Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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(95) Ob Sie es glauben oder nicht, so der Engländer, so Reger zu mir, der gleiche Weißbärtige Mann von Tintoretto, der in meinem Schlafzimmer in Wales hängt, hängt auch hier. (Bernhard, Alte Meister : 151) Dans ce texte, il y a un premier niveau de communication entre le narrateur et le lecteur : il s’agit du discours premier. Il y a un deuxième niveau de communication entre Reger et le narrateur : il s’agit du discours second, représenté dans le premier niveau de communication. Enfin, il y a un troisième niveau de communication, entre l’Anglais et Reger. Ce discours troisième est représenté dans le second niveau de communication. En revanche, une terminologie qui adopterait un ordre décroissant serait moins claire et maniable. Il faudrait en effet désigner le discours entre le narrateur et le lecteur de discours second, et celui entre Reger et le narrateur de discours premier, mais le désigner également de discours second. Pour ces trois raisons, nous employons le terme de discours second pour désigner le discours dont il est donné une représentation dans un discours premier. 1.6.2 Le continuum du discours rapporté Nous employons dans l’analyse des phénomènes de discours rapporté des catégories (direkte Rede, discours indirect libre, …). Etant donné que la représentation métalangagière au travers de catégories a été soumise à des critiques, il nous faut préciser l’emploi que nous faisons des outils de description catégorielle. Les limites de la représentation catégorielle Les manifestations du DR ne répondent pas toutes aux définitions des catégories. L’occurrence suivante combine les indices externes d’un discours indirect (introduction et hypotaxe) avec ceux interne d’un mode direct (déictique personnelle du locuteur cité) : (96) Die Mutter lenkt Erika daher auf einen Umweg und spiegelt die falsche Tatsache vor, daß wir heute einen Umweg machen wegen des schönen Wetters. (Jelinek, Die Klavierspielerin : 34) Deuxièmement, les réalisations du DR montrent qu’il existe des formes prototypiques et des variantes. Un exemple est fourni par les formes indirectes sans introduction que sont le DIL, l’ER et l’EIR. Elles acceptent des verbes introducteurs en incise ou postposition : - 94 -
(97) An einem Zahne... Senator Buddenbrook war an einem Zahne gestorben, hieß es in der Stadt. Aber zum Donnerwetter, daran starb man doch nicht! (Mann, Buddenbrooks, cité par Steinberg 1971 : 94) Ces formes ne ramènent pas le discours rapporté à un DI. En effet, il n’est pas possible d’obtenir à partir de ces énoncés des formes de DI avec verbe en préposition. L’énoncé rapporté n’est donc pas une proposition dépendante. La différence entre un DIL et un DIL avec verbe introducteur en incise ou en postposition est uniquement textuelle et réside dans la détection du DIL : « Weder syntaktisch noch äußerungslinguistisch besteht ein Unterschied zwischen DIL [...] und einem Inzisen-DIL » (Gather 1994 : 234). Ces formes sont des formes intermédiaires, des « Grenz- und Übergangsfälle » (Steinberg 1971 : 92-96) entre les discours indirects sans introduction et le DI régi. Enfin, certaines représentations de discours sont réalisées sans marques distinctives de catégorie. (98) Aber die Zeit drängt, sie geißelt ihn vorwärts; er eilt, sich sein Billett zu verschaffen und sieht sich im Tumult der Halle nach dem hier stationierten Beamten der Hotelgesellschaft um. Der Mensch zeigt sich und meldet, der große Koffer sei aufgegeben. Schon aufgegeben? Ja, bestens, - nach Como. Nach Como? Und aus hastigem Hin und Her, aus zornigen Fragen und betretenen Antworten kommt zutage, daß der Koffer [...] in völlig falsche Richtung geleitet wurde. (Mann, Der Tod in Venedig : 46- 47) La forme elliptique des phrases, les marques d’interlocution (« ja ») sont des indices de mode direct. Il est seulement possible d’affirmer que ces énoncés contiennent des traits du mode direct, sans pouvoir préciser s’il relèvent du type du freie direkte Rede, de l’erlebte Rede ou de l’einführungslose indirekte Rede. L’apport de la notion de continuum Le DR se décompose en traits énonciatifs, morpho-syntaxiques et textuels, dont la présence et la combinaison aboutissent à des formes qui oscillent entre la représentation directe et indirecte. Comme l’expose von Roncador (1988 : 4ss), c’est la linguistique comparative qui a développé la représentation des phénomènes linguistiques sous la forme d’un continuum. Dans ce type de représentation, les caractéristiques définitoires ne sont plus envisagées comme des conditions nécessaires et suffisantes, mais comme des valeurs scalaires. L’accumulation de valeurs crée des représentants typiques du phénomène 92 . 92 Sur les premiers développements de ce concept dans les années 1970, voir von Roncador (1988 : 14-15). - 95 -
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Ces formes ne ramènent pas le discours rapporté à un DI. En effet, il n’est pas possible<br />
d’obtenir à partir <strong>de</strong> ces énoncés <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> DI avec verbe en préposition. L’énoncé<br />
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La différence entre un DIL et un DIL avec verbe introducteur en incise ou en postposition est<br />
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(Gather 1994 : 234). Ces formes sont <strong>de</strong>s formes intermédiaires, <strong>de</strong>s « Grenz- und<br />
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Tumult <strong>de</strong>r Halle nach <strong>de</strong>m hier stationierten Beamten <strong>de</strong>r Hotelgesellschaft um. Der Mensch zeigt<br />
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La forme elliptique <strong>de</strong>s phrases, les marques d’interlocution (« ja ») sont <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong><br />
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Re<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> l’einführungslose indirekte Re<strong>de</strong>.<br />
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L’apport <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> continuum<br />
Le DR se décompose en traits énonciatifs, morpho-syntaxiques et textuels, dont la présence<br />
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a développé la représentation <strong>de</strong>s phénomènes linguistiques sous la forme d’un continuum.<br />
Dans ce type <strong>de</strong> représentation, les caractéristiques définitoires ne sont plus envisagées<br />
comme <strong>de</strong>s conditions nécessaires et suffisantes, mais comme <strong>de</strong>s valeurs scalaires.<br />
L’accumulation <strong>de</strong> valeurs crée <strong>de</strong>s représentants typiques du phénomène 92 .<br />
92 Sur les premiers développements <strong>de</strong> ce concept dans les années 1970, voir von Roncador (1988 : 14-15).<br />
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