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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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L’absence d’enchâssement et <strong>de</strong> frontière entre énonciateur rapporteur et énonciateur cité<br />

amène Steube à le décrire comme un « Re<strong>de</strong> […], die in sich frem<strong>de</strong> Re<strong>de</strong> simuliert »<br />

(1985 : 391). Dans les textes narratifs, il apparaît comme un discours bipolaire contenant<br />

« <strong>de</strong>r Erzähler als greifbare Verkörperung <strong>de</strong>r Mittelbarkeit <strong>de</strong>s Erzählens und die Illusion<br />

<strong>de</strong>r Unmittelbarkeit durch Spiegelung <strong>de</strong>r dargestellten Wirklichkeit im Bewußtsein eines<br />

personalen Mediums o<strong>de</strong>r einer Reflektorfigur » (Stanzel 2001 : 247).<br />

Il est une forme <strong>de</strong> discours rapporté qui ne contient ni marques externes (comme l’est un<br />

verbe introducteur 71 ) ni internes (comme l’est le Konjunktiv I) qui puissent le distinguer d’un<br />

énoncé simple : « Il n’y a pas <strong>de</strong> signal - morphologique ou syntaxique - spécifique du style<br />

indirect libre », rappelle Vuillaume (2000 : 107). En l’absence <strong>de</strong> marqueur morphologique<br />

ou syntaxique spécifique, le repérage du DIL se fait à l’ai<strong>de</strong> d’indices énonciatifs et<br />

contextuels. « Il n’existe pas <strong>de</strong> phrases qui hors contexte pourrait être caractérisée comme<br />

étant du […] DIL », comme le souligne Authier-Revuz (1992 : 41). Cela a pour conséquence<br />

que certains énoncés interprétables comme <strong>de</strong>s DIL laissent subsister une certaine<br />

ambivalence, voire <strong>de</strong> l’ambiguïté, comme le révèle l’exemple suivant :<br />

(74) Il fut tiré <strong>de</strong> sa rêverie par la sonnerie du téléphone. C’était Barbentane. Il <strong>de</strong>mandait à Aurélien<br />

d’accompagner ces dames au Casino <strong>de</strong> Paris. La loge était prise, et puis à la <strong>de</strong>rnière minute, lui<br />

<strong>de</strong>vait se rendre ailleurs ; si Leurtillois n’était pas libre, Blanchette et Bérénice n’iraient pas, parce que<br />

<strong>de</strong>ux femmes seules ... Mais Aurélien était libre. (Aragon, Aurélien, cité par Riegel et al 2001 : 601)<br />

Riegel et al. ont i<strong>de</strong>ntifié le <strong>de</strong>rnier énoncé <strong>de</strong> cet extrait comme un DIL. Il est permis<br />

d’inclure l’énoncé précé<strong>de</strong>nt (« si Leurtillois… ») dans le DIL, et également <strong>de</strong> lire « La loge<br />

était prise… » comme la représentation <strong>de</strong>s explications données par Barbentane ; dans cette<br />

hypothèse, le <strong>de</strong>rnier énoncé ne serait pas un DIL, mais remplirait la fonction textuelle <strong>de</strong><br />

clôture <strong>de</strong> DIL et marquerait le retour au discours du narrateur.<br />

D’un point <strong>de</strong> vue énonciatif, <strong>de</strong>ux systèmes sont présents dans le DIL : les formes verbales<br />

et la personne 72 relèvent du système <strong>de</strong> l’énonciateur rapporteur, tandis que les adverbes <strong>de</strong><br />

temps et <strong>de</strong> lieu, les éléments <strong>de</strong> subjectivité affective et appréciative et les éléments <strong>de</strong><br />

n’est pas celui d’un emprunt, mais qui est bien celui d’une représentation <strong>de</strong> dires. Par la suite (2004), l’auteur<br />

a privilégié une <strong>de</strong>scription comme forme <strong>de</strong> discours rapporté hybri<strong>de</strong>.<br />

71 Toutefois, l’incise et la postposition sont possibles, et ces formes sont alors <strong>de</strong>s formes transitoires entre le<br />

DI régi et le DIL.<br />

72 Certains contextes autorisent l’emploi <strong>de</strong> noms propres (Bally 1914 : 408ss ; Vuillaume 1999), <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scriptions définies et <strong>de</strong> démonstratifs (celui-ci / dieser) (Vuillaume 1999) : « [...] Deslauriers lui dit : - Mais,<br />

saprelotte, qu’est-ce que tu as ? Frédéric souffrait <strong>de</strong>s nerfs. Deslauriers n’en crut rien. » (Flaubert,<br />

L’éducation sentimentale, cité par Vuillaume 1999 : 54ss).<br />

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