre en 16lll, et s'agrandit en
- Page 89 and 90: 9l Un premier collège jésuitel es
- Page 91 and 92: e3 Quel est le développement des u
- Page 93 and 94: e5 autres professeurs, qui ne sont
- Page 95 and 96: 97 1.3.3. L'hostilité incessente d
- Page 97 and 98: 99 Parfois, les jésuites prennent
- Page 99 and 100: t0r seulemert huit heures de route.
- Page 101 and 102: 103 Les universités soot quant à
- Page 103 and 104: 105 Pascal (la lettre X des "Pçgli
- Page 105 and 106: 2.1. Structures du coltège. r06 2-
- Page 107 and 108: 08 autres allant vers la vie profes
- Page 109 and 110: 110 recteur,n'a pratiquement pas le
- Page 111 and 112: n2 respect a ce point scrupuleux du
- Page 113 and 114: LL4 l75l M. Johann Tsupi* 1752 M. l
- Page 115 and 116: 116 bonnes moeurs, et se demander,
- Page 117 and 118: ItE t Hunrch o Landsnut tr Passau I
- Page 119 and 120: 1,20 Ces élèves modèles qui ont
- Page 121 and 122: Thcodor v. Vicbôctq scit 1594 ,,Yo
- Page 123 and 124: L24 2-l-2. Le règlemeût, les cour
- Page 125: 126 a. Qui discendi causa Societati
- Page 129 and 130: 130 Les pères se rendent souvent
- Page 131 and 132: 132 Yiffertshausen Tillishausen Yol
- Page 133 and 134: t34 reprend par exemple celui de Le
- Page 135 and 136: t36 Comment sont organisees les vac
- Page 137 and 138: 38 trop loin, trouver une solution
- Page 139 and 140: 140 Schûler Georg Kappeler aus Neu
- Page 141 and 142: t42 du monde extérieur, ce qui s'o
- Page 143 and 144: t44 L'habil.ude s'était prise éga
- Page 145 and 146: t46 exercices religieux consistent
- Page 147 and 148: 148 Coeoa : 1. Salat. 2. Pratens. 3
- Page 149 and 150: 150 2.2.2. Le jeu, la musique, la f
- Page 151 and 152: J2 Ludi prohibiti Coniuncti cum per
- Page 153 and 154: i t. r54 i \ leur apprentissage aup
- Page 155 and 156: 156 rôle de I'apparence continuent
- Page 157 and 158: 58 richesse d'investissemeût, de l
- Page 159 and 160: 160 fruits et de se battre avec des
- Page 161 and 162: t62 La présence turbulente des gar
- Page 163 and 164: 164 multis, sed debebat dissimulari
- Page 165 and 166: 166 gsuûsilrrng ll4lû vt6lv ryql
- Page 167 and 168: ., , 168 i I t766167 e8re8rum indef
- Page 169 and 170: t7t date du 26 juin : "Hodie ad Gym
- Page 171 and 172: t73 villes un contact avec les pris
- Page 173 and 174: t7J grâcieusement a leurs bienfait
- Page 175 and 176: 177 exercer en s'oubliant soi-même
128<br />
Ils peuvent en tout temps porter <strong>de</strong>s cheveux longs, ce qui<br />
n'est permis aux autres élèves que daas le cas où ils apporteraient au<br />
recteur une attestation <strong>de</strong> leur mé<strong>de</strong>cin, pour raisons <strong>de</strong> santé. Au lieu <strong>de</strong><br />
porter un manteau <strong>de</strong> couleur bleue comme tous les étudiants, le leur esr<br />
rouge avec une bordure dorée. Ils ont également un bulletin <strong>de</strong> notes ou la<br />
présentation et les formulation sont spécifiques.<br />
La Compagnie a bien le souci <strong>de</strong> faire respecter au collège<br />
les structuresociales du <strong>de</strong>hors, non seulement pour les conservef, m,ais<br />
pour les valoriser et donner aux jeunes nobles une nette conscience <strong>de</strong> leur<br />
raûg, dans une société ordonnée selon l'état <strong>de</strong> chacun. 0n a même établi à<br />
l'église une distinction entre les élèves et le reste <strong>de</strong> I'assemblée au fameur<br />
Tricoronatum - le collège <strong>de</strong>s trois rois maBes - <strong>de</strong> Cologne. Les uns<br />
ecouteût le préche assis, pendant que les autres restent <strong>de</strong>bout !<br />
Parmi les autres usages en vigueur au collège, certains<br />
encore retiennent I'attention. La puriition corporelle eriste : même si elle<br />
est rare, dépassée dans l'esprit du XVIII" siècle, la punition au cachot se<br />
donne encore. Mais il s'agit surtout là d'un bon moyen <strong>de</strong> dissuasion. Il<br />
arrive néanmoins que <strong>de</strong>s élèves y fassent <strong>de</strong> brefs séjours, parfois pour y<br />
recevoir [e fouet, <strong>de</strong>s mains du concierge <strong>de</strong> l'ecole, jamais <strong>de</strong> celles d'un<br />
religieux l.<br />
Dans le domaine <strong>de</strong>s livres en circulation dans<br />
l'établissement, un cortrôle systématiquest exercé par les préfets, pour<br />
déceler tires et auteurs condamnésoit par l"'lndgI", soit par les pères<br />
eux-mêmes, Les livres ne doivent jamais faire perdre <strong>de</strong> temps aux élèves<br />
en traitant <strong>de</strong> sujets futiles, ils ne doivent servir qu'à travailler. Les pères<br />
quant à eux possè<strong>de</strong>nt les livres frappés <strong>de</strong> I'interdit romain, en particulier<br />
les ouvrages édités par les protestants, introuvables en pays catholiques,<br />
sauf chez les iésuites qui les estiment nécessaires à leur propre<br />
information. Toute uûe partie <strong>de</strong> l'immense bibliothèque baroque <strong>de</strong><br />
I'universitê <strong>de</strong> Dillingen s'appelle ainsi "Bibliotheca librorum prohibitorum",<br />
la bibliothèque <strong>de</strong>s livres interdits.<br />
Le règlement <strong>de</strong>s collèges jésuites du XVIII' siècle s'efforce<br />
<strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s jalons, <strong>de</strong> montrer où sont les limites du possible. Le texte<br />
I B. Duhr, Geschichte <strong>de</strong>r Jesuiten in <strong>de</strong>a Lan<strong>de</strong>rn <strong>de</strong>utscher Zunge. Munchea, 192E,<br />
tome lV, p,293.