Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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Dans un deuxième temps, nous avons délimité le cadre d’analyse contrastif et traductologique dans lequel nous avons choisi d’étudier le discours rapporté. Nous avons rappelé que la description contrastive est un des piliers de l’analyse traductologique et que la visée de celle-ci est d’étudier l’équivalence entre des textes. Nous avons également précisé notre acception du terme d’équivalence et les objectifs de notre travail traductologique, marqué par un double mouvement descriptif et prospectif, portant sur le traduit et le traduire. L’approche descriptive a permis de saisir les possibilités, les réalités, mais également les difficultés et les limites de l’équivalence. Elle a nourri le versant prospectif dans lequel nous avons formulé quelques régularités, nuancé certaines relations déjà formulées, et cerné des objets méritant un approfondissement. Deux exemples rappelleront notre démarche. Un premier exemple est le constat que nous avons fait d’une équivalence fréquente entre l’einführungslose indirekte Rede et des discours rapportés autres que des discours indirects libres dans les textes de presse. Cette description des réalités traductologiques nous a ensuite amenée à nous interroger sur l’adéquation de cette relation. En analysant l’équivalence avec des paramètres discursifs, il est apparu que l’einführungslose indirekte Rede peut entrer de manière régulière dans une relation d’équivalence avec d’autres genres que le discours indirect libre. Un deuxième exemple est celui de la traduction des discours indirects libres embryonnaires. Nous avons conclu à l’inadéquation des traductions proposées dans notre corpus et nous nous sommes interrogée sur les alternatives qui permettraient de lever les obstacles observés. Si la diversité linguistique a été l’objet de notre étude contrastive et traductologique, elle a aussi éclairé dans un mouvement réflexif les spécificités des discours rapportés allemand et français, en langue et en discours. L’apport que représente la comparaison des langues à l’étude du discours rapporté a été souligné par Rosier (2006 : 11), dont nous reprenons, en la développant, l’analyse en trois points : - premièrement, c’est à un philologue allemand, Tobler, que revient la découverte du discours indirect libre dans la littérature française, à la fin du 19 ème siècle (ibid.). Nous avons rappelé quelle fut la fécondité du regard comparatiste dans la construction d’un métadiscours sur le discours indirect libre et l’erlebte Rede entre 1888 et 1928, en Allemagne, en Suisse et en France. La lecture des premiers travaux sur le discours indirect libre révèle que la découverte de celui-ci s’est accompagnée d’une démarche contrastive avec l’allemand, concernant tant le repérage des caractéristiques du phénomène que sa théorisation. - deuxièmement, Rosier constate que « ce sont aussi les travaux comparatistes qui ont permis - 278 -
d’asseoir en français la forme polyphonique du discours indirect libre » (ibid.) et cite pour le couple français-allemand Simonin (1984), auquel nous ajouterons Steinberg (1971). L’explication selon nous réside dans la méthodologie des travaux comparatistes – et traductologiques : la recherche de traits servant de tertium comparationis et d’invariants en traduction rend particulièrement attentif à la mosaïque des voix présente dans les formes libres et interprétatives de discours rapporté. - troisièmement, « cette diversité langagière a permis, notamment par les problèmes de traduction posés par le passage du modèle normatif d’une langue à l’autre, d’appréhender les formes ‘mixtes’ » (ibid.). Par formes mixtes, l’auteur entend les formes autres que les catégories traditionnelles, notamment le discours indirect avec guillemets ou le discours direct avec subordonnant. Comme pour le deuxième point, nous pensons que l’approche de la linguistique contrastive et de la traduction permet de se distancier d’une description exclusivement catégorielle et ethnocentriste et de mettre au jour les combinaisons de traits réalisant les différentes formes de discours rapporté. Puisque la recherche d’invariance s’attache non pas aux formes mais aux traits énonciatifs qui composent le discours rapporté, elle rend visible le continuum des marques et indices du discours rapporté. Après avoir indiqué quels sont les objectifs