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l’énoncé c) 24 est un énoncé qui rapporte, asserte une information et qui relève du discours rapporté (Ducrot 1984 : 151 et 154ss). Cette différence entre asserter et montrer se répercute dans l’enchaînement argumentatif. Selon Ducrot, l’acceptabilité entre les énoncés suivants varie car « il paraît » ne renvoie pas à des locuteurs, mais seulement à des énonciateurs, tandis que « dire » ou « prétendre » renvoie à des locuteurs et énonciateurs : Il y a toujours des optimistes : ainsi, des gens disent / on m’a dit / certains prétendent qu’il va faire beau. * Il y a toujours des optimistes : ainsi, il paraît qu’il va faire beau. (Ducrot 1984 : 154-155) Charolles (1987 : 253) apporte un argument pragmatique pour distinguer le discours rapporté et les énoncés introduits par selon. Tandis qu’un énoncé avec un verbe introducteur recrée une énonciation, qui peut garder sa valeur illocutoire première si l’énonciateur rapporteur et l’énonciateur rapporté coïncident (« j’ai dit que p »), une proposition introduite par selon ne reproduit pas une énonciation et ne permet pas de réaliser l’acte décrit par la proposition, même si l’énonciateur rapporteur et l’énonciateur rapporté coïncident (« selon moi, p »). L’analyse de Charolles confirme que selon p montre une assertion autre, tandis qu’un discours rapporté place une assertion dans un nouveau cadre énonciatif. Enfin, une comparaison sur le plan textuel révèle également la différence entre la modalisation en discours second et le discours rapporté. Au premier énoncé d’un dialogue qui serait « Est-ce que ta soirée avec Catherine était bien ? Qu’est-ce que vous avez fait ? », il peut difficilement faire suite un énoncé qui serait « Selon elle elle va déménager ». En revanche, un énoncé tel que « Elle m’a dit qu’elle allait déménager » réalise un enchaînement cohérent. L’enchaînement révèle que seul le discours rapporté est la représentation d’un acte de communication. En allemand, la modalisation en discours second ou reprise montrée se réalise avec sollen 25 , angeblich ou encore nach Angaben comme illustré dans les exemples suivants : 24 Il faut préciser que « on dit » peut soit être l’équivalent de « plusieurs personnes ont dit », donc avoir un désigné pluriel, soit être l’équivalent de « les gens disent », surtout sous la forme d’une incise « dit-on », donc avoir un désigné indéfini. Dans le premier cas, il introduit du discours rapporté, comme dans l’exemple cité par Ducrot, dans le deuxième cas, il est plus proche de la polyphonie que du discours rapporté. 25 Cf. Lefèvre (2002 : 121) : « Modalverben […] sind keine Ausdrucksmittel indirekter Rede ». - 34 -

(5) (Le narrateur a fait la connaissance d’un personnage mystérieux) Auch reizte es sehr, dass man nicht wusste, woher er sei, und welche Stellung er unter den Menschen einnehme. Obwohl sie sagten, dass die Grazien um seinen Mund spielten, setzen sie doch hinzu, dass auf seiner Stirn eine Art Trauer wohne, die der Zeiger einer bedeutenden Vergangenheit sei – aber das war am Ende das Lockendste, dass niemand diese Vergangenheit wusste. Er soll in Staatsbegebenheiten verwickelt gewesen sein, er soll sich unglücklich vermählt, er soll seinen Bruder erschossen haben – und was dieser Dinge mehr waren. Das aber wussten alle, dass er sich jetzt sehr stark mit Wissenschaften beschäftigte. (Stifter, Brigitta : 6) Dans cet exemple, le locuteur modalise son assertion par le renvoi à un autre discours, signifiant qu’il ne prend pas en charge p car il emprunte l’information à un tiers. Sollen est certes proche de l’einführungslose indirekte Rede, dans sa valeur discursive de « Distanzierung von der Intention, die mit der weitervermittelten Sachverhaltsdarstellung verbunden ist » (Heidolph et al 1984 : 100), mais l’EIR doit enchaîner sur la mention d’un être identifié comme un locuteur potentiel, tandis que cette condition n’a pas besoin d’être satisfaite avec sollen. A - Ich fliege nach Moskau B - Es soll dort sehr kalt sein, pass auf! * B - Es sei dort sehr kalt, pass auf! Un autre exemple allemand de modalisation en discours second est fourni dans Zifonun et al. (1997), pour qui les énoncés dans un « Behauptungskontext » ne relèvent pas du discours rapporté. In Gegenüberstellung zum Indirektheitskontext sind zwei Formen des DIREKTHEITSKONTEXTES - immer bezogen auf die aktuale Sprechsituation - konstituierbar: Bezogen auf die Sachverhaltsebene, die Ebene des Gesagten, stellen wir dem Indirektheitskontext den BEHAUPTUNGSKONTEXT gegenüber. „Die Feier von A wird morgen stattfinden. Darüber hat mich A informiert.“ Bezogen auf die Ebene des Satzes selbst stellen wir den Indirektheitskontext dem ZITATKONTEXT der DIREKTEN REDEWIEDERGABE gegenüber. „A hat mir vor einiger Zeit mitgeteilt: „Meine Feier wird am 11.09.89 stattfinden.“ (1997 : 1754-1755) Un exemple de « Behauptungskontext » se trouve dans le texte suivant : (6) Österreich braucht Bärenzuwanderung R.O. Wien, 16. August In Oberösterreich herrscht Bärenalarm. Ein Landwirt vermutet, daß der Tod eines seiner Kälber von einem Bären verursacht wurde. Das teilte die Polizei mit. (FAZ, 17.08.2006 : 11) « Das teilte die Polizei mit » est une anaphore évidentielle plus qu’une introduction de discours rapporté. Le test suivant où nous explicitons la modalisation qu’opère cette anaphore par l’ajout de « jedenfalls » le montre. Nous considérons donc avec Zifonun et al. que l’exemple 6) n’est pas un report d’assertion mais une modalisation en discours second : - 35 -

