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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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9.2 Analyse d’un corpus journalistique<br />

Depuis le début <strong>de</strong>s travaux sur l’équivalence traductologique <strong>de</strong> l’EIR avec le DR français,<br />

les analyses ont toujours été faites à partir <strong>de</strong> corpus écrits <strong>de</strong> textes littéraires (romans et<br />

nouvelles). La seule exception est Celle (2004) qui, dans son analyse <strong>de</strong> la traduction du<br />

conditionnel journalistique français, montre à partir d’un corpus tiré du Mon<strong>de</strong> diplomatique<br />

que celui-ci trouve <strong>de</strong>s équivalences dans plusieurs formes parmi lesquelles l’EIR 186 .<br />

Il est utile <strong>de</strong> se tourner vers un corpus autre que littéraire en raison <strong>de</strong>s trois aspects<br />

suivants, que nous énumérons avant <strong>de</strong> les détailler :<br />

a) Le texte <strong>de</strong> presse fait un usage abondant et spécifique <strong>de</strong> l’EIR ;<br />

b) le DIL et surtout l’ER sont moins fréquents et moins usuels dans les textes <strong>de</strong> presse que<br />

dans les textes littéraires ;<br />

c) les textes <strong>de</strong> presse sont constitués <strong>de</strong> discours rapporté tout comme les romans et<br />

nouvelles mais la fonction pragmatique du discours rapporté est sensiblement différente.<br />

a) Usage <strong>de</strong> l’EIR dans le texte <strong>de</strong> presse<br />

Les caractéristiques <strong>de</strong> l’EIR expliquent sa fréquence élevée dans les textes <strong>de</strong> presse.<br />

- Le Konjunktiv I indique que le discours est rapporté (trait évi<strong>de</strong>ntiel) et que le<br />

rapporteur ne le prend pas en charge (trait aléthique). Les traits évi<strong>de</strong>ntiel et aléthique<br />

sont concordants avec la fonction d’un journalisme d’information, qui rapporte <strong>de</strong>s<br />

propos auxquels le lecteur n’a pas pu avoir accès. L’énonciateur rapporteur semble<br />

s’être effacé du discours qu’il cite pour n’y laisser qu’une marque qui rappelle<br />

régulièrement que ce discours est rapporté. Le Konjunktiv marque la médiation<br />

qu’opère le journaliste, et par l’absence <strong>de</strong> verbe introducteur, lui permet <strong>de</strong> ne pas<br />

porter d’appréciation sur le discours rapporté et <strong>de</strong> faire acte <strong>de</strong> neutralité.<br />

- Tout en balisant le texte d’indicateurs <strong>de</strong> reprise, il permet <strong>de</strong> citer un discours<br />

original en respectant sa linéarité, ses marques <strong>de</strong> subjectivité, et <strong>de</strong> ce fait permet<br />

d’évoquer une certaine proximité avec le discours second. L’EIR est préféré au DI,<br />

car il « allie pratiquement tous les traits du discours indirect en éliminant les<br />

contraintes <strong>de</strong> structure <strong>de</strong>s dépendantes » et « permet donc un débit plus flui<strong>de</strong>,<br />

calqué sur le discours réel », note Pérennec (1992 : 326).<br />

186 Les équivalences réalisées par l’auteur sont : sollen, angeblich, sujet man, Konjunktiv I et II.<br />

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