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L’idée qu’elle venait d’échapper à la mort faillit la faire s’évanouir de terreur ; elle ferma les yeux ; puis elle tressaillit au contact d’une main sur sa manche : c’était Félicité. - Monsieur vous attend, madame ; la soupe est servie. Et il fallut descendre ! Il fallut se mettre à table ! Elle essaya de manger. Les morceaux l’étouffaient. Alors elle déplia sa serviette comme pour en examiner les reprises et voulut réellement s’appliquer à ce travail, compter les fils de la toile. Tout à coup, le souvenir de la lettre lui revint. L’avait-elle donc perdue ? Où la retrouver ? Mais elle éprouvait une telle lassitude dans l’esprit, que jamais elle ne put inventer un prétexte à sortir de table. Puis elle était devenue lâche ; elle avait peur de Charles ; il savait tout, c’était sûr ! En effet, il prononça ces mots, singulièrement : - Nous ne sommes pas près, à ce qu’il paraît, de voir M. Rodolphe. (Flaubert, Madame Bovary : II-48) Der Gedanke, daß sie eben dem Tod entronnen war, machte sie halb ohnmächtig vor Entsetzen; sie schloß die Augen; unter der Berührung einer Hand fuhr sie zusammen: Es war Félicité. „Monsieur wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist auf dem Tisch.“ Und sie mußte hinabgehen! mußte sich zu Tisch setzen! Sie versuchte zu essen. Sie brachte keinen Bissen hinunter. Dann entfaltete sie ihre Serviette, als wolle sie die geflickten Stellen prüfen; und wirklich ging sie daran, die Fäden zu zählen. Plötzlich fiel ihr der Brief ein. Hatte sie ihn etwa verloren? Wo war er nur? Allein, sie fühlte sich geistig derart matt, daß sie nicht einmal einen Vorwand zu ersinnen vermochte, um vom Tisch wegzugehen. Sie war auf einmal feige geworden; sie hatte Angst vor Charles; er wußte alles, das war sicher! Und wahrhaftig, da sagte er ganz eigentümlich: „Es scheint, wir werden Monsieur Rodolphe so bald nicht wiedersehen.“ (Schickelé et Riesen : 241-242) Bei dem Gedanken, daß sie eben dem Tod entronnen wer, sank sie fast vor Entsetzen ohnmächtig hin. Sie schloß die Augen; dann fuhr sie zusammen: eine Hand faßte sie am Arm. Es war Félicité. „Der Herr wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist aufgetragen.“ Sie mußte hinuntergehen, mußte sich zu Tisch setzen! Sie versuchte zu essen. Die Bissen blieben ihr im Halse stecken. Da faltete sie ihre Serviette auseinander, als wollte sie sich die schadhaften Stellen genauer ansehen; sie hatte auch wirklich vor, sie da, wo sie dünn geworden waren, auszubessern und die Fäden der Leinwand zu zählen. Plötzlich kam ihr der Brief wieder in den Sinn. Hatte sie ihn denn verloren? Wo konnte sie ihn wiederfinden? Aber sie fühlte sich so zerschlagen, ihr Kopf war so müde, daß sie sich einfach keinen Vorwand auszudenken vermochte, um vom Tisch aufzustehen. Außerdem war sie feige geworden; sie hatte Angst vor Charles. Er wußte alles, das war sicher! Tatsächlich sagte er in einem ganz eigenartigen Ton: „Herrn Rodolphe werden wir, scheint’s, nicht so bald wieder zu Gesicht bekommen.“ (Widmer : 266-267) (Emma reçoit la visite des huissiers) - Ah ! Une correspondance ! dit maître Hareng avec un sourire discret. Mais permettez ! Car je dois m’assurer si la boîte ne contient pas autre chose. Et il inclina les papiers, légèrement, comme pour en faire tomber les napoléons. Alors l’indignation la prit, à voir cette grosse main, aux doigts rouges et mous comme des limaces, qui se posait sur ces pages où son cœur avait battu. Ils partirent enfin ! Félicité rentra. Elle l’avait envoyée aux aguets pour détourner Bovary [...]. (Flaubert, Madame Bovary : II-149) „Ah, Briefe!“ sagte Maître Hareng mit einem verschwiegenen Lächeln. „Aber erlauben Sie, ich muß schauen, ob nichts weiter drin ist.“ Und er hielt die Papiere in die Höhe, als wollte er Goldstücke herausschütteln. Sie wurde zornig, als sie sah, wie sich diese große Hand mit den roten Fingern, die weich wie Schnecken waren, auf die Seiten legten, die einst ihr Herz hatten höher schlagen lassen. Endlich gingen sie! Félicité kam zurück. Sie war beauftragt worden, Bovary aufzulauern und ihn vom Hause fernzuhalten [...]. (Schickelé et Riesen : 343) „Aha, Briefe!“ sagte Maître Hareng mit diskretem Lächeln. „Aber gestatten Sie! Ich muß mich nämlich vergewissern, ob die Schachtel nichts anderes enthält.“ Und er hielt die Papiere leicht schräg vor sich hin, als wollte er die Goldstücke herausschütteln. Da übermannte sie die Empörung, als sie sah, wie diese fleischige Pratze mit den roten, weichen Fingern, die aussahen wie Schnecken, die Blätter anfaßte, bei denen einst ihr Herz höher geschlagen hatte. Endlich gingen sie! Félicité kam zurück - Emma hatte sie ausgesandt; sie sollte Bovary auflauern und ihn fernhalten. [...] (Widmer : 380) - 322 -

