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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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langue par un acte individuel d’utilisation » (1974 : 80). Sa prise en compte du sujet et <strong>de</strong>s<br />

conditions <strong>de</strong> production dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> langue l’amène à distinguer <strong>de</strong>ux<br />

plans d’énonciation fondamentaux, qui organisent le système <strong>de</strong>s temps français : le plan du<br />

récit historique et le plan du discours. Ces <strong>de</strong>ux catégories représentent <strong>de</strong>s alternatives<br />

exclusives, à l’exception d’un cas : dans le discours rapporté, plus exactement le discours<br />

indirect, le discours préexiste au récit historique et est intégré dans celui-ci.<br />

Indiquons par parenthèse que l’énonciation historique et celle <strong>de</strong> discours peuvent à l’occasion se<br />

conjoindre en un troisième type d’énonciation, où le discours est rapporté en termes d’événements et<br />

transposé sur le plan historique ; ce qui est communément appelé « discours indirect ». (1966 : 242)<br />

L’analyse <strong>de</strong> Benveniste rend compte du fait que l’énoncé cité sur le mo<strong>de</strong> indirect n’est plus<br />

un discours, puisqu’il ne renvoie plus à ses conditions <strong>de</strong> production. Si un énoncé-discours<br />

tel que : « A ce soir ! » renvoie pour son élucidation à sa situation d’énonciation, en<br />

revanche l’énoncé-récit en discours indirect : « Il m’avait pourtant dit qu’on se verrait le soir<br />

même » s’interprète sans recours à la situation d’énonciation dans laquelle il a été produit.<br />

Bien que Benveniste n’ait pas lui-même étendu son analyse aux autres types <strong>de</strong><br />

représentation <strong>de</strong> discours, ses catégories s’appliquent au discours rapporté dans son<br />

ensemble. En reprenant ses distinctions, nous pouvons dire que le discours direct correspond<br />

à une jonction <strong>de</strong> discours et <strong>de</strong> récit historique, tandis que le discours indirect libre naît<br />

d’une superposition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ; dans les <strong>de</strong>ux cas cependant, le discours n’est pas le discours<br />

actuel, mais un discours représenté.<br />

Toutefois, les catégories <strong>de</strong> Benveniste ne ren<strong>de</strong>nt pas compte d’une construction au mo<strong>de</strong><br />

indirect telle que la suivante, et même l’interdisent :<br />

Tu vas voir, il te dira qu’il viendra, qu’il apportera tout, et en fait il va te laisser faire le travail toute<br />

seule.<br />

Dans le schéma <strong>de</strong> Benveniste, présent - sauf présent historique, décrit comme un « artifice<br />

<strong>de</strong> style » (1966 : 245) -, parfait, futur simple et futur composé sont exclus du récit<br />

historique, le futur impliquant « prescription, obligation, certitu<strong>de</strong>, qui sont modalités<br />

subjectives, non catégories historiques » (ibid.). Or, nous sommes en présence d’un DR dans<br />

l’énoncé cité, ce qui restreint la validité du schéma <strong>de</strong> Benveniste appliqué au discours<br />

rapporté.<br />

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