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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Dans la distance, Genette introduit une distinction qui dérive <strong>de</strong> la nature non-iconique du<br />

langage. Selon la nature <strong>de</strong> l’objet narré, il différencie le récit d’événements du récit <strong>de</strong><br />

paroles. Dans le récit d’événements, « contrairement à la représentation dramatique, aucun<br />

récit ne peut ‘montrer’ ou ‘imiter’ l’histoire qu’il raconte. » La mimesis ne peut être<br />

qu’illusion <strong>de</strong> mimesis « pour cette raison unique et suffisante que la narration, orale ou<br />

écrite, est un fait <strong>de</strong> langage, et que le langage signifie sans imiter » (1972 : 185). Dans le<br />

récit <strong>de</strong> paroles, la question <strong>de</strong> la mimesis se pose différemment, puisque « la mimesis<br />

verbale » est une « mimesis du verbe » (1972 : 186).<br />

Dans ce cadre d’analyse, Genette distingue quatre types différents <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong><br />

discours en se basant sur le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> proximité ou <strong>de</strong> mimesis (illusoire et conventionnelle<br />

dans la littérature) qu’entretient le discours premier avec le discours second.<br />

<br />

Le discours rapporté, <strong>de</strong> type dramatique<br />

Le type le plus mimétique, celui où « le narrateur feint <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r littéralement la parole à son<br />

personnage » (1972 : 192), est le « discours rapporté, <strong>de</strong> type dramatique » (ibid.), illustré<br />

par l’exemple suivant :<br />

« Je dis à ma mère (ou : je pensai) : il faut absolument que j’épouse Albertine. » (1972 : 192)<br />

C’est un discours « ‘imité’, c’est-à-dire fictivement rapporté, tel qu’il est censé avoir été<br />

prononcé par le personnage » (1972 : 190). A l’autre pôle <strong>de</strong> la mimesis se situe le discours<br />

« narrativisé, ou raconté », qui est « l’état le plus distant et en général [...] le plus<br />

réducteur » (1972 : 191).<br />

<br />

Le discours narrativisé ou raconté<br />

« J’informai ma mère <strong>de</strong> ma décision d’épouser Albertine ». S’il s’agissait non plus <strong>de</strong> ses paroles<br />

mais <strong>de</strong> ses « pensées », l’énoncé pourrait être encore plus bref et plus proche <strong>de</strong> l’événement pur. « Je<br />

décidai d’épouser Albertine ». (1972 : 191)<br />

Le discours <strong>de</strong>vient un acte, puisqu’il est « traité comme un événement parmi d’autres et<br />

assumé comme tel par le narrateur lui-même » (1972 : 190).<br />

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