(5) (Le narrateur a fait la connaissance d’un personnage mystérieux)<br />

Auch reizte es sehr, dass man nicht wusste, woher er sei, und welche Stellung er unter <strong>de</strong>n Menschen<br />

einnehme. Obwohl sie sagten, dass die Grazien um seinen Mund spielten, setzen sie doch hinzu, dass<br />

auf seiner Stirn eine Art Trauer wohne, die <strong>de</strong>r Zeiger einer be<strong>de</strong>uten<strong>de</strong>n Vergangenheit sei – aber das<br />

war am En<strong>de</strong> das Lockendste, dass niemand diese Vergangenheit wusste. Er soll in<br />

Staatsbegebenheiten verwickelt gewesen sein, er soll sich unglücklich vermählt, er soll seinen Bru<strong>de</strong>r<br />

erschossen haben – und was dieser Dinge mehr waren. Das aber wussten alle, dass er sich jetzt sehr<br />

stark mit Wissenschaften beschäftigte. (Stifter, Brigitta : 6)<br />

Dans cet exemple, le locuteur modalise son assertion par le renvoi à un autre discours,<br />

signifiant qu’il ne prend pas en charge p car il emprunte l’information à un tiers. Sollen est<br />

certes proche <strong>de</strong> l’einführungslose indirekte Re<strong>de</strong>, dans sa valeur discursive <strong>de</strong><br />

« Distanzierung von <strong>de</strong>r Intention, die mit <strong>de</strong>r weitervermittelten Sachverhaltsdarstellung<br />

verbun<strong>de</strong>n ist » (Heidolph et al 1984 : 100), mais l’EIR doit enchaîner sur la mention d’un<br />

être i<strong>de</strong>ntifié comme un locuteur potentiel, tandis que cette condition n’a pas besoin d’être<br />

satisfaite avec sollen.<br />

A - Ich fliege nach Moskau<br />

B - Es soll dort sehr kalt sein, pass auf!<br />

* B - Es sei dort sehr kalt, pass auf!<br />

Un autre exemple allemand <strong>de</strong> modalisation en discours second est fourni dans Zifonun et<br />

al. (1997), pour qui les énoncés dans un « Behauptungskontext » ne relèvent pas du discours<br />

rapporté.<br />

In Gegenüberstellung zum Indirektheitskontext sind zwei Formen <strong>de</strong>s DIREKTHEITSKONTEXTES<br />

- immer bezogen auf die aktuale Sprechsituation - konstituierbar: Bezogen auf die Sachverhaltsebene,<br />

die Ebene <strong>de</strong>s Gesagten, stellen wir <strong>de</strong>m Indirektheitskontext <strong>de</strong>n BEHAUPTUNGSKONTEXT gegenüber.<br />

„Die Feier von A wird morgen stattfin<strong>de</strong>n. Darüber hat mich A informiert.“ Bezogen auf die Ebene<br />

<strong>de</strong>s Satzes selbst stellen wir <strong>de</strong>n Indirektheitskontext <strong>de</strong>m ZITATKONTEXT <strong>de</strong>r DIREKTEN<br />

REDEWIEDERGABE gegenüber. „A hat mir vor einiger Zeit mitgeteilt: „Meine Feier wird am 11.09.89<br />

stattfin<strong>de</strong>n.“ (1997 : 1754-1755)<br />

Un exemple <strong>de</strong> « Behauptungskontext » se trouve dans le texte suivant :<br />

(6) Österreich braucht Bärenzuwan<strong>de</strong>rung<br />

R.O. Wien, 16. August<br />

In Oberösterreich herrscht Bärenalarm. Ein Landwirt vermutet, daß <strong>de</strong>r Tod eines seiner Kälber<br />

von einem Bären verursacht wur<strong>de</strong>. Das teilte die Polizei mit. (FAZ, 17.08.2006 : 11)<br />

« Das teilte die Polizei mit » est une anaphore évi<strong>de</strong>ntielle plus qu’une introduction <strong>de</strong><br />

discours rapporté. Le test suivant où nous explicitons la modalisation qu’opère cette<br />

anaphore par l’ajout <strong>de</strong> « je<strong>de</strong>nfalls » le montre. Nous considérons donc avec Zifonun et al.<br />

que l’exemple 6) n’est pas un report d’assertion mais une modalisation en discours second :<br />

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