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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Nous citons les autres, nous citons nos propres paroles passées et nous sommes même enclins à<br />

présenter certaines <strong>de</strong> nos expériences les plus courantes sous forme d’autocitations, par exemple en<br />

les confrontant aux déclarations d’autrui : Vous avez appris qu’il a été dit… Eh bien ! moi je vous<br />

dis… (Matthieu). (ibid.)<br />

L’énoncé « moi je vous dis p » ne contient pas les caractéristiques d’une représentation <strong>de</strong><br />

discours, car il n’y a pas <strong>de</strong> dédoublement d’un seul paramètre <strong>de</strong> la situation d’énonciation<br />

(énonciateur, temps, espace). La forme « moi je vous dis » est plutôt une introduction<br />

performative, explicitant la valeur illocutive <strong>de</strong> l’acte réalisé.<br />

Un <strong>de</strong>uxième prolongement <strong>de</strong> la notion d’énonciation et <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Benveniste a été<br />

réalisé par Kerbrat-Orecchioni. L’énonciation, le phénomène <strong>de</strong> parole, repose sur la<br />

subjectivité, définie par Benveniste comme la « capacité du locuteur à se poser comme<br />

‘sujet’ » (1966 : 259). Benveniste a principalement accordé son attention à la subjectivité<br />

que Kerbrat-Orecchioni nomme la subjectivité déictique (2002 : 165), telle qu’elle se réalise<br />

dans l’expression <strong>de</strong> la personne, du temps, <strong>de</strong> l’espace, avec notamment les pronoms<br />

personnels, les démonstratifs, adverbes et adjectifs spatiaux et temporels et les formes<br />

verbales. Ces éléments ne peuvent être interprétés qu’en tenant compte <strong>de</strong> leur situation<br />

d’énonciation, car ils mettent en relation le contenu <strong>de</strong> l’énoncé avec le moment <strong>de</strong><br />

l’énonciation.<br />

Kerbrat-Orecchioni a développé la notion d’énonciation et propose <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />

distinctions. La première distinction porte sur le champ d’investigation <strong>de</strong> la linguistique <strong>de</strong><br />

l’énonciation, qui, rappelle l’auteur, « faute <strong>de</strong> pouvoir étudier directement l’acte <strong>de</strong><br />

production, […] cherch[e] à i<strong>de</strong>ntifier et décrire les traces <strong>de</strong> l’acte dans le produit » (2002 :<br />

34). Une distinction est faite entre une linguistique <strong>de</strong> l’énonciation restreinte et une<br />

linguistique <strong>de</strong> l’énonciation étendue.<br />

La linguistique <strong>de</strong> l’énonciation étendue (2002 : 34ss) a un objectif <strong>de</strong>scriptif global : elle a<br />

pour but <strong>de</strong> « décrire les relations qui se tissent entre l’énoncé et les différents éléments<br />

constitutifs du cadre énonciatif », que sont l’émetteur, le <strong>de</strong>stinataire et « l’univers <strong>de</strong><br />

discours » composé <strong>de</strong>s paramètres spatio-temporels, du canal et du contexte sociohistorique.<br />

La linguistique <strong>de</strong> l’énonciation dans son acception restreinte (2002 : 35ss) s’attache aux<br />

faits énonciatifs qui sont « les traces linguistiques <strong>de</strong> la présence du locuteur au sein <strong>de</strong> son<br />

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