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sur le plan du discours. Elle évite, de plus, d’appréhender certaines formes au travers de la notion de déviance. Mais les apports de cette représentation ne font pas oublier qu’il s’agit d’une représentation générale, qui peut être infléchie dans les textes. Il est vrai que l’ER donne un accès plus direct au discours second que ne le fait un EIR, mais un ER peut étouffer la voix de l’énonciateur second (comme ce fut le cas dans le discours de Jenninger, cf. 5.2.3), là où un EIR aurait rendu plus attentif, en raison de son hybridité explicite, à la voix de l’énonciateur second. De même, le DIL et l’ER sont très proches du pôle direct et donnent plus de place à la voix de l’énonciateur cité qu’à celle de l’énonciateur rapporteur (Stanzel 2001 : 247). Il n’en reste pas moins que l’usage montre que le DIL et l’ER servent aussi bien la subjectivation que l’objectivation des discours (Günther 1928 : 87ss ; Kullmann 1992a : 323 ; Zuschlag 2002 : 187). - 98 -

2 Le cadre contrastif et traductologique Le deuxième chapitre présente les concepts et la méthodologie de notre analyse appliquée, contrastive et traductologique. La première partie (2.1) est consacrée à la traduction et à son concept définitoire, l’équivalence. La deuxième partie (2.2) présente les visées de la linguistique contrastive et les procédés que nous lui empruntons. La troisième partie (2.3) expose les objectifs de la traductologie. Dans la quatrième partie (2.4), nous justifierons la combinaison de la linguistique contrastive et de la traductologie. Nous préciserons ainsi quelle est notre position dans le débat portant sur la compatibilité entre la linguistique contrastive et la traductologie. Enfin, dans la dernière partie (2.5), nous synthétiserons la démarche que nous adoptons dans les sections suivantes. 2.1 L’équivalence de la traduction La traduction désigne à la fois un acte (le traduire) et son résultat (le texte traduit). La traductologie, comme champ disciplinaire, vise à théoriser cet acte et à en analyser le résultat. La traduction, en tant qu’acte, consiste en une reformulation interlangagière, mais le changement de code linguistique n’est pas un critère suffisant (Koller 2001 : 81-82), car il ne permet par exemple pas de distinguer la traduction de l’adaptation, du résumé ou encore de l’imitation. Par ailleurs, la traduction ne se réduit pas à la simple mise en œuvre de compétences plurilingues (Koller 2001 ; Salevsky 2002 ; Lederer 2006) 95 . Le discours traduit a des conditions de production propres qui le distinguent des autres discours : 1) le but de la traduction est la reproduction d’un texte source dans un texte cible. Une traduction est donc un texte non autonome relié à un autre texte avec lequel il entretient une relation asymétrique. Il n’existe qu’une relation d’implication entre ces textes (le texte cible implique l’existence du texte source et lui équivaut), mais pas une relation d’équivalence logique - le concept ici n’ayant pas le même sens qu’il a en traductologie - (le texte source n’implique pas l’existence du texte cible et ne lui équivaut pas). De plus, le texte traduit procède d’une interprétation du texte source par un traducteur, qui 95 Concernant les programmes de formation, Nord (2005) prévoit une réduction importante des enseignements de langue dans les cursus des Diplom-Übersetzer et Diplom-Dolmetscher (on rencontrait également en RDA l’hyperonyme de Diplom-Sprachmittler) au profit des enseignements spécifiques à la traduction et à l’interprétariat. - 99 -

sur le plan du discours. Elle évite, <strong>de</strong> plus, d’appréhen<strong>de</strong>r certaines formes au travers <strong>de</strong> la<br />

notion <strong>de</strong> déviance.<br />

Mais les apports <strong>de</strong> cette représentation ne font pas oublier qu’il s’agit d’une représentation<br />

générale, qui peut être infléchie dans les textes. Il est vrai que l’ER donne un accès plus<br />

direct au discours second que ne le fait un EIR, mais un ER peut étouffer la voix <strong>de</strong><br />

l’énonciateur second (comme ce fut le cas dans le discours <strong>de</strong> Jenninger, cf. 5.2.3), là où un<br />

EIR aurait rendu plus attentif, en raison <strong>de</strong> son hybridité explicite, à la voix <strong>de</strong> l’énonciateur<br />

second. De même, le DIL et l’ER sont très proches du pôle direct et donnent plus <strong>de</strong> place à<br />

la voix <strong>de</strong> l’énonciateur cité qu’à celle <strong>de</strong> l’énonciateur rapporteur (Stanzel 2001 : 247). Il<br />

n’en reste pas moins que l’usage montre que le DIL et l’ER servent aussi bien la<br />

subjectivation que l’objectivation <strong>de</strong>s discours (Günther 1928 : 87ss ; Kullmann 1992a :<br />

323 ; Zuschlag 2002 : 187).<br />

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