et la méthodologie d’une étude contrastive et traductologique, nous avons ensuite dressé un tableau contrastif global du discours rapporté. Le mode direct est construit à l’identique dans les deux langues. Il pose néanmoins des problèmes aigus de traduction (qui rappellent qu’une analyse traductologique dépasse sa base contrastive), qui ne sont pas en relation avec sa construction énonciative, mais avec sa visée discursive imitative et son fonctionnement sémiotique. L’enjeu et la difficulté de la traduction est de conserver dans la traduction la fonction symptomatique d’un discours direct lorsqu’il renvoie dans le texte source à un groupe sociolectal ou dialectal. Le mode indirect connaît des différences importantes à divers niveaux : la subordination, l’intégration de la subjectivité de l’énonciateur second, la modalisation de l’énonciateur premier, la proximité de l’énonciateur premier avec le point de vue représenté. Nous avons complété l’analyse des deux modes par celle des séquences introductrices, en privilégiant la problématique de la relation entre les énonciateurs. Dans la dernière section, la partie consacrée à l’étude des séquences introductrices était axée sur les relations entre l’effacement énonciatif et l’ethos discursif. Les parties suivantes étaient complémentaires, puisqu’elles abordaient la traduction des discours indirects non - 279 -
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d’asseoir en français la forme polyphonique du discours indirect libre » (ibid.) et cite pour le<br />
couple français-allemand Simonin (1984), auquel nous ajouterons Steinberg (1971).<br />
L’explication selon nous rési<strong>de</strong> dans la méthodologie <strong>de</strong>s travaux comparatistes – et<br />
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traduction rend particulièrement attentif à la mosaïque <strong>de</strong>s voix présente dans les formes<br />
libres et interprétatives <strong>de</strong> discours rapporté.<br />
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traduction posés par le passage du modèle normatif d’une langue à l’autre, d’appréhen<strong>de</strong>r les<br />
formes ‘mixtes’ » (ibid.). Par formes mixtes, l’auteur entend les formes autres que les<br />
catégories traditionnelles, notamment le discours indirect avec guillemets ou le discours<br />
direct avec subordonnant. Comme pour le <strong>de</strong>uxième point, nous pensons que l’approche <strong>de</strong><br />
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exclusivement catégorielle et ethnocentriste et <strong>de</strong> mettre au jour les combinaisons <strong>de</strong> traits<br />
réalisant les différentes formes <strong>de</strong> discours rapporté. Puisque la recherche d’invariance<br />
s’attache non pas aux formes mais aux traits énonciatifs qui composent le discours rapporté,<br />
elle rend visible le continuum <strong>de</strong>s marques et indices du discours rapporté.<br />
Après avoir indiqué quels sont les objectifs et la méthodologie d’une étu<strong>de</strong> contrastive et<br />
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Le mo<strong>de</strong> direct est construit à l’i<strong>de</strong>ntique dans les <strong>de</strong>ux langues. Il pose néanmoins <strong>de</strong>s<br />
problèmes aigus <strong>de</strong> traduction (qui rappellent qu’une analyse traductologique dépasse sa<br />
base contrastive), qui ne sont pas en relation avec sa construction énonciative, mais avec sa<br />
visée discursive imitative et son fonctionnement sémiotique. L’enjeu et la difficulté <strong>de</strong> la<br />
traduction est <strong>de</strong> conserver dans la traduction la fonction symptomatique d’un discours direct<br />
lorsqu’il renvoie dans le texte source à un groupe sociolectal ou dialectal. Le mo<strong>de</strong> indirect<br />
connaît <strong>de</strong>s différences importantes à divers niveaux : la subordination, l’intégration <strong>de</strong> la<br />
subjectivité <strong>de</strong> l’énonciateur second, la modalisation <strong>de</strong> l’énonciateur premier, la proximité<br />
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relation entre les énonciateurs.<br />
Dans la <strong>de</strong>rnière section, la partie consacrée à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séquences introductrices était axée<br />
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