Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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Die Gemeinsamkeit der verschiedenen Kategorien der Redewiedergabe kann in der Verschiebung der Illokution gesehen werden, d.h., wer in einer Redewiedergabe fremde Behauptungen, Fragen oder Aufforderungen wiedergibt oder eigenen, die er zu einem anderen Zeitpunkt geäußert oder gedacht hat, der übernimmt in der Regel nicht die Verpflichtungen, die mit den betreffenden illokutionären Akten verbunden sind. (1988 : 6) Arrivée au terme de la partie 1.3, nous retiendrons que le discours rapporté est la recontextualisation d’un acte d’énonciation. Sa fonction est de représenter une énonciation autre et son produit, le texte. Le discours rapporté est à distinguer d’autres formes de reprise et de formes de modalisation du dire, ainsi que de configurations énonciatives appelées « polyphoniques » ou « dialogiques » : l’ironie, l’énonciation proverbiale ou encore l’écho. Les analyses de Ducrot partagent avec celles d’Authier-Revuz la caractéristique de distinguer des formes parfois assimilées, qui ne réalisent pourtant pas le même acte de langage. Le traitement par l’énonciateur premier de l’énonciation seconde se fait selon différents schémas qui donnent naissance à plusieurs genres de discours rapporté. La partie suivante est consacrée à la description de ces genres 28 . 1.4 Schémas énonciatifs des principaux genres Nous pouvons d’abord brosser à grands traits les caractéristiques énonciatives des types de discours rapporté dont nous allons poursuivre l’analyse dans cette partie : Comparaison des cadres d’analyse d’Authier-Revuz et de Ducrot Cadre d’analyse d’Authier-Revuz Cadre d’analyse de Ducrot Discours direct Direkte Rede Discours indirect (régi) Indirekte (eingeführte) Rede Discours narrativisé Erzählte Rede / Bericht Discours indirect libre Erlebte Rede Einführungslose indirekte Rede Juxtaposition de deux énonciateurs Présence d’un seul énonciateur Coïncidence de deux énonciateurs Présence de deux locuteurs et de deux énonciateurs Présence d’un seul locuteur et de deux énonciateurs Superposition de deux locuteurs et énonciateurs Les différentes réalisations de la représentation du discours oscillent entre deux pôles : une représentation dans laquelle des transferts vers la situation d’énonciation seconde ont été 28 Nous n’avons pas retenu dans notre description les formes marginales et marquées d’un point de vue sociolinguistique, comme l’est par exemple le discours direct avec que (Rosier 1999 : 217-221). - 38 -
opérés et une représentation dont l’élucidation repose sur le cadre énonciatif actuel. Ce choix fondamental amène à distinguer les discours rapportés au mode direct (1.4.1) de ceux au mode indirect (1.4.3). Dans chacun de ces modes, le discours second peut être introduit par une séquence introductrice. La partie 1.4.2 consacrée aux discours introducteurs concerne donc à la fois le mode direct et indirect. 1.4.1 Le mode direct Le discours direct est un schéma de « dédoublement des locuteurs » 29 (Ducrot 1984 : 196, voir aussi von Roncador 1988, Authier-Revuz 1992, Gather 1994). Deux actes d’énonciation disjoints, possédant chacun son propre repérage énonciatif, sont enchâssés pour former un discours direct régi, ou sont juxtaposés pour former un discours direct libre. La représentation directe d’une énonciation seconde n’implique pas que le discours direct soit la reproduction fidèle du discours second. Cette conception - dont les origines remontent aux premiers écrits sur le discours rapporté - se trouve dans plusieurs grammaires (cf. 1.3.1) et dans les analyses de Breslauer (1996 : 53), qui le décrit comme wörtlich, exakt, wortgetreu, et de Schmitt-Ackermann 30 (1996 : 7), pour qui le DD donne à voir un énoncé « im originalen Wortlaut ». Plusieurs arguments s’opposent à la définition du discours direct comme d’un mode de dicto 31 , et parallèlement à celle du discours indirect comme étant un mode de re. Concevoir le discours direct comme un mode de citation fidèle revient à confondre le plan discursif (la valeur usuelle du DD) et le plan énonciatif. 