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(88) Bei einem Haydnschen Duett waren mir plötzlich die Tränen gekommen, ich hatte den Schluß des Konzertes nicht abgewartet, hatte auf das Wiedersehen mit der Sängerin verzichtet (oh, wieviel strahlende Abende hatte ich einst nach solchen Konzerten mit den Künstlern hingebracht!), hatte mich aus dem Münster hinweggeschlichen und in den nächtlichen Gassen müde gelaufen, wo da und dort hinter den Fenstern der Restaurants Jazzkapellen die Melodien meines jetzigen Lebens spielten. Oh, was für ein trübes Irrsal war aus meinem Leben geworden! (Hesse, Der Steppenwolf : 174) 1.4.3.4.4 Les situations de discours Parmi les genres de DR, le DIL est celui qui connaît le plus de restrictions d’emploi en fonction des situations de discours. Il est un procédé qui apparaît de façon privilégiée dans la littérature, mais non de façon exclusive. Il est employé dans la presse (pour l’erlebte Rede, cf. Steube 1985 : 392 et Zifonun et al. 1997 : 1775 ; pour le DIL, cf. 9.2.4) et dans l’échange oral (pour l’erlebte Rede, cf. Pérennec 1992 : 326 ; pour le discours indirect libre, cf. Vetters 1989 : 39ss ; Marnette 2002). S. Marnette a montré la présence de discours indirect libre dans des corpus oraux. Il est vrai que cette forme de DR n’est pas la plus utilisée : dans le corpus oral analysé par l’auteur - corpus du GARS - le DIL représente 4 % des DR employés par les énonciateurs. Nous citons l’extrait analysée par Marnette (en le raccourcissant légèrement) : - le DIL est en gras - le DD, en amont et en aval, est souligné - le DI, en aval, est en gras et souligné (89) (Le locuteur raconte comment s’est déroulée la visite de son logement) +je suis rentré […] et j’ai commencé à me dire oh là là oh là là c’est tout petit comment je vais faire c’est pas possible de vivre six mois là-dedans - - et puis euh de suite j’ai j’ai commencé à réfléchir je me suis dit c’est très intéressant parce que si j’ai bien gardé euh l’orientation on est en plein sud - - et comme le l-l’immeuble en face il ne faisait que trois étages et que nous on était au quatrième moi j’étais plus haut que lui donc j’allais avoir le soleil toute la journée + ça c’était très très bien + euh deuxième avan-tage c’est que c’était tout petit + donc pour nettoyer c’était plus facile pour passer l’aspirateur il y avait la moquette par terre + pour passer l’aspirateur ben ça serait tout petit ça serait euh vite fait - - et puis euh bon on m’avait dit qu’à Salamanque l’hiver il faisait très très froid + je m’étais dit euh sept mètres carrés ça va être très facile à chauffer aussi ça va euh chauffer rapidement bon le plafond était pas très haut ça de-fai- ça devait faire deux mètres à tout casser + et + et bon je me disais ça va vite chauffer et donc rapidement je j’ai commencé à bien me sentir […] (Marnette 2002 : 217) Le DIL est repérable à la transposition des temps verbaux et à l’absence de subordination explicite à un verbe introducteur. En comparaison avec les pensées directes qui sont relativement courtes, les pensées au DIL permettent de citer longuement les pensées en - 80 -

gardant la fluidité de l’expression mais en introduisant la distinction entre le moment du récit et le moment où l’énonciateur a formulé ces pensées. Il nous faut remarquer que cette interprétation comme DIL peut être critiquée. On peut en effet considérer que la pause (marquée par - - dans la transcription) ne suffit pas comme marque d’indépendance et que les énoncés sont introduits par le segment « je me suis dit » du DD précédent. Toutefois, Marnette explique que 28 % des DIL ne font pas suite à un DR. Ces cas ne remettent donc pas en cause l’existence d’un DIL dans son corpus oral. En allemand, le corpus oral de Günthner (1997) contient un énoncé qui atteste de la présence d’erlebte Rede dans des situations de discours oral et dans un registre non soutenu. (90) (Im folgenden Ausschnitt schildert Ina, wie ihre Großmutter eine Verwandte auf ihr behindertes Kind angesprochen hatte, das die Verwandte damals - aus Geldmangel - nicht in eine Behindertenschule schickte [„fortgetan hat, damit sie schreiben lernt“]) on no hot se no d’Großmutter hot no zu ihr gsa: sie wollt doch des Kind forttue daß sie was lernt schreiben (gepreßt, jammernd) des kann sie net sie braucht des Geld des kann sie net mache (Günthner 1997 : 17) 82 L’énonciatrice parle de sa grand-mère et évoque un échange entre sa grand-mère et une tierce personne. Les propos de l’interlocutrice sont représentés par l’énonciatrice dans « des kann ... net mache », qui adopte un ton qui est censé refléter celui de l’énonciateur cité (« gepreßt, jammernd ») Ce DR est décrit par Günthner comme une « Hybridform » (un DR sans introduction, de forme d’une phrase indépendante, avec une transposition déictique), sans être identifié comme un erlebte Rede 83 . D’après nos critères, cette forme présente toutes les caractéristiques d’un erlebte Rede : d’un point de vue énonciatif, la personne est transposée (« Ich kann das nicht > Sie kann das nicht »). Le temps verbal est certes non transposé, mais comme nous l’avons montré (1.4.3.4.3), la transposition du temps verbal n’est pas nécessaire. La non-transposition du temps permet d’accroître l’immédiateté de la représentation et de renforcer la dramatisation de la représentation au moment où un élément important de la narration intervient (la référence aux ressources financières insuffisantes). 82 Les indications entre parenthèses sont de Günthner. Nous avons par ailleurs simplifié les conventions de transcription de l’auteur. 83 Le fait que Günthner ne parle pas d’erlebte Rede peut s’expliquer par son métadiscours qui privilégie une représentation sous forme d’un continuum plutôt qu’une description catégorielle (1997 : 15). - 81 -

