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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Urteilseinstellung, seiner betont neutralen Haltung, seinem Zweifel, Bedauern, usw.) plus <strong>de</strong>m<br />

Gedanken <strong>de</strong>r Originaläußerung zuzüglich eventueller lexikalisierter Einstellungen <strong>de</strong>s ursprünglichen<br />

Sprechers. (Steube 1985 : 391)<br />

La différence entre DI et DD ne se réduit pas à une question <strong>de</strong> subordination syntaxique et<br />

<strong>de</strong> transposition <strong>de</strong> déictiques (Authier 1979 ; Steube 1985 ; Gather 1994 : 218ss ; Zifonun et<br />

al. 1997 : 1755ss). Des mécanismes énonciatifs plus globaux interviennent et expliquent <strong>de</strong>s<br />

différences dont eux seuls peuvent rendre compte. Avec le DI, c’est non seulement un centre<br />

déictique qui change (l’i<strong>de</strong>ntité du locuteur), mais aussi un centre <strong>de</strong> subjectivité (l’i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong> l’énonciateur).<br />

les formes <strong>de</strong> DR ne sont pas <strong>de</strong>s variantes morphosyntaxiques, mais correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s modalités<br />

radicalement différentes <strong>de</strong> l’appréhension <strong>de</strong> la parole d’autrui manifestées par <strong>de</strong>s traitements<br />

différents <strong>de</strong> l’acte d’énonciation rapportée […]. (Authier 1979 : 211)<br />

Les travaux d’Austin ont apporté <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> distinction du DD et du DI, comme l’a montré<br />

Récanati (1980), auquel nous empruntons l’analyse suivante 50 . Austin distingue l’acte<br />

locutoire, qui est l’acte consistant à produire <strong>de</strong>s paroles, <strong>de</strong> l’acte illocutoire, qui est l’acte<br />

consistant à faire quelque chose avec l’acte locutoire. Ces <strong>de</strong>ux actes sont indissociables<br />

dans une situation <strong>de</strong> discours simple ; dans le cas d’une situation <strong>de</strong> report <strong>de</strong> discours,<br />

l’acte locutoire est isolé <strong>de</strong> l’acte illocutoire et est le seul à être reproduit.<br />

L’analyse d’Austin permet <strong>de</strong> différentier le fonctionnement du DD du DI en s’appuyant sur<br />

les différents composants <strong>de</strong> l’acte locutoire. Celui-ci se décompose en trois sous-actes : un<br />

acte phonétique, un acte phatique et un acte rhétique.<br />

L’acte phonétique est l’articulation d’une séquence sonore. L’acte phatique est la production<br />

<strong>de</strong> sons appartenant à une langue et réalisés selon la grammaire <strong>de</strong> cette langue. L’acte<br />

rhétique est la réalisation d’un énoncé ayant un sens choisi précisément en fonction <strong>de</strong> la<br />

situation <strong>de</strong> communication. Trois exemples illustrent les différentes étapes <strong>de</strong> l’acte<br />

locutoire, qui n’est réalisé que lorsque les trois composants sont réunis : Un perroquet peut<br />

produire uniquement un acte phonétique (Récanati 1980 : 191). Par ailleurs, explique Austin,<br />

si un soldat américain <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> guerre se fait capturer par <strong>de</strong>s Italiens et prononce une<br />

phrase alleman<strong>de</strong> apprise par cœur dans sa jeunesse pour se faire passer pour un allemand, il<br />

réalise un acte phonétique et phatique : « il réalise une séquence sonore qui est une phrase<br />

alleman<strong>de</strong> et dont il sait qu’elle est une phrase alleman<strong>de</strong> » (ibid.). Pour autant, ce soldat ne<br />

réalise pas d’acte rhétique car « réciter n’est pas parler » (ibid.).<br />

Ces trois composantes <strong>de</strong> l’acte locutoire permettent <strong>de</strong> distinguer les spécificités du DD et<br />

50 Von Roncador (1988 : 21) reprend également les catégories d’Austin pour différencier le DD du DI.<br />

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