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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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formulées sur ce point dès l’origine <strong>de</strong> la ‘découverte’ du DIL à la fin du 19 ème siècle. Deux<br />

positions s’opposent :<br />

- il existe un discours indirect interprétatif, indifféremment français ou allemand. Cette<br />

position est adoptée par Kalepky (1899) et Lerch (1914).<br />

- malgré leurs similitu<strong>de</strong>s, l’erlebte Re<strong>de</strong> et le discours indirect libre ne sont pas<br />

assimilables l’un à l’autre. C’est la position <strong>de</strong> Lips (1926), Günther (1928),<br />

Steinberg (1971), Kullmann (1992a, 1995a, 1995b) et Gehnen et Kleineidam (1988).<br />

Nous examinerons les apports respectifs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux positions, ainsi que la position<br />

particulière adoptée par Bally (1912 et 1914).<br />

<br />

La thèse <strong>de</strong> la similitu<strong>de</strong><br />

Dans l’article <strong>de</strong> Kalepky (1899), la comparaison avec l’allemand est très marginale mais<br />

révèle néanmoins un postulat d’i<strong>de</strong>ntité entre le discours indirect libre français et l’erlebte<br />

Re<strong>de</strong>. L’auto-traduction d’un énoncé <strong>de</strong> Germinal <strong>de</strong> Zola en un erlebte Re<strong>de</strong> sert son<br />

argumentation selon laquelle le discours indirect libre n’est pas une forme <strong>de</strong> discours<br />

indirect. S’il en était ainsi, la traduction alleman<strong>de</strong> aurait employé le mo<strong>de</strong> du discours<br />

indirect et donc traduit le discours indirect libre par un discours indirect au subjonctif,<br />

l’einführungslose indirekte Re<strong>de</strong>.<br />

Lerch (1914) pousse la comparaison jusqu’à l’assimilation : l’auteur voit en français et en<br />

allemand <strong>de</strong>ux discours rapportés similaires qu’il nomme « Imperfekt <strong>de</strong>r Re<strong>de</strong> » et « Re<strong>de</strong><br />

als Tatsache ». Lerch abor<strong>de</strong> ce procédé d’écriture sous l’angle <strong>de</strong> sa valeur esthétique et <strong>de</strong><br />

ses effets stylistiques en précisant : « [dabei] will ich mich […] <strong>de</strong>utscher Beispiele<br />

bedienen, weil stilistische Beson<strong>de</strong>rheiten uns erfahrungsgemäß an unserer Muttersprache<br />

immer am leichtesten klar wer<strong>de</strong>n. » (1914 : 470). L’i<strong>de</strong>ntité que Lerch pose n’est pas sans<br />

poser problèmes, car elle repose partiellement sur <strong>de</strong>s critères empruntés uniquement au<br />

français, plus exactement à certains emplois <strong>de</strong> l’imparfait, pris comme dénominateur<br />

commun. Selon Lerch, le DIL - et avec lui l’ER - s’inscrit sur le même plan que les<br />

imparfaits <strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptions, qui désignent <strong>de</strong>s « Tatsachen, die die Handlung <strong>de</strong>r Erzählung<br />

nicht weiterführen » (1914 : 472) et s’opposent aux passés simples <strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />

l’action, plan dans lequel s’inscrivent les verbes introducteurs <strong>de</strong>s discours indirects régis.<br />

La similitu<strong>de</strong> repose selon Kalepky et Lerch sur la transposition temporelle et sur le<br />

caractère non introduit et interprétatif. Ceci les amène à exclure toute idée d’une<br />

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