Ce furent trois jours pleins, exquis, splendides, une vraie lune de miel. Ils étaient à l’hôtel de Boulogne, sur le port. Et ils vivaient là, volets fermés, portes closes, avec des fleurs par terre et des sirops à la glace, qu’on leur apportait dès le matin. [...] Il fallut pourtant se séparer ! Les adieux furent tristes. C’était chez la mère Rolet qu’il devait envoyer ses lettres ; et elle lui fit des recommandations si précises à propos de la double enveloppe, qu’il admira grandement son astuce amoureuse. (Flaubert, Madame Bovary : II-104-107) Es waren drei ausgefüllte, köstliche, wunderbare Tage, richtige Flitterwochen. Sie wohnten im Hotel de Boulogne am Hafen und lebten dort hinter verriegelten Türen und geschlossenen Fensterläden, Blumen lagen am Boden, und Eislimonaden standen herum, die man ihnen frühmorgens hereinbrachte. [...] Schließlich mußten sie sich doch trennen! Der Abschied war traurig. Er sollte seine Briefe der Mutter Rollet schicken, und sie gab ihm so genaue Anweisungen in bezug auf den doppelten Umschlag, daß er ihre Durchtriebenheit in amourösen Dingen aufs höchste bewunderte. (Schickelé et Riesen : 298- 300) Es wurden drei selige, köstliche, wunderbare Tage, ein richtiger Honigmond. Sie wohnten im Hotel de Boulogne am Hafen. Dort lebten sie hinter geschlossenen Fensterläden und verriegelten Türen; am Boden lagen Blumen, daneben standen eisgekühlte Fruchtsäfte, die man ihnen früh am Morgen brachte. [...] Endlich schlug aber doch die Trennungsstunde. Der Abschied war traurig. Seine Briefe sollte Léon an die alte Rolet schicken, und Emma gab ihm so genaue Anweisungen - er müsse sie jeweils in doppelte Umschläge stecken -, daß er ihre Durchtriebenheit in Liebessachen aufs höchste bewunderte. (Widmer : 330-332) III Corpus traduit d’einführungslose indirekte Rede Th. Mann, Der Tod in Venedig Gleich darauf näherte sich ihm der Portier mit gezogener Mütze und mahnte zum Aufbruch. Das Automobil stehe bereit, ihn und andere Reisende nach dem Hotel Excelsior zu bringen, von wo das Motorboot die Herrschaften durch den Privatkanal der Gesellschaft zum Bahnhof befördern werde. Die Zeit dränge. - Aschenbach fand, daß sie das keineswegs tue. Mehr als eine Stunde blieb bis zur Abfahrt seines Zuges. (Mann, Der Tod in Venedig : 44) DIL DIL DIL Aussitôt après, le portier vint lui annoncer, la casquette à la main, qu’il était l’heure de partir. L’auto attendait pour le conduire avec d’autres voyageurs à l’Hôtel Excelsior, d’où le canot automobile transporterait les voyageurs à la gare par le canal appartenant à la Compagnie. Il n’était que temps... Aschenbach trouva que rien ne pressait ; il restait plus d’une heure jusqu’au départ de son train. (Bertaux et Sigwalt : 66) Immédiatement après, le portier à casquette galonnée s’approcha et l’avertit qu’on partait. L’automobile était prête à le conduire avec les autres voyageurs à l'Hôtel Excelsior, d’où un canot à moteur transporterait messieurs les voyageurs jusqu’à la gare par le canal privé de la Compagnie. Le temps pressait. Aschenbach trouvait qu’il n'en était rien. Il restait une bonne heure jusqu’au départ du train. (Jaccottet : 85-86) Aussitôt après, le portier s’approcha de lui, sa casquette à la main, pour l’avertir du départ. L’automobile était prête à les conduire, lui et d’autres voyageurs, à l’hôtel Excelsior, d’où le bateau à moteur emmènerait l’honorable clientèle à la gare, par le canal appartenant à la compagnie. « Le temps pressait. » Aschenbach n'était nullement de cet avis. Il restait plus d’une heure avant le départ de son train. (Nesme et Costadura : 135) Der Mann zog sich zögernd zurück, um nach fünf Minuten wieder aufzutreten. Unmöglich, daß der Wagen länger warte. Dann möge er fahren und seinen Koffer mitnehmen, entgegnete Aschenbach gereizt. (Mann, Der Tod in Venedig : 44-45) DIL DIL DIL L’homme se retira à contrecœur pour reparaître au bout de cinq minutes. Impossible à la voiture d’attendre plus longtemps. « Eh L’homme se retira en hésitant, pour revenir cinq minutes après. Impossible que la voiture attendît plus longtemps. L’homme se retira en hésitant pour revenir cinq minutes plus tard. Impossible de faire attendre plus longtemps la voiture. « Alors elle - 323 -

