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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Le discours transposé au style indirect<br />

Une forme intermédiaire est représentée par le « discours transposé, au style indirect »<br />

(1972 : 191), qui introduit plus <strong>de</strong> mimétisme par rapporté au discours narrativisé :<br />

« Je dis à ma mère qu’il me fallait absolument épouser Albertine » (discours prononcé), « Je pensai<br />

qu’il me fallait absolument épouser Albertine » (discours intérieur). » (1972 : 191-192)<br />

<br />

Le style indirect libre<br />

Enfin, le style indirect libre peut, grâce à l’absence <strong>de</strong> subordination, faire croître le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

mimétisme du discours indirect. Toutefois, il ne se définit pas comme une variante<br />

quantitative du discours indirect. Il a <strong>de</strong>ux caractéristiques fondamentales qui le distinguent<br />

du discours indirect : l’absence d’indication concernant la nature pensée ou proférée <strong>de</strong>s<br />

discours et, surtout, la « confusion » possible entre le discours du personnage et celui du<br />

narrateur (1972 : 192).<br />

En plus <strong>de</strong> cette typologie dans laquelle se retrouvent les catégories traditionnelles <strong>de</strong> la<br />

linguistique et <strong>de</strong> la grammaire, Genette propose une réflexion sur les limites <strong>de</strong> la mimesis<br />

dans le discours direct. Genette constate que le récit caractérise généralement les<br />

personnages au moyen <strong>de</strong> leur discours en le chargeant <strong>de</strong> traits idiolectaux et sociolectaux.<br />

Cette gran<strong>de</strong> « individuation du style <strong>de</strong>s personnages » naît d’une distance entre le narrateur<br />

et le DD et d’un effort « ‘d’objectivation’ » (1972 : 201). Cette visée <strong>de</strong> l’écriture narrative<br />

rencontre <strong>de</strong>s limites et court le risque <strong>de</strong> produire un « discours stylisé », défini comme « la<br />

forme extrême <strong>de</strong> la mimesis <strong>de</strong> discours, où l’auteur ‘imite’ son personnage non seulement<br />

dans la teneur <strong>de</strong> ses propos, mais dans cette littéralité hyperbolique qui est celle du pastiche<br />

[…] ». Les personnages donnent « l’impression <strong>de</strong> s’imiter, et finalement <strong>de</strong> se caricaturer<br />

eux-mêmes » (1972 : 202) :<br />

l’effet mimétique est donc ici à son comble, ou plus exactement à sa limite : au point où l’extrême du<br />

‘réalisme’ touche à l’irréalité pure. (ibid.)<br />

Selon nous, les limites <strong>de</strong> la représentation mimétique mettent en lumière la nature<br />

fondamentale du discours rapporté, qui est d’être une sélection par un énonciateur d’énoncés<br />

et <strong>de</strong> traits énonciatifs afin <strong>de</strong> représenter un autre énonciateur.<br />

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