(88) Bei einem Haydnschen Duett waren mir plötzlich die Tränen gekommen, ich hatte <strong>de</strong>n Schluß <strong>de</strong>s<br />

Konzertes nicht abgewartet, hatte auf das Wie<strong>de</strong>rsehen mit <strong>de</strong>r Sängerin verzichtet (oh, wieviel<br />

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hatte mich aus <strong>de</strong>m Münster hinweggeschlichen und in <strong>de</strong>n nächtlichen Gassen mü<strong>de</strong> gelaufen, wo da<br />

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spielten. Oh, was für ein trübes Irrsal war aus meinem Leben gewor<strong>de</strong>n! (Hesse, Der<br />

Steppenwolf : 174)<br />

1.4.3.4.4 Les situations <strong>de</strong> discours<br />

Parmi les genres <strong>de</strong> DR, le DIL est celui qui connaît le plus <strong>de</strong> restrictions d’emploi en<br />

fonction <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> discours. Il est un procédé qui apparaît <strong>de</strong> façon privilégiée dans la<br />

littérature, mais non <strong>de</strong> façon exclusive. Il est employé dans la presse (pour l’erlebte Re<strong>de</strong>,<br />

cf. Steube 1985 : 392 et Zifonun et al. 1997 : 1775 ; pour le DIL, cf. 9.2.4) et dans l’échange<br />

oral (pour l’erlebte Re<strong>de</strong>, cf. Pérennec 1992 : 326 ; pour le discours indirect libre, cf. Vetters<br />

1989 : 39ss ; Marnette 2002).<br />

S. Marnette a montré la présence <strong>de</strong> discours indirect libre dans <strong>de</strong>s corpus oraux. Il est vrai<br />

que cette forme <strong>de</strong> DR n’est pas la plus utilisée : dans le corpus oral analysé par l’auteur<br />

- corpus du GARS - le DIL représente 4 % <strong>de</strong>s DR employés par les énonciateurs. Nous<br />

citons l’extrait analysée par Marnette (en le raccourcissant légèrement) :<br />

- le DIL est en gras<br />

- le DD, en amont et en aval, est souligné<br />

- le DI, en aval, est en gras et souligné<br />

(89) (Le locuteur raconte comment s’est déroulée la visite <strong>de</strong> son logement)<br />

+je suis rentré […] et j’ai commencé à me dire oh là là oh là là c’est tout petit comment je vais faire<br />

c’est pas possible <strong>de</strong> vivre six mois là-<strong>de</strong>dans - - et puis euh <strong>de</strong> suite j’ai j’ai commencé à réfléchir je<br />

me suis dit c’est très intéressant parce que si j’ai bien gardé euh l’orientation on est en plein sud - - et<br />

comme le l-l’immeuble en face il ne faisait que trois étages et que nous on était au quatrième moi<br />

j’étais plus haut que lui donc j’allais avoir le soleil toute la journée + ça c’était très très bien +<br />

euh <strong>de</strong>uxième avan-tage c’est que c’était tout petit + donc pour nettoyer c’était plus facile pour<br />

passer l’aspirateur il y avait la moquette par terre + pour passer l’aspirateur ben ça serait tout<br />

petit ça serait euh vite fait - - et puis euh bon on m’avait dit qu’à Salamanque l’hiver il faisait<br />

très très froid + je m’étais dit euh sept mètres carrés ça va être très facile à chauffer aussi ça va euh<br />

chauffer rapi<strong>de</strong>ment bon le plafond était pas très haut ça <strong>de</strong>-fai- ça <strong>de</strong>vait faire <strong>de</strong>ux mètres à tout<br />

casser + et + et bon je me disais ça va vite chauffer et donc rapi<strong>de</strong>ment je j’ai commencé à bien me<br />

sentir […] (Marnette 2002 : 217)<br />

Le DIL est repérable à la transposition <strong>de</strong>s temps verbaux et à l’absence <strong>de</strong> subordination<br />

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