L’idée qu’elle venait d’échapper à la mort faillit la faire s’évanouir <strong>de</strong> terreur ; elle ferma les yeux ; puis elle<br />

tressaillit au contact d’une main sur sa manche : c’était Félicité.<br />

- Monsieur vous attend, madame ; la soupe est servie.<br />

Et il fallut <strong>de</strong>scendre ! Il fallut se mettre à table !<br />

Elle essaya <strong>de</strong> manger. Les morceaux l’étouffaient.<br />

Alors elle déplia sa serviette comme pour en examiner les reprises et voulut réellement s’appliquer à ce travail,<br />

compter les fils <strong>de</strong> la toile. Tout à coup, le souvenir <strong>de</strong> la lettre lui revint. L’avait-elle donc perdue ? Où la<br />

retrouver ? Mais elle éprouvait une telle lassitu<strong>de</strong> dans l’esprit, que jamais elle ne put inventer un prétexte à<br />

sortir <strong>de</strong> table. Puis elle était <strong>de</strong>venue lâche ; elle avait peur <strong>de</strong> Charles ; il savait tout, c’était sûr ! En effet, il<br />

prononça ces mots, singulièrement :<br />

- Nous ne sommes pas près, à ce qu’il paraît, <strong>de</strong> voir M. Rodolphe. (Flaubert, Madame Bovary : II-48)<br />

Der Gedanke, daß sie eben <strong>de</strong>m Tod entronnen war,<br />

machte sie halb ohnmächtig vor Entsetzen; sie schloß<br />

die Augen; unter <strong>de</strong>r Berührung einer Hand fuhr sie<br />

zusammen: Es war Félicité.<br />

„Monsieur wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist auf<br />

<strong>de</strong>m Tisch.“<br />

Und sie mußte hinabgehen! mußte sich zu Tisch<br />

setzen!<br />

Sie versuchte zu essen. Sie brachte keinen Bissen<br />

hinunter. Dann entfaltete sie ihre Serviette, als wolle<br />

sie die geflickten Stellen prüfen; und wirklich ging sie<br />

daran, die Fä<strong>de</strong>n zu zählen. Plötzlich fiel ihr <strong>de</strong>r Brief<br />

ein. Hatte sie ihn etwa verloren? Wo war er nur?<br />

Allein, sie fühlte sich geistig <strong>de</strong>rart matt, daß sie nicht<br />

einmal einen Vorwand zu ersinnen vermochte, um<br />

vom Tisch wegzugehen. Sie war auf einmal feige<br />

gewor<strong>de</strong>n; sie hatte Angst vor Charles; er wußte alles,<br />

das war sicher! Und wahrhaftig, da sagte er ganz<br />

eigentümlich:<br />

„Es scheint, wir wer<strong>de</strong>n Monsieur Rodolphe so bald<br />

nicht wie<strong>de</strong>rsehen.“ (Schickelé et Riesen : 241-242)<br />

Bei <strong>de</strong>m Gedanken, daß sie eben <strong>de</strong>m Tod entronnen<br />

