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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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française Nita (2006 : 174) 189 que dans d’autres cultures <strong>de</strong> presse, notamment anglaise, où<br />

l’emploi du très prosaïque say, à défaut <strong>de</strong> délivrer une information substantielle sur l’acte<br />

<strong>de</strong> communication représenté, attire l’attention sur le contenu propositionnel.<br />

Des verbes tels que « conclure » et « ajouter » procè<strong>de</strong>nt à un découpage séquentiel visant à<br />

organiser le texte pour en améliorer la réception sans pour autant renvoyer à une organisation<br />

choisie par l’énonciateur original. Quant à <strong>de</strong>s verbes tels que « souligner, évoquer,<br />

proposer », ils apparaissent souvent comme <strong>de</strong>s variations d’écriture ne renvoyant pas à <strong>de</strong>s<br />

actes communicatifs précis. Finalement, la faible corrélation entre le choix du verbe<br />

décrivant l’acte <strong>de</strong> communication second et l’acte second lui-même a conduit, dans le<br />

discours journalistique français (en allemand également, voir Yos 2005 : 30), à un<br />

affaiblissement sémantique. De cette sorte, les verbes introducteurs sont en partie interprétés<br />

en amont <strong>de</strong> la traduction comme <strong>de</strong>s marques génériques <strong>de</strong> discours <strong>de</strong> presse plutôt que<br />

comme <strong>de</strong>s invariants référentiels. Perçus comme <strong>de</strong>s supports à la mise en scène <strong>de</strong>s<br />

personnes cités, ils amènent le traducteur à ne pas s’attacher à conserver l’invariance<br />

référentielle. L’invariance qui lui est préférée est celle <strong>de</strong> la fonctionnalité discursive, et c’est<br />

pourquoi, en dépit <strong>de</strong> la non traduction <strong>de</strong> l’élément référentiel, la traduction par un EIR peut<br />

être considéré comme réalisant une équivalence adéquate dans le type <strong>de</strong> discours considéré.<br />

Néanmoins, l’effacement <strong>de</strong>s verbes introducteurs a dans certains cas une conséquence sur<br />

l’attitu<strong>de</strong> modalisatrice <strong>de</strong> l’énonciateur rapporteur. Ces cas sont ceux <strong>de</strong>s DI avec un verbe<br />

introducteur placé en incise ou en postposition avec un effet modalisateur, comme dans<br />

l’exemple suivant. Ici, la non traduction du verbe introducteur a pour conséquence <strong>de</strong> ne pas<br />

livrer l’attitu<strong>de</strong> critique que suggère l’incise. Dans les trois exemples au total que nous avons<br />

observés sur les vingt-huit, aucune compensation n’est proposée, <strong>de</strong> sorte que le texte<br />

allemand a globalement une tonalité plus factuelle, neutre et objective, que le texte français.<br />

Ce constat sera répété avec la traduction du DIL français par <strong>de</strong> l’EIR allemand (cf. infra).<br />

(237) Les orientations principales <strong>de</strong> l’effort militaire américain pourraient être ainsi révisées et la priorité<br />

donnée à la puissance aérospatiale - dont on a vu qu’elle est l’instrument essentiel du « contrôle<br />

stratégique ». Du même coup, les partisans du NMD y voient un argument supplémentaire et capital<br />

pour défendre le sol américain au moyen d’un système antimissile qui en garantisse l’invulnérabilité.<br />

Certes, celui-ci peut se répartir sur mer, à bord <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> surface ou <strong>de</strong> sous-marins lancemissiles,<br />

ou encore sur <strong>de</strong>s bases aériennes ailleurs dans le mon<strong>de</strong>, mais il ne s’agit là que <strong>de</strong><br />

relais : la profon<strong>de</strong>ur stratégique nécessaire à cette puissance aérospatiale n’existe, disent-ils,<br />

189 Nita (2006) a analysé un corpus traduit français-anglais et anglais-français et a constaté que les cultures<br />

journalistiques respectives influent sur la traduction. La traduction français-anglais se caractérise par un<br />

nivellement sémantique et un effacement énonciatif du journaliste tandis que le sens inverse <strong>de</strong> traduction se<br />

distingue par une démultiplication <strong>de</strong>s verbes.<br />

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