Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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l’inconvénient d’ajouter une distance entre l’erzählendes Ich et l’erlebendes Ich par le biais du Konjunktiv. 8.2 Discours indirect libre, passé simple et point de vue L’équivalence des discours indirects libres français et allemands comporte un aspect qui touche aux frontières du DIL. Il s’agit d’étudier l’équivalence d’une forme particulière de DIL que nous avons nommée DIL embryonnaire (cf. 1.4.3.5 et 5.2.1). Nous procéderons d’abord à une description des DIL embryonnaires que nous avons relevés dans Madame Bovary (8.2.1). Nous évaluerons ensuite les équivalences proposées par les deux traducteurs (8.2.2) avant d’envisager des alternatives permettent de résoudre certains problèmes (8.2.3). 8.2.1 Description des discours indirects libres embryonnaires L’ensemble du roman comporte au total quatre interventions de DIL embryonnaires. Ces énoncés décrivent des sentiments ou des impressions de personnages. Ils sont au passé simple, temps qui donne une vue ascendante de la situation. La représentation est globale et est celle du narrateur. Nous commentons d’abord ces énoncés, qui sont quelque peu longs pour les besoins de notre étude, avant de proposer une synthèse des commentaires. 1 er extrait Le premier extrait relate les investigations de la première femme de Charles Bovary qui font naître un sentiment d’indignation, décrit dans l’énoncé exclamatif « Ce fut le comble ! ». Le DD qui fait suite à ce DIL embryonnaire met en scène la réaction du personnage. (204) Dans les premiers temps que Charles fréquentait les Bertaux, Mme Bovary jeune ne manquait pas de s’informer du malade [...]. Mais quand elle sut qu’il avait une fille, elle alla aux informations; et elle apprit que mademoiselle Rouault, élevée au couvent, chez les Ursulines, avait reçu, comme on dit, une belle éducation, qu’elle savait en conséquence, la danse, la géographie, le dessin, faire de la tapisserie et toucher du piano. Ce fut le comble ! - C’est donc pour cela, se disait-elle, qu’il a la figure si épanouie quand il va la voir [...]. (Flaubert, Madame Bovary : 17) In der ersten Zeit, als Charles nach Les Bertaux ging, hatte Madame Bovary immer wieder nach dem Kranken gefragt [...]. Als sie aber erfuhr, daß er eine Tochter hatte, zog sie Erkundigungen ein; und sie vernahm, daß Mademoiselle Rouault, bei den Ursulinerinnen erzogen, eine, wie man sagt, feine Erziehung erhalten habe; daß sie folglich tanzen, zeichnen, sticken und Klavier spielen könne und sich in Geographie auskenne. Das war der Gipfel! „Deshalb also“, sagte sie sich, „das strahlende Gesicht, wenn er dorthin geht [...].“ (Schickelé et Riesen : 26-27) - 214 -
In der ersten Zeit, als Charles seine Besuche in Les Bertaux aufnahm, versäumte die junge Madame Bovary nie, sich nach dem Kranken zu erkundigen [...]. Als sie jedoch erfuhr, daß er eine Tochter habe, zog sie Erkundigungen ein und brachte dabei heraus, daß Mademoiselle Rouault im Kloster bei den Ursulinerinnen erzogen worden wer, daß sie, wie man sagt, eine Gute Bildung erhalten hatte und folglich im Tanzen, in Geographie, Zeichnen, Sticken und im Klavierspielen beschlagen war. Das schlug dem Faß den Boden aus! „Also darum, sagte sie sich, strahlt er jedesmal übers ganze Gesicht, wenn er dorthin geht [...].“ (Widmer : 27) 2 ème extrait Dans le second extrait, Emma Bovary redoute la compagnie de Charles, qu’elle ne peut éviter, et répugne à le rejoindre. Ce sentiment est perceptible dans le DIL embryonnaire : « Et il fallut descendre ! Il fallut se mettre à table ! ». Dans la suite du texte, les pensées d’Emma sont plusieurs fois représentées au DIL 176 : (205) L’idée qu’elle venait d’échapper à la mort faillit la faire s’évanouir de terreur ; elle ferma les yeux ; puis elle tressaillit au contact d’une main sur sa manche : c’était Félicité. - Monsieur vous attend, madame ; la soupe est servie. Et il fallut descendre ! Il fallut se mettre à table ! Elle essaya de manger. Les morceaux l’étouffaient. Alors elle déplia sa serviette comme pour en examiner les reprises et voulut réellement s’appliquer à ce travail, compter les fils de la toile. Tout à coup, le souvenir de la lettre lui revint. L’avait-elle donc perdue ? Où la retrouver ? Mais elle éprouvait une telle lassitude dans l’esprit, que jamais elle ne put inventer un prétexte à sortir de table. Puis elle était devenue lâche ; elle avait peur de Charles ; il savait tout, c'était sûr ! En effet, il prononça ces mots, singulièrement : - Nous ne sommes pas près, à ce qu’il paraît, de voir M. Rodolphe. (Flaubert, Madame Bovary : II-48) Der Gedanke, daß sie eben dem Tod entronnen war, machte sie halb ohnmächtig vor Entsetzen; sie schloß die Augen; unter der Berührung einer Hand fuhr sie zusammen: Es war Félicité. „Monsieur wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist auf dem Tisch.