wer, sank sie fast vor Entsetzen ohnmächtig hin. Sie<br />

schloß die Augen; dann fuhr sie zusammen: eine Hand<br />

faßte sie am Arm. Es war Félicité.<br />

„Der Herr wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist<br />

aufgetragen.“<br />

Sie mußte hinuntergehen, mußte sich zu Tisch<br />

setzen!<br />

Sie versuchte zu essen. Die Bissen blieben ihr im<br />

Halse stecken. Da faltete sie ihre Serviette<br />

auseinan<strong>de</strong>r, als wollte sie sich die schadhaften Stellen<br />

genauer ansehen; sie hatte auch wirklich vor, sie da,<br />

wo sie dünn gewor<strong>de</strong>n waren, auszubessern und die<br />

Fä<strong>de</strong>n <strong>de</strong>r Leinwand zu zählen. Plötzlich kam ihr <strong>de</strong>r<br />

Brief wie<strong>de</strong>r in <strong>de</strong>n Sinn. Hatte sie ihn <strong>de</strong>nn verloren?<br />

Wo konnte sie ihn wie<strong>de</strong>rfin<strong>de</strong>n? Aber sie fühlte sich<br />

so zerschlagen, ihr Kopf war so mü<strong>de</strong>, daß sie sich<br />

einfach keinen Vorwand auszu<strong>de</strong>nken vermochte, um<br />

vom Tisch aufzustehen. Außer<strong>de</strong>m war sie feige<br />

gewor<strong>de</strong>n; sie hatte Angst vor Charles. Er wußte alles,<br />

das war sicher! Tatsächlich sagte er in einem ganz<br />

eigenartigen Ton: „Herrn Rodolphe wer<strong>de</strong>n wir,<br />

scheint’s, nicht so bald wie<strong>de</strong>r zu Gesicht bekommen.“<br />

(Widmer : 266-267)<br />

(Emma reçoit la visite <strong>de</strong>s huissiers)<br />

- Ah ! Une correspondance ! dit maître Hareng avec un sourire discret. Mais permettez ! Car je dois m’assurer<br />

si la boîte ne contient pas autre chose.<br />

Et il inclina les papiers, légèrement, comme pour en faire tomber les napoléons. Alors l’indignation la prit, à<br />

voir cette grosse main, aux doigts rouges et mous comme <strong>de</strong>s limaces, qui se posait sur ces pages où son cœur<br />

avait battu.<br />

Ils partirent enfin ! Félicité rentra. Elle l’avait envoyée aux aguets pour détourner Bovary [...]. (Flaubert,<br />

Madame Bovary : II-149)<br />

„Ah, Briefe!“ sagte Maître Hareng mit einem<br />

verschwiegenen Lächeln. „Aber erlauben Sie, ich muß<br />

schauen, ob nichts weiter drin ist.“<br />

Und er hielt die Papiere in die Höhe, als wollte er<br />

Goldstücke herausschütteln. Sie wur<strong>de</strong> zornig, als sie<br />

sah, wie sich diese große Hand mit <strong>de</strong>n roten Fingern,<br />

die weich wie Schnecken waren, auf die Seiten legten,<br />

die einst ihr Herz hatten höher schlagen lassen.<br />

Endlich gingen sie! Félicité kam zurück. Sie war<br />

beauftragt wor<strong>de</strong>n, Bovary aufzulauern und ihn vom<br />

Hause fernzuhalten [...]. (Schickelé et Riesen : 343)<br />

„Aha, Briefe!“ sagte Maître Hareng mit diskretem<br />

Lächeln. „Aber gestatten Sie! Ich muß mich nämlich<br />

vergewissern, ob die Schachtel nichts an<strong>de</strong>res enthält.“<br />

Und er hielt die Papiere leicht schräg vor sich hin, als<br />

wollte er die Goldstücke herausschütteln. Da<br />

übermannte sie die Empörung, als sie sah, wie diese<br />

fleischige Pratze mit <strong>de</strong>n roten, weichen Fingern, die<br />

aussahen wie Schnecken, die Blätter anfaßte, bei<br />

<strong>de</strong>nen einst ihr Herz höher geschlagen hatte.<br />

Endlich gingen sie! Félicité kam zurück - Emma hatte<br />

sie ausgesandt; sie sollte Bovary auflauern und ihn<br />

fernhalten. [...] (Widmer : 380)<br />

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