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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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finissait pas ! » se rapproche du discours indirect libre, soit d’une représentation par<br />

l’énonciateur-narrateur d’une pensée que l’énonciateur-personnage a formulée (« Cela n’en<br />

finit pas ! » ou « Cela continue ! »). « Cela n’en finissait pas » peut également se lire comme<br />

la traduction verbale par l’énonciateur-narrateur du sentiment d’exaspération <strong>de</strong><br />

l’énonciateur-personnage.<br />

La proximité entre la représentation <strong>de</strong> PDV et la représentation <strong>de</strong> discours au mo<strong>de</strong><br />

indirect libre est d’ordre énonciative. Toutes <strong>de</strong>ux sont <strong>de</strong>ux formes qui par rapport à leur<br />

cotexte marquent un changement énonciatif : la perception représentée et le DIL se repèrent<br />

grâce à la disjonction locuteur/énonciateur qui intervient. La différence se situe au niveau <strong>de</strong><br />

la verbalisation : dans la perception représentée, on ne peut attribuer les paroles représentées,<br />

ni même véritablement aucune parole, à l’énonciateur. Dans le DIL en revanche, comme il a<br />

été rappelé dans la partie précé<strong>de</strong>nte, il y a la présence d’un locuteur. Nous n’affirmons pas<br />

que le DIL représente les paroles/pensées effectivement produites par le locuteur, mais que<br />

le DIL est la représentation <strong>de</strong> paroles que le locuteur rapporté peut produire <strong>de</strong> façon<br />

crédible.<br />

En somme, dans les textes narratifs, le DIL contient <strong>de</strong>ux locuteurs et <strong>de</strong>ux énonciateurs<br />

entremêlés, tandis que la représentation <strong>de</strong> PDV contient un locuteur (le narrateur) et <strong>de</strong>ux<br />

énonciateurs (le personnage et le narrateur). Nous parlerons <strong>de</strong> discours indirect libre<br />

embryonnaire 84 .<br />

Dès 1975, Kuroda (cité par Plénat 1979 : 135), à partir <strong>de</strong> corpus <strong>de</strong> récits, posait la question<br />

<strong>de</strong>s frontières du discours intérieur et <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> conscience du personnage que le<br />

discours indirect libre est supposé représenter. Selon Kuroda, ce que désigne le discours<br />

indirect libre doit être étendu à un ensemble plus vaste que la représentation du discours<br />

exprimé et englober l’expression <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue dont le personnage n’a qu’une conscience<br />

non-réfléchie 85 .<br />

84 Définissant le discours rapporté comme un champ <strong>de</strong> représentations constitué <strong>de</strong> divers « niveaux<br />

d’appréhension <strong>de</strong>s phénomènes », Rabatel plai<strong>de</strong> pour « l’appartenance <strong>de</strong>s perceptions représentées au DR »<br />

(2004b : 86). Nous trouvons une position similaire, en filigrane, dans Schanen et Confais (2005) et Zifonun et<br />

al. (1997), qui élargissent le champ du DR au « discours non formulé » (Schanen et Confais 2005 : 163) et aux<br />

« Einstellungen » et « Gefühlen » (Zifonun et al. 1997 : 1753).<br />

85 Kullmann (1992a) souligne que la différence entre le discours indirect libre et la représentation <strong>de</strong> PDV reste<br />

insuffisamment théorisée.<br />

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