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) Le DIL et l’ER dans les textes de presse La combinatoire entre l’EIR, le DIL et l’ER n’est pas la même dans les textes de presse que dans les textes littéraires. Notre corpus atteste d’une présence réelle mais faible du DIL (cf. 9.2.4). L’ER n’est pas non plus absent des corpus de presse (Steube 1985 : 392 ; Zifonun 1997 : 1775), mais sa présence est plus rare et marginale que celle du DIL. Burger (2005 : 90) qualifie l’emploi de l’ER d’un « Sonderfall » du discours rapporté dans les textes de presse. Notre corpus ne contient pas d’occurrences d’ER. c) Fonction pragmatique du DR dans les textes de presse Le texte de presse (et plus globalement le discours médiatique) est un genre profondément marqué par les relations intertextuelles (Burger 2005 : 72ss). En nous inspirant des distinctions proposées par Burger (2005 :75ss), nous distinguons deux types d’intertextualité dans le texte de presse : l’intertextualité diachronique et l’intertextualité synchronique. - L’intertextualité diachronique désigne les relations entre le texte diffusé par le média et les textes qui lui préexistent et auxquels il fait référence. Cette intertextualité englobe les formes de discours rapporté ; - L’intertextualité synchronique désigne les relations qu’entretient un texte avec les textes publiés au même moment (par exemple entre un article dans les pages intérieures et le résumé qui en est fait en première page) et ne concerne donc pas le discours rapporté 187 . La spécificité du discours rapporté dans les textes de presse consiste en l’existence réelle d’un texte antérieur, désigné par le terme de « Prätext » par Burger (2005 : 73). Authenticité et responsabilité sont des notions-clés associées à l’ethos de l’énonciateur citant (Burger 2005 : 91ss ; Marinos 2001) 188 . Le rôle de l’authenticité n’est pas uniquement déterminant pour le journaliste, elle l’est plus globalement pour tous les énonciateurs-citants dans les discours publics, tout particulièrement à teneur politique (Zifonun et al. 1997 : 1755). A cet égard, la polémique en 1975 entre Willy Brandt et Franz-Joseph Strauß est révélatrice de l’importance de l’authenticité dans les discours publics (Gülich 1978 : 49). Strauß a intenté une action en justice contre Brandt, lequel avait affirmé que Strauß avait qualifié 187 Burger (2995 : 88) distingue un troisième type d’intertextualité nommé « typologische Intertextualität » qui renvoie à l’affiliation d’un texte à un genre de discours, mais il ne s’agit pas d’après nos critères d’une catégorie intertextuelle. 188 Dieckmann (1985) et Steyer (1997) ont démontré en confrontant des textes de presse à leurs sources que l’éthique journalistique ne se traduit pas rigoureusement dans les faits. - 250 -

l’Allemagne de « Saustall ». Strauß s’en défendait en rappelant qu’il avait parlé de l’échec des personnes « die ausgezogen waren, Deutschland zu reformieren, und einen Saustall ohnegleichen angerichtet haben » (cité d’après Gülich 1978 : 49). Les notions d’authenticité et de responsabilité ne sont en revanche pas opératoires pour le texte littéraire, comme il ressort des propos de Maingueneau : On doit même se demander si la notion de discours « rapporté » est bien pertinente dans le cas d’une fiction romanesque. Au fond, il n’y a « discours rapporté » que si l’on accepte le cadre instauré par l’illusion narrative. (1993 : 96) Même si le discours journalistique partage avec le discours littéraire des représentations discursives communes (chapitre 3), qui sont celles de la fidélité maximale du DD et minimale du DN, le DR a des fonctions pragmatiques spécifiques dans le texte journalistique. En conclusion de ces trois aspects, les relations entre genres de DR et genres de discours sont suffisamment différentes pour pouvoir formuler l’hypothèse que l’examen du corpus journalistique apportera de nouvelles données concernant l’équivalence entre l’EIR et le DR français et justifier la démarche corpus-driven. Avant de procéder à l’analyse des équivalences (de 9.2.2 à 9.2.6) il nous faut donner quelques précisions sur la constitution et l’exploitation du corpus. 9.2.1 Constitution et exploitation du corpus Notre corpus est composé de textes en langue française du Monde diplomatique et de leurs traductions en allemand publiées par la taz. Seul le sens de traduction françaisallemand a pu être observé. Nous avons relevé les occurrences de discours rapporté à l’einführungslose indirekte Rede dans le texte cible, de juin à décembre 2000, puis nous avons cherché à quoi remontait l’EIR dans le texte source français. Le total des discours rapportés à l’EIR est de 77. Le tableau suivant montre quels sont les équivalents dans le texte cible français en les classant par ordre décroissant de fréquence. - 251 -

l’Allemagne <strong>de</strong> « Saustall ». Strauß s’en défendait en rappelant qu’il avait parlé <strong>de</strong> l’échec<br />

<strong>de</strong>s personnes « die ausgezogen waren, Deutschland zu reformieren, und einen Saustall<br />

ohnegleichen angerichtet haben » (cité d’après Gülich 1978 : 49).<br />

Les notions d’authenticité et <strong>de</strong> responsabilité ne sont en revanche pas opératoires pour le<br />

texte littéraire, comme il ressort <strong>de</strong>s propos <strong>de</strong> Maingueneau :<br />

On doit même se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si la notion <strong>de</strong> discours « rapporté » est bien pertinente dans le cas d’une<br />

fiction romanesque. Au fond, il n’y a « discours rapporté » que si l’on accepte le cadre instauré par<br />

l’illusion narrative. (1993 : 96)<br />

Même si le discours journalistique partage avec le discours littéraire <strong>de</strong>s représentations<br />

discursives communes (chapitre 3), qui sont celles <strong>de</strong> la fidélité maximale du DD et<br />

minimale du DN, le DR a <strong>de</strong>s fonctions pragmatiques spécifiques dans le texte<br />

journalistique.<br />

En conclusion <strong>de</strong> ces trois aspects, les relations entre genres <strong>de</strong> DR et genres <strong>de</strong> discours<br />

sont suffisamment différentes pour pouvoir formuler l’hypothèse que l’examen du corpus<br />

journalistique apportera <strong>de</strong> nouvelles données concernant l’équivalence entre l’EIR et le DR<br />

français et justifier la démarche corpus-driven. Avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’analyse <strong>de</strong>s<br />

équivalences (<strong>de</strong> 9.2.2 à 9.2.6) il nous faut donner quelques précisions sur la constitution et<br />

l’exploitation du corpus.<br />

9.2.1 Constitution et exploitation du corpus<br />

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Notre corpus est composé <strong>de</strong> textes en langue française du Mon<strong>de</strong> diplomatique et <strong>de</strong><br />

leurs traductions en allemand publiées par la taz. Seul le sens <strong>de</strong> traduction françaisallemand<br />

a pu être observé. Nous avons relevé les occurrences <strong>de</strong> discours rapporté à<br />

l’einführungslose indirekte Re<strong>de</strong> dans le texte cible, <strong>de</strong> juin à décembre 2000, puis<br />

nous avons cherché à quoi remontait l’EIR dans le texte source français. Le total <strong>de</strong>s<br />

discours rapportés à l’EIR est <strong>de</strong> 77. Le tableau suivant montre quels sont les<br />

équivalents dans le texte cible français en les classant par ordre décroissant <strong>de</strong><br />

fréquence.<br />

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