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focalisation genettienne, comme le remarque lui-même Stanzel dans les rééditions de son ouvrage : à la focalisation interne de Genette correspond la perspective interne de Stanzel, aux focalisations zéro et externe, la perspective externe (2001 : 153). Les deux modélisations du discours rapporté sont néanmoins relativement éloignées, puisque la catégorie de la focalisation, l’équivalent genettien de la Perspektive, ne joue aucun rôle dans la description du discours rapporté chez Genette. De plus, la représentation de Genette est sous-tendue par l’idée que les différentes formes de discours rapporté reflètent une gradation de la distance, tandis que Stanzel fait appel à plusieurs concepts opératoires qu’il utilise indépendamment ou simultanément pour décrire les réalisations du discours rapporté. 1.6 Le métadiscours Arrivé au terme de notre première partie, nous souhaitons procéder à un retour critique sur notre métadiscours, en 1.6.1 sur la terminologie, en 1.6.2 sur la représentation catégorielle du discours rapporté. 1.6.1 La terminologie En allemand, le terme de Redewiedergabe est le plus ancien et le plus utilisé (Lerch 1922 ; Günther 1928 ; von Roncador 1988 ; Brünner 1991 ; Zifonun et al. 1997). Ce terme est fréquemment concurrencé par Rededarstellung (Lerch 1922 ; Günther 1928 ; Scherner 1976 ; Zuschlag 2002) et Redeerwähnung. On rencontre plus rarement les termes de Referat (Duden 2005), referierte Rede (Gather 1994), Zitat (Burger 2005), ou encore Textwiedergabe (Engel 2004). En français également, le terme le plus courant est le plus ancien, soit discours rapporté (Charlent 1996 ; Rosier 1999 ; Komur 2004 ; Delesse 2006). Il a comme alternatives les termes de discours représenté (Rabatel et Lepoire 2005), représentation des discours (Authier-Revuz 2004), discours reporté, discours relaté 91 . Les alternatives à Redewiedergabe et à discours rapporté répondent à plusieurs motivations. Elles naissent globalement de la remise en cause des conceptions traditionnelles (Rosier 2005). C’est le cas, par exemple, de Rabatel et Lepoire (2005), qui déclarent employer « discours représenté, plutôt que (...) discours rapporté, parce que même dans le cas du DD, 91 Notre énumération ne prétend pas à l’exhaustivité. - 92 -

ce dernier n’est jamais cité à l’identique et renvoie toujours aux motivations du locuteur citant ». Redewiedergabe et discours rapporté ont été critiqués, en outre, parce qu’ils suggèrent que le discours rapporté consiste en une répétition de propos antérieurs. Les propositions de renouvellement de la terminologie sont également motivées par la polysémie de discours rapporté : ce terme désigne l’énoncé qui opère une représentation des discours et, par métonymie, le contenu des énoncés. Bien que nous situant dans une approche énonciative, nous avons repris le terme traditionnel et courant de discours rapporté. Nous désignons par là : - soit l’énoncé représentant un discours autre (et dans ce cas opposés à discours simple, c’est-à-dire un discours sans métadiscours) ; - soit le discours représenté, qui dans ce cas s’oppose au discours cadre. Compte tenu de la polysémie du terme, nous avons choisi d’employer également le binôme discours second / discours premier afin de désigner clairement chacune des deux situations énonciatives. Discours premier désigne le discours cadre et discours second le discours représenté. Dans Engelen (1973 et 1974), le terme de « Primäräußerung » renvoie au discours qui est représenté, le terme de « Erstsprecher » à l’énonciateur cité et celui de « Zweitsprecher » à l’énonciateur citant. Ce que nous désignons pas discours premier et discours second est donc l’inverse de ce à quoi réfère Engelen. Les choix terminologiques auxquels nous avons procédé ainsi que ceux d’Engelen ont chacun leur justification. La notion même de représentation de discours présuppose logiquement l’antériorité du discours représenté sur le discours qui le représente, ceci quel que soit le statut ontologique du discours représenté (passé, prospectif, virtuel, …). Le discours représenté peut donc être considéré comme premier. Pour notre part, nous désignons néanmoins le discours représenté par le terme de discours second car celui-ci est un discours non autonome qui n’existe que dans un discours d’accueil, lequel est en outre le premier à être réceptionné par l’allocuté (Gülich 1978 : 53ss). De plus, le terme de premier laisse facilement entendre que le discours représenté est, du point du vue de la chronologie des actes de langage, toujours antérieur au discours qui le représente. Enfin, adopter un ordre croissant en partant de la situation de discours actuelle permet de désigner aisément les discours rapportés dans les discours rapportés, les mises en abyme du discours rapporté (ibid.) : - 93 -

ce <strong>de</strong>rnier n’est jamais cité à l’i<strong>de</strong>ntique et renvoie toujours aux motivations du locuteur<br />

citant ». Re<strong>de</strong>wie<strong>de</strong>rgabe et discours rapporté ont été critiqués, en outre, parce qu’ils<br />

suggèrent que le discours rapporté consiste en une répétition <strong>de</strong> propos antérieurs. Les<br />

propositions <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong> la terminologie sont également motivées par la polysémie<br />

<strong>de</strong> discours rapporté : ce terme désigne l’énoncé qui opère une représentation <strong>de</strong>s discours<br />

et, par métonymie, le contenu <strong>de</strong>s énoncés.<br />

Bien que nous situant dans une approche énonciative, nous avons repris le terme traditionnel<br />

et courant <strong>de</strong> discours rapporté. Nous désignons par là :<br />

- soit l’énoncé représentant un discours autre (et dans ce cas opposés à discours simple,<br />

c’est-à-dire un discours sans métadiscours) ;<br />

- soit le discours représenté, qui dans ce cas s’oppose au discours cadre.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la polysémie du terme, nous avons choisi d’employer également le binôme<br />

discours second / discours premier afin <strong>de</strong> désigner clairement chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux situations<br />

énonciatives. Discours premier désigne le discours cadre et discours second le discours<br />

représenté.<br />

Dans Engelen (1973 et 1974), le terme <strong>de</strong> « Primäräußerung » renvoie au discours qui est<br />

représenté, le terme <strong>de</strong> « Erstsprecher » à l’énonciateur cité et celui <strong>de</strong> « Zweitsprecher » à<br />

l’énonciateur citant. Ce que nous désignons pas discours premier et discours second est donc<br />

l’inverse <strong>de</strong> ce à quoi réfère Engelen.<br />

Les choix terminologiques auxquels nous avons procédé ainsi que ceux d’Engelen ont<br />

chacun leur justification. La notion même <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong> discours présuppose<br />

logiquement l’antériorité du discours représenté sur le discours qui le représente, ceci quel<br />

que soit le statut ontologique du discours représenté (passé, prospectif, virtuel, …). Le<br />

discours représenté peut donc être considéré comme premier.<br />

Pour notre part, nous désignons néanmoins le discours représenté par le terme <strong>de</strong> discours<br />

second car celui-ci est un discours non autonome qui n’existe que dans un discours<br />

d’accueil, lequel est en outre le premier à être réceptionné par l’allocuté (Gülich 1978 :<br />

53ss). De plus, le terme <strong>de</strong> premier laisse facilement entendre que le discours représenté est,<br />

du point du vue <strong>de</strong> la chronologie <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> langage, toujours antérieur au discours qui le<br />

représente. Enfin, adopter un ordre croissant en partant <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> discours actuelle<br />

permet <strong>de</strong> désigner aisément les discours rapportés dans les discours rapportés, les mises en<br />

abyme du discours rapporté (ibid.) :<br />

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