“ Und sie mußte hinabgehen! mußte sich zu Tisch setzen! Sie versuchte zu essen. Sie brachte keinen Bissen hinunter. Dann entfaltete sie ihre Serviette, als wolle sie die geflickten Stellen prüfen; und wirklich ging sie daran, die Fäden zu zählen. Plötzlich fiel ihr der Brief ein. Hatte sie ihn etwa verloren? Wo war er nur? Allein, sie fühlte sich geistig derart matt, daß sie nicht einmal einen Vorwand zu ersinnen vermochte, um vom Tisch wegzugehen. Sie war auf einmal feige geworden; sie hatte Angst vor Charles; er wußte alles, das war sicher! Und wahrhaftig, da sagte er ganz eigentümlich: „Es scheint, wir werden Monsieur Rodolphe so bald nicht wiedersehen.“ (Schickelé et Riesen : 241- 242) Bei dem Gedanken, daß sie eben dem Tod entronnen wer, sank sie fast vor Entsetzen ohnmächtig hin. Sie schloß die Augen; dann fuhr sie zusammen: eine Hand faßte sie am Arm. Es war Félicité. „Der Herr wartet auf Sie, Madame. Die Suppe ist aufgetragen.“ Sie mußte hinuntergehen, mußte sich zu Tisch setzen! Sie versuchte zu essen. Die Bissen blieben ihr im Halse stecken. Da faltete sie ihre Serviette auseinander, als wollte sie sich die schadhaften Stellen genauer ansehen; sie hatte auch wirklich vor, sie da, wo sie dünn geworden waren, auszubessern und die Fäden der Leinwand zu zählen. Plötzlich kam ihr der Brief wieder in den Sinn. Hatte sie ihn denn verloren? Wo konnte sie ihn wiederfinden? Aber sie fühlte sich so zerschlagen, ihr Kopf war so müde, daß sie sich einfach keinen Vorwand auszudenken vermochte, um vom Tisch aufzustehen. Außerdem war sie feige geworden; sie hatte Angst vor Charles. Er wußte alles, das war sicher! Tatsächlich sagte er in einem ganz 176 Cf. l’analyse de cet extrait dans Hirsch (1980b : 96ss). - 215 -
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l’inconvénient d’ajouter une distance entre l’erzählen<strong>de</strong>s Ich et l’erleben<strong>de</strong>s Ich par le biais<br />
du Konjunktiv.<br />
8.2 Discours indirect libre, passé simple et point <strong>de</strong> vue<br />
L’équivalence <strong>de</strong>s discours indirects libres français et allemands comporte un aspect qui<br />
touche aux frontières du DIL. Il s’agit d’étudier l’équivalence d’une forme particulière <strong>de</strong><br />
DIL que nous avons nommée DIL embryonnaire (cf. 1.4.3.5 et 5.2.1). Nous procé<strong>de</strong>rons<br />
d’abord à une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s DIL embryonnaires que nous avons relevés dans Madame<br />
Bovary (8.2.1). Nous évaluerons ensuite les équivalences proposées par les <strong>de</strong>ux traducteurs<br />
(8.2.2) avant d’envisager <strong>de</strong>s alternatives permettent <strong>de</strong> résoudre certains problèmes (8.2.3).<br />
8.2.1 Description <strong>de</strong>s discours indirects libres embryonnaires<br />
L’ensemble du roman comporte au total quatre interventions <strong>de</strong> DIL embryonnaires. Ces<br />
énoncés décrivent <strong>de</strong>s sentiments ou <strong>de</strong>s impressions <strong>de</strong> personnages. Ils sont au passé<br />
simple, temps qui donne une vue ascendante <strong>de</strong> la situation. La représentation est globale et<br />
est celle du narrateur. Nous commentons d’abord ces énoncés, qui sont quelque peu longs<br />
pour les besoins <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, avant <strong>de</strong> proposer une synthèse <strong>de</strong>s commentaires.<br />
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1 er extrait<br />
Le premier extrait relate les investigations <strong>de</strong> la première femme <strong>de</strong> Charles Bovary qui font<br />
naître un sentiment d’indignation, décrit dans l’énoncé exclamatif « Ce fut le comble ! ». Le<br />
DD qui fait suite à ce DIL embryonnaire met en scène la réaction du personnage.<br />
(204) Dans les premiers temps que Charles fréquentait les Bertaux, Mme Bovary jeune ne manquait pas <strong>de</strong><br />
s’informer du mala<strong>de</strong> [...]. Mais quand elle sut qu’il avait une fille, elle alla aux informations; et elle<br />
apprit que ma<strong>de</strong>moiselle Rouault, élevée au couvent, chez les Ursulines, avait reçu, comme on dit, une<br />
belle éducation, qu’elle savait en conséquence, la danse, la géographie, le <strong>de</strong>ssin, faire <strong>de</strong> la tapisserie<br />
et toucher du piano. Ce fut le comble !<br />
- C’est donc pour cela, se disait-elle, qu’il a la figure si épanouie quand il va la voir [...]. (Flaubert,<br />
Madame Bovary : 17)<br />
In <strong>de</strong>r ersten Zeit, als Charles nach Les Bertaux ging, hatte Madame Bovary immer wie<strong>de</strong>r nach <strong>de</strong>m<br />
Kranken gefragt [...]. Als sie aber erfuhr, daß er eine Tochter hatte, zog sie Erkundigungen ein; und sie<br />
vernahm, daß Ma<strong>de</strong>moiselle Rouault, bei <strong>de</strong>n Ursulinerinnen erzogen, eine, wie man sagt, feine<br />
Erziehung erhalten habe; daß sie folglich tanzen, zeichnen, sticken und Klavier spielen könne und sich<br />
in Geographie auskenne. Das war <strong>de</strong>r Gipfel!<br />
„Deshalb also“, sagte sie sich, „das strahlen<strong>de</strong> Gesicht, wenn er dorthin geht [...].“ (Schickelé et<br />
Riesen : 26-27)<br />
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