1) Si le lexique peut être répété dans le discours direct, il n’est qu’une partie de ce qui compose le message. Les éléments d’une situation de communication sont si vastes qu’une reproduction intégrale est quasiment irréalisable. Il se pose de plus un problème de reproduction lors d’un changement de canal : un discours oral rapporté par écrit peut difficilement être rapporté avec toutes les informations de la chaîne orale. En somme, le DR n’est pas une reproduction mais une reconstruction opérée par l’énonciateur premier. 29 Cette double énonciation n’est pas limitée au DR au style direct : elle se rencontre aussi dans l’écho imitatif ou la mise en scène de discours imaginaire. (Ducrot 1984 : 196) 30 Breslauer a une approche essentiellement morphosytaxique du DR, tandis que Schmitt-Ackerman intègre des éléments du modèle développé par von Roncador (1988). 31 L’idée de fidélité du discours direct est réfutée par Ducrot (1980), von Roncador (1988 : 2), Authier-Revuz (1992) et Zifonun et al. (1997 : 1755). - 39 -
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opérés et une représentation dont l’élucidation repose sur le cadre énonciatif actuel. Ce choix<br />
fondamental amène à distinguer les discours rapportés au mo<strong>de</strong> direct (1.4.1) <strong>de</strong> ceux au<br />
mo<strong>de</strong> indirect (1.4.3). Dans chacun <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>s, le discours second peut être introduit par<br />
une séquence introductrice. La partie 1.4.2 consacrée aux discours introducteurs concerne<br />
donc à la fois le mo<strong>de</strong> direct et indirect.<br />
1.4.1 Le mo<strong>de</strong> direct<br />
Le discours direct est un schéma <strong>de</strong> « dédoublement <strong>de</strong>s locuteurs » 29 (Ducrot 1984 : 196,<br />
voir aussi von Roncador 1988, Authier-Revuz 1992, Gather 1994). Deux actes d’énonciation<br />
disjoints, possédant chacun son propre repérage énonciatif, sont enchâssés pour former un<br />
discours direct régi, ou sont juxtaposés pour former un discours direct libre.<br />
La représentation directe d’une énonciation secon<strong>de</strong> n’implique pas que le discours direct<br />
soit la reproduction fidèle du discours second. Cette conception - dont les origines remontent<br />
aux premiers écrits sur le discours rapporté - se trouve dans plusieurs grammaires (cf. 1.3.1)<br />
et dans les analyses <strong>de</strong> Breslauer (1996 : 53), qui le décrit comme wörtlich, exakt,<br />
wortgetreu, et <strong>de</strong> Schmitt-Ackermann 30 (1996 : 7), pour qui le DD donne à voir un énoncé<br />
« im originalen Wortlaut ». Plusieurs arguments s’opposent à la définition du discours direct<br />
comme d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> dicto 31 , et parallèlement à celle du discours indirect comme étant un<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> re. Concevoir le discours direct comme un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> citation fidèle revient à<br />
confondre le plan discursif (la valeur usuelle du DD) et le plan énonciatif.<br />
1) Si le lexique peut être répété dans le discours direct, il n’est qu’une partie <strong>de</strong> ce qui<br />
compose le message. Les éléments d’une situation <strong>de</strong> communication sont si vastes qu’une<br />
reproduction intégrale est quasiment irréalisable. Il se pose <strong>de</strong> plus un problème <strong>de</strong><br />
reproduction lors d’un changement <strong>de</strong> canal : un discours oral rapporté par écrit peut<br />
difficilement être rapporté avec toutes les informations <strong>de</strong> la chaîne orale. En somme, le DR<br />
n’est pas une reproduction mais une reconstruction opérée par l’énonciateur premier.<br />
29 Cette double énonciation n’est pas limitée au DR au style direct : elle se rencontre aussi dans l’écho imitatif<br />
ou la mise en scène <strong>de</strong> discours imaginaire. (Ducrot 1984 : 196)<br />
30 Breslauer a une approche essentiellement morphosytaxique du DR, tandis que Schmitt-Ackerman intègre <strong>de</strong>s<br />
éléments du modèle développé par von Roncador (1988).<br />
31 L’idée <strong>de</strong> fidélité du discours direct est réfutée par Ducrot (1980), von Roncador (1988 : 2), Authier-Revuz<br />
(1992) et Zifonun et al. (1997 : 1755).<br />
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